Le stand-up au Liban, thérapie par le rire après une année infernale

L'évènement est organisé par Awk.word, comedy club ayant contribué à populariser le stand-up underground ces trois dernières années (Photo, AFP)
L'évènement est organisé par Awk.word, comedy club ayant contribué à populariser le stand-up underground ces trois dernières années (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

Le stand-up au Liban, thérapie par le rire après une année infernale

  • «La situation est tellement merdique que même le marché au puce fait 50% de réduction sur tout», lance l'humoriste Nicolas Tawk
  • «Avec le soulèvement du 17 octobre, il fallait casser l'image divine du système», explique-t-elle. 

BEYROUTH: Un dealer qui veut émigrer au Canada, les aléas de la drague à l'ère du coronavirus. Au Liban en crise, le stand-up brise les tabous et offre un rire thérapeutique après une année cauchemardesque. 

Dans une salle de spectacle coincée entre une autoroute et des entrepôts, entre deux quartiers ravagés par l'explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, les rires fusent et l'humour met du baume au coeur, malgré l'effondrement économique, malgré le Covid-19 et le confinement, malgré les traumatismes. 

« La situation est tellement merdique que même le marché au puce fait 50% de réduction sur tout », lance l'humoriste Nicolas Tawk. 

En ce soir pluvieux de décembre, une dizaine d'humoristes se succèdent. L'évènement est organisé par Awk.word, comedy club ayant contribué à populariser le stand-up underground ces trois dernières années. 

Accompagné d'une guitare, un duo chante les désillusions des Libanais sur l'air de « I will survive », quand il ne raconte pas les aléas de la vie nocturne en pleine pandémie. 

« Lève-toi qu'on danse jeune fille, mais attend que je désinfecte mes mains. Ne me fais pas une crise, je vais mettre mon masque », fredonne le duo devant un public ravi qui a reconnu les notes d'une chanson populaire. 

Salace, délicieusement irrévérencieux et incisif, le stand-up a le vent en poupe au Liban. 

Dans un pays multiconfessionnel toujours profondément divisé après la guerre civile de 1975-1990, les artistes décortiquent le communautarisme, la société et ses hypocrisies, mais aussi les manquements de la classe politique, inchangée depuis des décennies, accusée de corruption et d'incompétence. 

« Exutoire » 

« Même s'il y a un exutoire, on rappelle aux gens (...) pourquoi ils sont fâchés », souligne Nour Hajjar, maître de cérémonie. 

Sur scène, il raconte avec un rire communicatif l'histoire de son dealer qui veut s'installer au Canada. 

« Voilà à quel point la situation est merdique : quand celui qui vend de la drogue te dit +Mec y'a plus de marché+ », lance le jeune homme de 28 ans aux yeux rieurs, ses cheveux en bataille. 

Car l'année écoulée aura été infernale. 

D'abord avec les espoirs déçus du soulèvement populaire d'octobre 2019, puis la dépréciation historique de la livre libanaise, les licenciements en masse et les restrictions bancaires sur les retraits 

Mario Moubarak, guichetier de banque, a fini par démissionner. Son expérience et la mauvaise réputation des établissements financiers, accusées de recel, nourrissent désormais ses sketchs, à grand renfort d'humour noir. 

Face à une religieuse souhaitant retirer des dollars pour son neveu malade, on ne peut rien faire, sauf lui conseiller une petite prière, raconte-t-il. 

« Les gens veulent rire (...) Il faut bien avoir un exutoire. On a traversé des peines, des tragédies et ce n'est pas fini », confie le jeune homme de 27 ans. 

« Du Xanax » 

« C'est comme du Xanax », renchérit Shaden, véritable phénomène sur les réseaux sociaux, mettant en avant le nécessaire engagement politique et l'obligation d'ouvrir certains débats épineux. 

Généreuse en ironie mordante et en jurons imagés, elle fustige sur scène l'incurie des dirigeants. « Avec le soulèvement du 17 octobre, il fallait casser l'image divine du système », explique-t-elle. Militante pour les droits des femmes dans une société largement conservatrice, elle tourne en dérision le patriarcat et le machisme. 

« La société a mis de nombreuses barrières sur le chemin des femmes, nous devons les briser », ajoute-t-elle. « Aujourd'hui, quand on parle de libération (sur scène), c'est aussi pour dire que la femme a une voix ». 

Traiter l'explosion traumatisante du 4 août? Trop tôt, reconnaissent les stand-uppers, même si certains, au détour d'une phrase, font allusion à la charge émotionnelle, non sans humour. 

Pour le reste - sexe, religions ou communautés-, ils jonglent avec les lignes rouges. 

« C'est du défoulement pur, ils disent ce qui ne se dit pas normalement », se réjouit dans le public Joëlle Jabbour. 

« Ca fait partie de leur quotidien et du nôtre », poursuit cette architecte d'intérieur de 24 ans. « C'est drôle, donc facile à écouter. Mais dur en même temps, car ce sont d'amères vérités au sujet du Liban », ajoute-t-elle, pendant la pause clope de ses amis. 

« Rire de ce qui rend triste, ça allège un peu ». 


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.