Migrants: à Strasbourg, le père Wender au secours des mineurs isolés depuis 2016

Un officier de police monte la garde tandis qu'un migrant porte un sac lors de l'évacuation d'un camp de fortune implanté devant l'hôtel de ville de Strasbourg, dans l'est de la France, le 6 décembre 2022. (AFP).
Un officier de police monte la garde tandis qu'un migrant porte un sac lors de l'évacuation d'un camp de fortune implanté devant l'hôtel de ville de Strasbourg, dans l'est de la France, le 6 décembre 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 26 septembre 2023

Migrants: à Strasbourg, le père Wender au secours des mineurs isolés depuis 2016

  • Au moment où l'hostilité grandit en Europe envers les candidats à l'exil, le pape "dit ce qu'il faut", commente le père Thomas Wender
  • Lui se souvient très bien du premier migrant qui lui a demandé de l'aide, à l'hiver 2016, en pleine vague d'immigration

STRASBOURG: L'appel du pape à cesser "l'indifférence" face au sort des migrants, le père Thomas Wender le soutient à "1.000%" et le met en oeuvre: à Strasbourg, il a nourri et logé près de 200 mineurs isolés depuis 2016.

Tandis que certains dirigeants européens ont grincé des dents ce weekend en écoutant le pape François fustiger la "peur" et "l'indifférence" lors de sa visite à Marseille, à 800 kilomètres de là, un prêtre catholique s'est réjoui de ces "paroles fortes".

Au moment où l'hostilité grandit en Europe envers les candidats à l'exil, le pape "dit ce qu'il faut", commente le père Thomas Wender, aumônier diocésain des étudiants, à la tête du centre Bernanos, qui accueille un foyer d'étudiants et une association d'aide aux jeunes migrants.

"C'est un homme de son temps, qui comprend l'époque actuelle et ose donner un message qui ne va pas plaire", approuve le prêtre de 48 ans.

Lui se souvient très bien du premier migrant qui lui a demandé de l'aide, à l'hiver 2016, en pleine vague d'immigration.

"Parmi tous les mineurs isolés, il y en a un qui est venu frapper à la porte du centre Bernanos, un Camerounais de 16 ans, et c'est là que j'ai découvert la réalité de ces jeunes qui sont en attente de reconnaissance de leur minorité, qui sont légalement sur le territoire mais sans prise en charge."

Depuis ce premier migrant, Joseph, "un, deux, trois, quatre, cinq migrants se sont succédé" et l'accueil s'est "professionnalisé".

Parcours douloureux

Une activité qui fonctionne grâce à l'aide de 200 bénévoles et au soutien de donateurs, mais les moyens manquent : "on cherche chaque année 300.000 euros", afin de prendre en charge 30 jeunes et de payer les salaires de la demi-douzaine d'employés, dont deux éducateurs spécialisés et une assistante d'éducation.

La chapelle a été transformée en dortoir pour une douzaine d'adolescents. Quatre filles sont hébergées dans des chambres individuelles et une quinzaine d'autres jeunes migrants sont logés dans des familles d'accueil, chez des particuliers ou dans des colocations étudiantes.

En quelques années, près de 200 jeunes ont été accueillis, de quelques mois à quatre ans, jusqu'à ce qu'ils deviennent autonomes.

Venus de Guinée, de Centrafrique, du Soudan, d'Afghanistan, "ils ont des parcours migratoires extrêmement douloureux, ont passé des mois, voire un an ou plus dans des camps. Beaucoup ont été violés, que ce soit des filles ou des garçons", raconte Thomas Wender.

Au centre Bernanos, ces mineurs ou jeunes majeurs sont logés, nourris et accompagnés dans leurs démarches de scolarisation ou de formation professionnelle.

Choc des consciences

"Ici, on prend soin de moi, on me donne ce dont j'ai besoin", témoigne en anglais Abdoulaye, 21 ans, qui vient de Sierra Leone. Le père Thomas Wender "c'est comme mon père, je l'appelle papa", raconte-t-il dans le dortoir spartiate, où les serviettes de bain sèchent sur la rambarde du lit.

Ibrahima, 15 ans, maillot de l'équipe de foot de guinée, rentre du collège où il est scolarisé en troisième. Il est hébergé ici depuis quatre mois après avoir dormi dans la rue.

"Je suis arrivé en France, j'avais 14 ans, j'ai fait la demande pour être reconnu mineur mais tout est bloqué, C'est compliqué", soupire-t-il. "La plupart pense qu'en Europe c'est facile, ce n'est pas ça, c'est très dur", témoigne l'adolescent, dissuadant les candidats à l'exil.

Si Emmanuel Macron a estimé dimanche que la France faisait "sa part" en matière d'accueil de migrants, en réponse aux appels du pape François, le père Thomas Wender pense au contraire qu'on peut en faire "beaucoup plus".

En France, "on dispose de tellement de locaux vides", y compris dans les églises, souligne-t-il. Il regrette la "désinformation qui fait que les gens peuvent avoir des craintes" quant aux migrants.

"Si on n'est plus capable de prendre soin, d'accueillir, ça ne va plus", regrette-t-il. "Il faut un choc des consciences."


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.