En Allemagne, le sauvetage «façon Lego» d'une église centenaire

Regina Bierwisch, porte-parole de l'association de l'église en douves de Stiege, pose à côté de vitraux vandalisés à l'intérieur de la Stabkirche, une église en douves construite en 1905 dans le cadre du sanatorium "Albert House" pour les patients atteints de maladies pulmonaires, dans une zone boisée à l'extérieur de la ville de Stiege, en Saxe-Anhalt, Allemagne de l'Est, le 19 novembre 2020. Après la fermeture du sanatorium en 2009 et l'incendie qui l'a détruit en 2013, la petite église en bois, une rareté architecturale en Allemagne, est tombée en désuétude. Grâce à l'initiative d'un groupe de conservation local, elle sera désormais démontée pièce par pièce et déplacée vers le centre ville de Stiege. (John MACDOUGALL / AFP)
Regina Bierwisch, porte-parole de l'association de l'église en douves de Stiege, pose à côté de vitraux vandalisés à l'intérieur de la Stabkirche, une église en douves construite en 1905 dans le cadre du sanatorium "Albert House" pour les patients atteints de maladies pulmonaires, dans une zone boisée à l'extérieur de la ville de Stiege, en Saxe-Anhalt, Allemagne de l'Est, le 19 novembre 2020. Après la fermeture du sanatorium en 2009 et l'incendie qui l'a détruit en 2013, la petite église en bois, une rareté architecturale en Allemagne, est tombée en désuétude. Grâce à l'initiative d'un groupe de conservation local, elle sera désormais démontée pièce par pièce et déplacée vers le centre ville de Stiege. (John MACDOUGALL / AFP)
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

En Allemagne, le sauvetage «façon Lego» d'une église centenaire

  • L'idée est ainsi née de sauver la fragile construction de bois «car sinon l'église s'effondrerait un jour», détaille Regina Bierwisch
  • En novembre, la première pierre a été posée sur le nouveau site et, une fois les fondations coulées en mars, l'église sera démontée du sol au clocher

STIEGE: Si la foi déplace des montagnes, l'amour du patrimoine peut déplacer des églises: dans la campagne allemande, des passionnés se mobilisent pour sauver un pittoresque édifice religieux abandonné en pleine forêt qu'ils comptent bien... remettre au milieu du village.

Hans Powalla, 74 ans, l'avoue sans détour : il n'est pas croyant. Mais cet habitant de Stiege, commune d'environ mille habitants, tient à préserver une «architecture unique» et le «sens qu'elle donne à la région», située dans les montagnes du Harz, au centre de l'Allemagne.

L'un de ses joyaux est une église en bois ornée de figures de dragons sur ses auvents, construite dans le pur style nordique en 1905 et classé comme monument d'importance nationale. Il n'existe plus que trois églises de ce type dans le pays.

Celle de la forêt de Stiege, dans le Land de Saxe-Anhalt, était un sanctuaire privé, accueillant les patients d'un sanatorium voisin où ils soignaient leurs maladies pulmonaires. 

Mais le sanatorium a fermé et le site ne recevait plus que la visite des vandales. Au point qu'un incendie qui s'était déclaré dans l'ancienne clinique en 2013 a failli réduire l'édifice en cendres.

«Depuis le village, nous avons vu les panaches de fumée noire et nous avons pensé que c'était la fin de l'église», se souvient Regina Nowolski, 69 ans.

L'idée est ainsi née de sauver la fragile construction de bois «car sinon l'église s'effondrerait un jour», détaille Regina Bierwisch, porte-parole de l'association créée à cette époque.

Et «la seule solution pour sauver l'église était de... l'enlever», glisse-t-elle avec malice.

«Vous êtes fous !»

Le groupe de passionnés n'ignorait pas l'ampleur de la tâche: obtenir l'autorisation de déplacer la structure, lui trouver un nouveau point de chute et imaginer comment l'amener à cet endroit.

A un moment donné, l'association a même envisagé de soulever l'ensemble du bâtiment à l'aide d'un hélicoptère de l'armée allemande.  

Sans se décourager, ses membres ont porté l'affaire devant le maire, écrit aux autorités fédérales chargées du patrimoine et lancé des appels pour trouver le financement nécessaire, pas moins d'un million d'euros.

«Au début, j'ai juste trouvé l'idée amusante. Mais j'ai vite remarqué qu'ils n'abandonneraient pas et qu'ils étaient là pour aller jusqu'au bout», déclare à l'AFP Ronald Fiebelkorn, maire d'Oberharz am Brocken, une commune voisine de Stiege dont elle dépend administrativement.

Des «Vous êtes fous !», ces férus de patrimoine en ont entendu plus qu'à leur tour, jusqu'à ce qu'ils finissent par emporter l'adhésion des autorités régionales et nationales.

Le projet entre désormais dans la dernière ligne droite.

Un terrain a été obtenu dans la ville de Stiege, offert pour un euro symbolique. L'association a également racheté, pour un autre euro, l'église privée aux propriétaires actuels, une société immobilière berlinoise. 

En novembre, la première pierre a été posée sur le nouveau site et, une fois les fondations coulées en mars, l'église sera démontée du sol au clocher, planche par planche. 

«Comme une maison en Lego», s'amuse Mme Bierwisch. D'ici septembre prochain, l'édifice sera remonté dans son nouvel environnement, moins bucolique.

Elle ne retrouvera pas de vocation religieuse, l'association souhaitant en faire un lieu culturel et touristique. 

La plus grande église en bois d'Allemagne se trouve à environ 60 kilomètres de Stiege, également dans la région des montagnes du Harz, doté d'un parc national.

«Cela peut devenir une route touristique, avec les églises comme points forts», glisse Mme Bierwisch avant d'ajouter: «la conservation de ce que les gens ont pu construire il y a 100 ans doit être respectée dans cette belle région touristique».

 


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.


A Notre-Dame de Paris, plus de 11 millions de visiteurs un an après la réouv

Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de visiteurs, dépassant largement sa fréquentation d’avant l’incendie
  • De nouveaux travaux extérieurs sont prévus au-delà de 2030, poussant l’établissement public à lancer un nouvel appel aux dons

PARIS: Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l'édifice victime d'un incendie géant en 2019.

Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d'une cérémonie retransmise en mondovision.

Un an plus tard, "la cathédrale a accueilli plus de 11 millions de visiteurs venus du monde entier", soulignent ses responsables.

Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n'envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. "C'est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l'Eglise", explique la jeune femme qui s'émerveille d'une restauration "très précise": "La beauté et la simplicité sont frappantes."

Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: "C'est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente", dit-elle à la sortie de l'édifice.

La cathédrale a dépassé ses niveaux de fréquentation (estimés autour de 8 à 9 millions d'entrées) d'avant l'incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d'œuvre de l'art gothique du XIIe siècle.

Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d'euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.

Les files s'étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais "aujourd'hui, la queue est tout à fait satisfaisante", assure-t-on à la cathédrale.

Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l'idée d'une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion rejetée par le diocèse de Paris, au nom de la mission d'accueil inconditionnel de l’Église.

- Dons -

Face à l'afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de "réguler" les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. "Il est important de bien accueillir, que ce soit agréable pour tous de venir, pour prier et visiter, dans un environnement paisible", ajoute-t-on.

"Quand vous êtes à l'intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n'entendez pas les gens autour", assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue "la solennité" de l'endroit.

Car la cathédrale se veut aussi "pleinement lieu de prière" avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.

Il s'agit là d'un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d'autres pour la couronne d'épines - une relique acquise par Saint Louis en 1238 -, d'autres encore mus par "l'espérance, le renouveau, la résilience".

La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.

Jusqu'au 2 février, une crèche provençale d'une cinquantaine de santons est installée.

La couronne d'épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 - alors qu'elle n'était jusqu'ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.

Les vitraux contemporains de l'artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.

Et s'il reste 140 millions d'euros sur les dons collectés, "il manque encore au moins l'équivalent" pour terminer la restauration d'un édifice qui n'était pas en bon état avant l'incendie, souligne l"établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d'ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.

Des travaux sur des parties extérieures "ont été engagés en 2025 et devront être programmés jusqu’au-delà de 2030", ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère...

La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d'euros.