Dans une exposition en France, le message d'espoir post-Fukushima d'Aya Takano

Des personnes visitent une exposition d'œuvres d'Aya Takano au Musée d'art contemporain de Lyon, dans le centre-est de la France, le 22 septembre 2023. (Photo Olivier Chassignole AFP)
Des personnes visitent une exposition d'œuvres d'Aya Takano au Musée d'art contemporain de Lyon, dans le centre-est de la France, le 22 septembre 2023. (Photo Olivier Chassignole AFP)
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Publié le Dimanche 24 septembre 2023

Dans une exposition en France, le message d'espoir post-Fukushima d'Aya Takano

  • En 2022, celle qui travaille aussi comme illustratrice et autrice de mangas, a déménagé de Yokohama à Kamakura, au bord de l'océan, où elle se «baigne tous les jours»
  • L'institution lyonnaise, qui l'avait déjà exposée en 2006 mais avec deux autres artistes japonais assistants de la star Takashi Murakami, lui ouvre cette fois ses portes en grand, avec «Nouvelle mythologie»

LYON, France : Ebranlée par la catastrophe nucléaire de Fukushima, l'artiste polyvalente japonaise Aya Takano soigne son traumatisme par une nouvelle série d’œuvres en forme d'ode à la nature, exposées au musée d'art contemporain de Lyon (MACL), dans le centre-est de la France.

Une jeune fille en train de lire en chevauchant une bête à corne, une autre dotée d'ailes de papillon, des lions, des renards et un chimpanzé sur la plage: à 44 ans, Aya Takano installe ses personnages et leurs silhouettes manga en symbiose avec le vivant.

«Avant Fukushima», l'accident nucléaire provoqué par un séisme suivi d'un tsunami en mars 2011 sur la côte orientale du Japon, «j'aimais bien les villes, je n'avais pas beaucoup de contact avec la nature», raconte à l'AFP l'artiste, devant l'une des 15 grandes toiles qu'elle a peintes entre mai et juillet.

«Mais après, j'ai vraiment senti l'importance de la vie, de la nature, et des animaux, même si je les aimais avant. Je suis devenu végétarienne, j'ai pratiqué le yoga, ma vie a profondément changé», poursuit-elle à l'occasion de la première exposition que lui consacre un musée en Europe.

L'institution lyonnaise, qui l'avait déjà exposée en 2006 mais avec deux autres artistes japonais assistants de la star Takashi Murakami, lui ouvre cette fois ses portes en grand, avec «Nouvelle mythologie», soit quelque 150 pièces installées sur un étage entier.

De ses premières peintures récemment retrouvées par sa mère jusqu'à ses dernières productions, l'univers est constant: des jeunes filles-femmes longilignes au regard aussi puissant qu'intrigant, évoluant dans un décor mi-science-fiction/mi-Japon traditionnel, où affleure l'érotisme.

- «Sous pression» -

Quasiment pas d'homme dans ce monde-là: «J'ai le corps d'une femme, et j'ai donc le contact au monde à travers ce corps féminin. Dans la société actuelle, il y a plus d'éléments masculins que féminins, la féminité est sous pression, c'est pour ça que, peut-être, je voulais combler un manque...», affirme-t-elle.

En 2022, celle qui travaille aussi comme illustratrice et autrice de mangas, a déménagé de Yokohama à Kamakura, au bord de l'océan, où elle se «baigne tous les jours». Elle y vit entourée d'animaux, de champs, d'insectes.

A l'huile et non plus à l'acrylique, elle peint la mer, et les lumières qui vont avec, celles du jour et du soleil, plus vives, plus colorées - un contraste avec son monde d'avant. «Une évolution, pas une rupture», souligne la commissaire Marilou Laneuville. «Depuis toute petite, Aya trouve que la société est trop logique, elle aspire à quelque chose de plus irrationnel, avec plus de nature, d'éléments organiques. Son univers était beaucoup plus urbain auparavant».

Mais ces œuvres post-Fukushima, paradoxalement, ne broient pas de noir: «j'ai voulu montrer que, s'il y a des choses cruelles dans notre monde, il y a un autre chemin possible. C'est un message d'espoir», résume l'artiste.

Exposition du 22 septembre au 7 janvier 2024.


Le Forum des Arts de la Calligraphie Arabe s’ouvre à Djeddah

Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
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  • Le forum s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, dans le cadre d’une initiative nationale en faveur des arts visuels, un pilier de l’identité culturelle du Royaume

DJEDDAH : Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels.

L’événement, qui se tient jusqu’au 28 août, vise à mettre en lumière la beauté et la diversité de cet art ancien, tout en soutenant les artistes et en valorisant la culture de la calligraphie arabe.

Saud Khan, coordinateur du forum, a souligné qu’il s’agissait de l’un des événements les plus prestigieux de son genre, avec 138 œuvres exposées, réalisées par 105 calligraphes venus de 13 pays, dont un groupe d’élite de calligraphes saoudiens.

Un comité de maîtres calligraphes a supervisé un processus de sélection rigoureux afin de garantir la qualité des œuvres présentées.

Le programme comprend également des performances artistiques en direct et des ateliers spécialisés destinés à accompagner les jeunes talents.

Le forum s’aligne sur la Vision 2030 du Royaume, en tant qu’initiative nationale visant à promouvoir les arts visuels, essentiels à l’identité culturelle saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.