Harcèlement scolaire: après les grands mots, Attal attendu sur les grands remèdes

Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Gabriel Attal, part après le Conseil des Ministres à l'Elysée à Paris, le 20 septembre 2023. (Photo, AFP)
Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Gabriel Attal, part après le Conseil des Ministres à l'Elysée à Paris, le 20 septembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

Harcèlement scolaire: après les grands mots, Attal attendu sur les grands remèdes

  • Les syndicats de l'Education ont rendez-vous lundi matin rue de Grenelle, où le ministre doit faire un point sur les dispositions du futur plan interministériel annoncé dès juin, après le suicide d'une adolescente de 13 ans, Lindsay
  • Le ministre de l'Education entend cependant aller plus loin pour protéger les victimes, en s’occupant notamment du volet cyberharcèlement

PARIS: En amont d'un plan interministériel dévoilé mercredi, le ministre Gabriel Attal qui a réclamé "un électrochoc" dans la lutte contre le harcèlement scolaire, rencontre lundi les syndicats de l'Education nationale avant une visite au rectorat de Versailles au centre de plusieurs polémiques.

Les syndicats de l'Education ont rendez-vous lundi matin rue de Grenelle, où le ministre doit faire un point sur les dispositions du futur plan interministériel annoncé dès juin, après le suicide d'une adolescente de 13 ans, Lindsay.

"La lutte contre le harcèlement est absolument essentielle", a rappelé Emmanuel Macron dimanche soir, sur TF1 et France 2.

Depuis l'été, une série de mesures a déjà été mise en place face à ce que la Première ministre, Elisabeth Borne a qualifié de "priorité absolue" de la rentrée 2023: la possibilité de changer d'établissements les élèves harceleurs dès cette année ou de pouvoir sanctionner un auteur de cyberharcèlement contre un élève d'un autre établissement.

Le ministre de l'Education entend cependant aller plus loin pour protéger les victimes, en s’occupant notamment du volet cyberharcèlement.

Lors d'une visite à Copenhague au Danemark, un pays qui fait figure de modèle dans la lutte contre le harcèlement, Gabriel Attal a dit vouloir que la confiscation du téléphone portable de l'enfant auteur de cyberharcèlement grave soit systématique.

Il a aussi mis en avant la possibilité d'interdire l'accès aux réseaux sociaux des mineurs mis en cause.

M. Attal avait également évoqué travailler à la mise en place d'un questionnaire pour tous les élèves afin de repérer les "signaux faibles" dans la lutte contre le harcèlement.

Plus globalement, le gouvernement revendique d'envoyer des "messages très forts" aux harceleurs en témoigne l'arrestation lundi dernier en plein cours d'un collégien soupçonné de harcèlement à l'encontre d'une lycéenne à Alfortville (Val-de-Marne).

«Honte»

Mais Gabriel Attal, qui est attendu lundi après-midi au rectorat de Versailles, promet aussi à son administration "un électrochoc à tous les niveaux" sur le harcèlement scolaire, un fléau qui toucherait entre 6 à 10% des élèves.

A Versailles, les services de la plus grosse académie de France et son ancienne rectrice, Charline Avenel, sont sous le feu des critiques après le suicide au lendemain de la rentrée, à Poissy (Yvelines) de Nicolas, 15 ans.

La révélation d'un courrier envoyé l'année dernière par le rectorat de Versailles où celui-ci tançait les parents de l'adolescent accusés de ne pas avoir une "attitude constructive et respectueuse" et brandissant même la menace de poursuites pénales, a suscité une vague d'indignation.

Ce courrier est une "honte", a jugé Gabriel Attal. Il a annoncé le lancement d'un audit sur la gestion des cas de harcèlement au cours de la dernière année scolaire dans chaque académie.

Dans une interview au Parisien dimanche, l'ancienne rectrice désormais à la tête d'un groupe privé d'enseignement a assuré qu'elle n'avait "pas eu connaissance" du courrier qu'elle a qualifié d'"inadmissible", semblant en renvoyer la responsabilité aux seuls services juridiques de l'académie. Elle a toutefois présenté "des excuses aux parents de Nicolas" en son nom et au nom de l'institution.

Pour Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération Parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP), les excuses de la rectrice de Versailles ne suffisent pas à expliquer les courriers envoyés sans discernement à des parents qui alertaient sur des cas de harcèlement. "L'administration froide, sourde et aveugle qui a envoyé cette lettre était sous sa direction", a-t-il dénoncé sur Franceinfo dimanche.

Vendredi, les termes d'un autre courrier du rectorat de Versailles adressé en mai à une famille qui se plaignait d'attouchements sexuels sur leur fille, ont également été condamnés par le ministre Gabriel Attal.

Cible de menaces et d’insultes, Mme Avenel a déclaré avoir porté plainte comme le chef du service interacadémique des affaires juridiques du rectorat visé par des menaces de mort.


Macron à Netanyahu: «  Solidarité » avec Israël mais le « temps du cessez-le-feu est venu »

Emmanuel Macron avait suscité la colère de Benjamin Netanyahu samedi en affirmant que la "priorité" était désormais à "une solution politique" et "qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza" tout en précisant que la France n'en fournissait pas elle-même. (AFP)
Emmanuel Macron avait suscité la colère de Benjamin Netanyahu samedi en affirmant que la "priorité" était désormais à "une solution politique" et "qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza" tout en précisant que la France n'en fournissait pas elle-même. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé dimanche lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "l'engagement indéfectible" de la France pour la sécurité d'Israël
  • Emmanuel Macron avait suscité la colère de Benjamin Netanyahu samedi en affirmant que la "priorité" était désormais à "une solution politique" et "qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza" tout en précisant que la France n'en fourni

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé dimanche lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "l'engagement indéfectible" de la France pour la sécurité d'Israël mais aussi insisté sur l'urgence d'un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, a annoncé l'Elysée.

"À la veille du premier anniversaire de l'offensive terroriste du Hamas contre Israël, il a exprimé la solidarité du peuple français avec le peuple israélien", a indiqué la présidence française. Emmanuel Macron a également dit "sa conviction que le temps du cessez-le-feu est désormais venu".

Les deux dirigeants ont eu cette conversation téléphonique à la veille des commémorations des attaques du 7-Octobre et au lendemain d'un vif échange après qu'Emmanuel Macron s'est prononcé pour l'arrêt des livraisons à Israël d'armes pouvant servir dans la guerre à Gaza.

Ils ont évoqué "la situation au Proche-Orient, en toute franchise et dans le respect de l'amitié entre la France et Israël", a dit l'Elysée. "Les deux dirigeants assument leurs différences de vue tout comme leur volonté d'être chacun bien compris de l'autre", a-t-il ajouté.

"Le président de la République a redit au Premier ministre israélien que l'engagement de la France pour la sécurité d'Israël est indéfectible et lui a rappelé la mobilisation des moyens militaires français à sa défense lors des attaques menées par l'Iran au cours de ces derniers mois", a souligné la présidence française.

Emmanuel Macron avait suscité la colère de Benjamin Netanyahu samedi en affirmant que la "priorité" était désormais à "une solution politique" et "qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza" tout en précisant que la France n'en fournissait pas elle-même.

"Honte" aux dirigeants qui appellent à des embargos sur les livraisons d'armes à Israël, avait répliqué le chef du gouvernement israélien.


Vols Paris-Beyrouth, ces liaisons désormais dangereuses

Actuellement, seule la compagnie nationale Middle East Airlines continue à assurer les liaisons aériennes avec l’extérieur dans des conditions périlleuses, étant donné que les abords de l’aéroport sont quotidiennement la cible de pilonnage des avions de chasse israéliens. (AFP)
Actuellement, seule la compagnie nationale Middle East Airlines continue à assurer les liaisons aériennes avec l’extérieur dans des conditions périlleuses, étant donné que les abords de l’aéroport sont quotidiennement la cible de pilonnage des avions de chasse israéliens. (AFP)
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  • En guerre, le Liban l’est depuis plusieurs décennies, cela n’a pas empêché Nada d’y vivre, de travailler, et de profiter des moindres accalmies pour renouer avec ses habitudes
  • Mais cette fois-ci tout semble différent, tout le monde dans son entourage familial et amical lui a déconseillé de rentrer à Beyrouth

PARIS: Le cœur en miettes, et après avoir pesé le pour et le contre pendant des jours, Nada propriétaire d’une chaîne de boutiques s’est résignée à mettre le cap sur New York, après l’annulation de son vol pour Beyrouth.

Venue à Paris pour la semaine de la mode, Nada n’avait qu’une envie : retrouver sa vie dans la capitale libanaise, où les journées s'enchaînent entre la gestion de ses affaires, et les innombrables petits plaisirs dont Beyrouth a le secret.

Petite baignade dans la mer à l’issue d’une journée de labeur, un narguilé fumé sur place les yeux plongés dans le bleu si particulier de la Méditerranée, puis terminé par un dîner à la terrasse d’un restaurant où chez des amis.

Nada, la soixantaine bien entamée confie à Arab News en francais qu’elle ne s’imaginait pas devoir rompre avec ce rythme qu’elle chérit plus que tout.

Consciente que le ciel du Liban est obscurci depuis quelques semaines par la fumée des obus israéliens qui s’abattent sur le pays, elle croyait pouvoir comme d’habitude faire avec.

En guerre, le Liban l’est depuis plusieurs décennies, cela ne l’a pas empêché d’y vivre, de travailler, et de profiter des moindres accalmies pour renouer avec ses habitudes.

Mais cette fois-ci tout semble différent, tout le monde dans son entourage familial et amical lui a déconseillé de rentrer à Beyrouth, où ses boutiques sont désormais fermées, où les habitants sur place vivent dans l’angoisse permanente de se faire pulvériser par un obus qui s'abat sur leur immeuble.

Abattue et triste, elle a pris lundi matin la direction de New York, ville au rythme trépidant, où elle a de la famille et un appartement dont elle est propriétaire.

Le nombre des vols hebdomadaires ne dépasse plus une trentaine de vols, et les prix des billets ont flambé à cause du coût des assurances, devenu exorbitant.

Imad lui, a atterrit à Paris, le jour de la fameuse attaque aux bipeurs; dès qu’il a mis en marche son téléphone portable les innombrables messages ont commencé à crépiter.

Il avait du mal à comprendre les messages qu’il lisait et se tarde à se rendre compte de l’horreur de l’évènement.

Alors que son séjour à Paris touche à sa fin, Imad nous confie que s’il avait retardé son voyage d’un jour, il ne serait pas venu en France.

« Je déteste plus que tout au monde me trouver en dehors de mon pays quand des évènements graves y ont lieu ».

Alors après avoir passé du temps avec ses enfants, il se prépare à regagner Beyrouth dans les prochains jours.

Malgré le danger, il affirme « je ne suis pas capable de vivre ce genre d’événement à travers les chaînes d’informations, je veux être sur place et ressentir ce que ressentent mes compatriotes ».

Tout comme Imad, Nabil qui s’est trouvé coincé à Paris suite à la fermeture de l’aéroport de Beyrouth à cause de l’attaque iranienne contre Israël aux mois d’avril dernier, il n’avait qu’une hantise, rejoindre son pays.

A la réouverture de l’aéroport, les places sur les avions ont été pris d’assaut, il a dû recourir à une sorte de montage qui l’a mené au Caire avant de pouvoir embarquer pour la capitale libanaise.

« J’ai préféré attendre quelques jours au Caire, où je me sentais plus proche de chez moi, plus au contact des évènements que je ne l’étais à Paris » indique-t-il.

Depuis l’intensification des affrontements entre le Hezbollah, parti libanais proche de l’Iran, et Israël, voyager entre Paris et Beyrouth est devenu un dilemme que chaque libanais tente de régler avec ses paramètres personnels.

Fini le temps de l’insouciance où un aller retour entre ces deux capitales se faisait en toute légèreté, pour changer d’air ou voir la famille, assister à un événement ou simplement faire du shopping.

Fini le temps où pour certains ces allers-retours étaient devenus un mode de vie ils n’hésitaient pas à prendre l’avion plusieurs fois par mois pour des raisons professionnelles ou personnelles. 

La situation pourrait s’envenimer si Israël décide de s’en prendre à l’aéroport, pour isoler le pays du reste du monde, tel que cela a été le cas en 2006 ou en 1982, à ce moment-là, la pire crainte des Libanais sera réalisée.

En ces jours-là, la capitale libanaise était une destination desservie par des dizaines de compagnies aériennes et son aéroport était un hub par lequel transitaient des voyageurs du monde entier. 

Actuellement, seule la compagnie nationale Middle East Airlines continue à assurer les liaisons aériennes avec l’extérieur dans des conditions périlleuses, étant donné que les abords de l’aéroport sont quotidiennement la cible de pilonnage des avions de chasse israéliens.

Le nombre des vols hebdomadaires ne dépasse plus une trentaine de vols, et les prix des billets ont flambé à cause du coût des assurances, devenu exorbitant.

A cela s’ajoute un véritable risque encouru par chaque avion à l’approche de son atterrissage à Beyrouth, car nul ne peut prédire à l’avance la situation sécuritaire sur le terrain, qui parfois oblige les avions à se détourner vers l’aéroport de Chypre où autres en cas de bombardements nourris.

Cela expose les passagers et le personnel navigant sur les avions à un danger certain qui leur fait craindre le pire à chaque décollage et atterrissage.

La situation pourrait s’envenimer si Israël décide de s’en prendre à l’aéroport, pour isoler le pays du reste du monde, tel que cela a été le cas en 2006 ou en 1982, à ce moment-là, la pire crainte des Libanais sera réalisée.

En attendant de voir ce que cachent les jours et les semaines à venir, chaque avion qui se pose sur le tarmac à Beyrouth réalise une véritable prouesse scrutée par les réseaux sociaux et les télévisions, et suscite la joie des passagers qui assurent être heureux d’avoir atterri malgré les bombardements. 


Macron pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël utilisées à Gaza, Netanyahou s'insurge

Netanyahu dit «  honte  » à Macron et aux dirigeants qui appellent à des embargos d'armes contre Israël. (AFP)
Netanyahu dit «  honte  » à Macron et aux dirigeants qui appellent à des embargos d'armes contre Israël. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron s'est prononcé samedi pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël qui sont utilisées dans le conflit à Gaza
  • Netanyahu dit «  honte  » à Macron et aux dirigeants qui appellent à des embargos d'armes contre Israël

PARIS: Le président français Emmanuel Macron s'est prononcé samedi pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël qui sont utilisées dans le conflit à Gaza.

"Je pense qu'aujourd'hui, la priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza", a-t-il déclaré lors d'une émission spéciale sur la radio France Inter consacrée à la francophonie.

"La France n'en livre pas", a-t-il ajouté lors de cet entretien enregistré le 1er octobre et diffusé à deux jours du premier anniversaire des massacres commis par le Hamas en Israël, points de départ de représailles israéliennes et d'une guerre meurtrière à Gaza.

Le président américain Joe Biden s'est jusqu'à présent refusé à user du levier des armes à Israël, en dehors de la suspension d'une livraison de bombes en mai.

Le Royaume-Uni a pour sa part annoncé en septembre la suspension d'une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël sur un total de 350, après un examen concluant à "un risque" qu'elles soient utilisées en violation du droit humanitaire international dans le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza qui fait suite à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

« Ressentiment »  et « haine » 

Le président français a déploré que les lignes ne bougent pas à Gaza, malgré tous les efforts diplomatiques conduits pour obtenir un cessez-le-feu, notamment auprès d'Israël.

"Je pense que nous ne sommes pas entendus. Je l'ai redit au Premier ministre (Benjamin) Netanyahu et je pense c'est une faute, y compris pour la sécurité d'Israël demain", a souligné Emmanuel Macron.

"On le voit bien dans nos opinions publiques, on le voit de manière encore plus terrible dans les opinions publiques de la région, c'est au fond un ressentiment qui est en train de naître, une haine qui est nourrie par cela", a-t-il ajouté.