Ecologie, inflation, migrants: Macron attendu au 20H00 sur les défis de l'automne

Le président français Emmanuel Macron (à droite) et son épouse Brigitte Macron (à gauche) accompagnent le pape François (à droite) lors de la cérémonie de départ de ce dernier à l'aéroport Marseille Provence, à Marseille, le 23 septembre 2023. (Photo Sebastien Nogier Pool AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à droite) et son épouse Brigitte Macron (à gauche) accompagnent le pape François (à droite) lors de la cérémonie de départ de ce dernier à l'aéroport Marseille Provence, à Marseille, le 23 septembre 2023. (Photo Sebastien Nogier Pool AFP)
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Publié le Dimanche 24 septembre 2023

Ecologie, inflation, migrants: Macron attendu au 20H00 sur les défis de l'automne

  • Une mauvaise surprise politique est tombée quelques heures avant l'interview télévisée: seule ministre en lice aux élections sénatoriales, la secrétaire d'Etat Sonia Backès a été battue dimanche en Nouvelle-Calédonie
  • En direct de l'Elysée, Emmanuel Macron s'exprimera «après une semaine historique où la France a reçu le roi du Royaume-Uni ainsi que le pape en pleine Coupe du monde de rugby», a souligné la présidence

PARIS : Emmanuel Macron est l'invité dimanche des journaux de 20H00 de TF1 et France 2 pour tenter de tirer profit des visites de Charles III et du pape François en France, mais il sera aussi attendu sur les défis de la rentrée, de l'inflation à l'immigration.

Une mauvaise surprise politique est tombée quelques heures avant l'interview télévisée: seule ministre en lice aux élections sénatoriales, la secrétaire d'Etat Sonia Backès a été battue dimanche en Nouvelle-Calédonie. Le chef de l'Etat devra réagir à ce résultat décevant.

En direct de l'Elysée, il s'exprimera «après une semaine historique où la France a reçu le roi du Royaume-Uni ainsi que le pape en pleine Coupe du monde de rugby», a souligné la présidence. Dans son entourage, plusieurs voix l'incitaient à parler en cas de succès de ce «triple événement en mondovision».

«Il faudrait quand même le mettre à son crédit», glisse un cadre du camp présidentiel. Et, au passage, «répondre à tous les Cassandre qu'on est prêts pour les Jeux olympiques» de l'été prochain.

L'exercice est à double tranchant: à Marseille, le souverain pontife s'est montré dur à l'égard de la classe politique sur le sort des migrants qui meurent en tentant de traverser la Méditerranée.

L'Elysée a assuré que la France n'avait «pas à rougir» en termes «d'accueil et d'intégration», mais le président Macron, qui a assisté à la messe papale au Stade Vélodrome, a été renvoyé par la gauche à son propre bilan. Il «se comporte de manière particulièrement hypocrite parce que c'est lui qui met en place ces politiques-là» sur l'immigration, a lancé l'«insoumis» Jean-Luc Mélenchon.

Surtout, l'exécutif peine à trouver une majorité parlementaire sur sa loi immigration.

- Tensions diplomatiques -

Le locataire de l'Elysée pourrait peut-être préciser ses intentions sur une possible ouverture du champ du référendum, y compris à des questions de société comme l'immigration, évoquée avec les chefs de parti qu'il a réunis fin août à Saint-Denis - un conclave inédit qu'il souhaite réitérer, possiblement fin octobre ou début novembre.

Le chef de l'Eglise catholique a aussi adressé une nouvelle mise en garde au gouvernement qui s'apprête à dévoiler un projet de loi pouvant aller jusqu'à autoriser une «aide active à mourir». «On ne joue pas avec la vie!», a-t-il martelé.

Emmanuel Macron lui a expliqué le «calendrier» du texte, attendu «dans les prochaines semaines», mais pas le contenu, a assuré un conseiller.

Cette intervention dans les JT, face aux journalistes Anne-Claire Coudray et Laurent Delahousse, a aussi lieu «à la veille de la présentation de la planification écologique», a relevé l'entourage présidentiel.

Ce rendez-vous de lundi, un discours d'Emmanuel Macron au terme d'une réunion ministérielle à l'Elysée, avait semblé à plusieurs observateurs un peu terne alors qu'il s'agit théoriquement d'embarquer les Français dans le grand chantier de la lutte contre le réchauffement climatique, une priorité sur laquelle, de l'avis même de la Macronie, le chef de l'Etat n'a pas réussi jusqu'ici à esquisser un grand récit mobilisateur.

-Le 20H00 sera peut-être l'occasion de mieux énoncer sa vision-

A trois jours de la présentation du budget pour 2024 en Conseil des ministres, le président sera aussi attendu au tournant sur la question de l'inflation et du pouvoir d'achat, très sensible en cette rentrée. Les oppositions sont parties à l'offensive sur cette préoccupation phare des Français, reprochant à l'exécutif de ne pas les protéger suffisamment - d'autant que l'idée d'autoriser la vente à perte des carburants ressemble pour l'instant à un raté gouvernemental.

Enfin, alors qu'Emmanuel Macron souhaite invoquer les visites de la semaine pour mettre en valeur le statut international de la France, l'actualité diplomatique ne lui apporte pas de bonnes nouvelles.

La France doit toujours trouver l'issue à l'impasse née du coup d'Etat de juillet au Niger, refusant jusqu'ici de retirer ses troupes et son ambassadeur déclarés personae non gratae par le régime militaire.

Et le chef de l'Etat, qui a tenté par le passé de jouer le médiateur sur le conflit au Nagorny Karabakh, a été pris de court comme toute la communauté internationale par l'offensive de l'Azerbaïdjan qui a remporté une victoire éclair dans cette région sécessionniste majoritairement peuplée d'Arméniens.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.