Courchevel: Soupçons de blanchiment visant l'oligarque russe Sarkisov, élargis à Bernard Arnault

Bernard Arnault (Photo, AFP).
Bernard Arnault (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Courchevel: Soupçons de blanchiment visant l'oligarque russe Sarkisov, élargis à Bernard Arnault

  • Bernard Arnault aurait versé à Nikolaï Sarkisov 18,3 millions d'euros
  • Il faut rester «prudents sur l'existence d'infractions pénales» dans cette procédure, a souligné une source proche de l'enquête

PARIS: Une enquête est ouverte en France depuis 2022 pour des soupçons de blanchiment visant l'oligarque russe Nikolaï Sarkisov, et les investigations ont été élargies à des opérations immobilières impliquant le milliardaire Bernard Arnault à Courchevel (Savoie), a indiqué jeudi le parquet de Paris, confirmant une information du Monde.

Selon la même source, a été joint à la procédure un signalement de Tracfin, la cellule de renseignement financier du ministère de l'Economie, portant sur des opérations impliquant Bernard Arnault et Nikolaï Sarkisov dans la station huppée des Alpes.

Il faut rester "prudents sur l'existence d'infractions pénales" dans cette procédure, a souligné auprès de l'AFP une source proche de l'enquête.

Selon Le Monde, qui s'appuie sur cette note, le milliardaire russe de 55 ans y a acquis en 2018 auprès de particuliers quatorze biens immobiliers, pour 16 millions d'euros, via un montage complexe de sociétés en France, au Luxembourg et à Chypre.

L'acquéreur officiel est la société en nom collectif (SNC) La Flèche. Le nom de Nikolaï Sarkisov n'apparaît pas dans les statuts, alors qu'il en aurait été le détenteur effectif.

A travers La Flèche, il aurait acquis trois autres biens dans la même station pour 2,2 millions d'euros. Or le vendeur est la SNC Croix Realty, qui aurait réalisé une plus-value de 1,2 million d’euros. Et son propriétaire, via un nouveau montage de sociétés, ne serait autre que Nikolaï Sarkisov.

Pour financer l'ensemble de ces opérations, Bernard Arnault, l'une des premières fortunes mondiales et patron de l'empire du luxe LVMH, aurait versé à Nikolaï Sarkisov 18,3 millions d'euros. Avant de racheter l'ensemble des parts de la SNC La Flèche, devenant ainsi le bénéficiaire effectif des biens.

«Masquer l'origine exacte des fonds»

"Le changement de bénéficiaire effectif final des acquisitions immobilières (...) tend à masquer l'origine exacte des fonds, à complexifier les opérations et l'identification de l'acquéreur réel, et à traduire une volonté de dissimuler le bénéficiaire effectif de toutes ces opérations, c'est-à-dire Bernard Arnault", selon les enquêteurs dans la note de Tracfin, cités par Le Monde.

D'après leurs calculs, Nikolaï Sarkisov aurait réalisé une plus-value de deux millions d’euros. Mais la contrepartie de ce "transfert de fonds" "n’est pas connue", soulignent-ils.

Sollicité par l'AFP, LVMH n'a pas souhaité faire de commentaire jeudi soir.

Au Monde, un porte-parole a néanmoins affirmé que l'opération avait été "réalisée dans le plus strict respect des lois": "Comme pour toute opération immobilière, les parties étaient assistées de notaires, chargés de veiller au respect de toutes les réglementations existantes".

Selon le camp de l'oligarque, cité par Le Monde, la plus-value enregistrée n'aurait été "que de quelques centaines de milliers d'euros" et Nikolaï Sarkisov "n'a pas du tout été impliqué personnellement" dans ces opérations.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.