Mort du mafieux sicilien Messina Denaro, capturé en janvier après 30 ans de cavale

Cette capture vidéo prise et diffusée par le service de presse des carabiniers italiens le 16 janvier 2023 montre le transfert du chef de la mafia italienne le plus recherché, Matteo Messina Denaro (C), du poste de police des carabiniers de San Lorenzo à Palerme, vers un lieu non divulgué, suite à son arrestation dans sa Sicile natale le 16 janvier 2023, après 30 ans de cavale. (AFP)
Cette capture vidéo prise et diffusée par le service de presse des carabiniers italiens le 16 janvier 2023 montre le transfert du chef de la mafia italienne le plus recherché, Matteo Messina Denaro (C), du poste de police des carabiniers de San Lorenzo à Palerme, vers un lieu non divulgué, suite à son arrestation dans sa Sicile natale le 16 janvier 2023, après 30 ans de cavale. (AFP)
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

Mort du mafieux sicilien Messina Denaro, capturé en janvier après 30 ans de cavale

  • Agé de 61 ans, Matteo Messina Denaro, qui était un des chefs de Cosa Nostra, la mafia sicilienne, souffrait d'un cancer du côlon pour lequel il s'était fait soigner pendant sa cavale
  • C'est en se rendant dans une clinique de Palerme que le dernier grand "capo" sicilien vivant, recherché depuis 1993, avait été arrêté

ROME: Le puissant parrain de la mafia sicilienne, Matteo Messina Denaro, capturé en janvier après 30 ans de cavale, est décédé à l'hôpital dans le centre de l'Italie, a déclaré lundi le maire de L'Aquila, où il était hospitalisé.

Le maire de L'Aquila, dans les Abruzzes, une région à l'est de Rome, Pierluigi Biondi, a confirmé le décès du mafieux à l'hôpital "à la suite d'une aggravation de sa maladie", dans une déclaration à l'agence de presse ANSA qui avait annoncé la nouvelle plus tôt.

Agé de 61 ans, Matteo Messina Denaro, qui était un des chefs de Cosa Nostra, la mafia sicilienne, souffrait d'un cancer du côlon pour lequel il s'était fait soigner pendant sa cavale. C'est en se rendant dans une clinique de Palerme que le dernier grand "capo" sicilien vivant, recherché depuis 1993, avait été arrêté.

Ce tueur impitoyable a été condamné à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat en 1992 des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.

Après son arrestation, il avait été transféré dans une prison de haute sécurité à L'Aquila, où il a continué à recevoir un traitement médical.

En août, Messina Denaro a été transféré dans le service des détenus de l'hôpital local, où son état s'était dégradé ces derniers jours.

Ce week-end, des médias ont annoncé qu'il était tombé dans un "coma irréversible". Les médecins avaient cessé de l'alimenter et il avait demandé à ne pas être réanimé, selon la presse.

Son arrestation a peut-être soulagé ses victimes, mais le chef de la mafia a toujours gardé le silence.

Lors des entretiens qu'il a accordés depuis son arrestation, Messina Denaro a même nié être membre de Cosa Nostra.

Funérailles en préparation

Après sa disparition en 1993, certains le pensaient parti à l'étranger. Il vivait en réalité dans un appartement confortable, près de ville natale de Castelvetrano, dans l'ouest de la Sicile.

Selon les habitants de Campobello di Mazara, il sortait au grand jour pour prendre un café au bar local, commander une pizza, faire ses emplettes... Il était muni de faux papiers et se faisait passer pour un médecin.

En 2015, la procureure Teresa Principato avait estimé que s'il avait pu échapper si longtemps à la police tout en voyageant facilement c'est seulement parce qu'il était protégé "à un très haut niveau", sans toutefois spécifier la nature de cette protection. "Nous avons eu confirmation de sa présence au Brésil, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Autriche", s'était-elle étonnée.

Le quotidien Corriere della Sera a indiqué que des préparatifs étaient en cours en vue de son enterrement dans le caveau familial, au côté de son père, Don Ciccio.

Ce dernier avait été le chef de la mafia locale. Il serait mort d'une crise cardiaque alors qu'il était en fuite, son corps ayant été abandonné dans la campagne, habillé pour les funérailles.

Pendant des années, les enquêteurs ont ratissé la campagne sicilienne à la recherche de Messina Denaro, cherchant des cachettes et mettant sur écoute les membres de sa famille et ses amis.

C'est en interceptant une de leurs conversations au sujet des problèmes médicaux d'une personne souffrant d'un cancer et de problèmes oculaires que les enquêteurs ont compris qu'il s'agissait du mafieux recherché.

Ils ont utilisé une base de données du système de santé Italien pour rechercher des patients masculins ayant l'âge et les antécédents médicaux correspondants et ont fini par l'arrêter.

En juillet, une cour d'assises italienne l'avait condamné en appel à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat en 1992 des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.

Elle avait ainsi confirmé le verdict prononcé par défaut en octobre 2020, lorsqu'il était encore en fuite.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.