Variante du Coronavirus au Royaume-Uni, inquiétude en Europe

Le médecin-chef Chris Whitty (à gauche) et le conseiller scientifique Patrick Vallance arrivent pour assister à une conférence de presse virtuelle au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 19 décembre 2020. (AFP)
Le médecin-chef Chris Whitty (à gauche) et le conseiller scientifique Patrick Vallance arrivent pour assister à une conférence de presse virtuelle au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 19 décembre 2020. (AFP)
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

Variante du Coronavirus au Royaume-Uni, inquiétude en Europe

  • Le Royaume-Uni serre à nouveau la vis suite à l’apparition d’une nouvelle souche du virus jugée plus contagieuse
  • Les pays européens se coordonnent en vue d’une réponse commune face à cette nouvelle donne

Plus de 16 millions de Londoniens et d'habitants du sud-est de l'Angleterre se sont réveillés dimanche sous un nouveau confinement qui s'annonce potentiellement long, contraints de faire une croix sur Noël pour juguler une version mutante «hors de contrôle» du nouveau coronavirus.

Déjà soumis à de contraignantes restrictions, les habitants de Londres, du sud-est et d'une partie de l'est de l'Angleterre ont désormais pour consigne de rester chez eux. Les déplacements en dehors des zones placées sous le niveau d'alerte le plus élevé sont interdits. Des policiers supplémentaires ont été déployés dans les transports. 

Ils ne pourront plus se retrouver pour Noël, tandis que dans le reste du pays, les familles pourront se voir le 25 décembre uniquement. 

Les commerces non essentiels ont fermé, un coup dur en cette période habituellement faste pour leur activité. Les pubs et musées étaient déjà fermés depuis quelques jours

Malgré le déploiement d'une campagne de vaccination, le gouvernement de Boris Johnson s'est résigné samedi à drastiquement serrer la vis après une envolée des contaminations et des hospitalisations attribuée à une nouvelle souche beaucoup plus contagieuse du virus.

«Malheureusement la nouvelle souche était hors de contrôle. Nous devions reprendre le contrôle», a justifié le ministre de la Santé, Matt Hancock, sur la chaîne Sky News.

«Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu'à ce qu'un vaccin soit déployé», a-t-il ajouté, laissant entendre que les restrictions, qui seront évaluées fin décembre, pourraient s'inscrire dans la durée, au moins «deux mois». 

Le Royaume-Uni, un des pays les plus durement touchés en Europe avec plus de 67.000 morts, a informé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de la contagiosité accrue de cette souche, "jusqu'à 70% de plus" selon le Premier ministre Boris Johnson.

- «Forme mutante dominante» -

De précédentes mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été observées et signalées dans le monde.

Le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance, avait indiqué samedi que cette nouvelle variante, en plus de se propager rapidement, devenait aussi la forme «dominante». Elle serait apparue mi-septembre à Londres ou dans le Kent (sud-est).

Selon Susan Hopkins, de l'agence de santé publique Public Health England, des cas liés à la nouvelle souche ont aussi été décelés «dans beaucoup d'autres régions» du Royaume-Uni, en faible quantité toutefois. Cette variante a aussi été détectée «en petits nombres» aux Pays-Bas, au Danemark et en Australie, a indiqué dimanche l'OMS.

L'organisation a précisé que des études complémentaires étaient en cours pour déterminer son degré de transmissibilité et sa résistance éventuelle aux vaccins. Rien n'indique pour le moment que la nouvelle souche engendre une forme plus sévère de la maladie, d'après elle, mais elle pourrait affecter certains outils de dépistage comme les tests rapides.

–  Réponse «coordonnée»  –

Emmanuel Macron, Angela Merkel, Ursula Von der Leyen et Charles Michel se sont consultés dimanche sur la nouvelle variante du coronavirus circulant au Royaume-Uni qui a conduit plusieurs pays européens à suspendre leurs vols, a indiqué l'Elysée.

Pour se prémunir, plusieurs pays européens ont décidé de suspendre leurs liaisons aériennes et ferroviaires avec le Royaume-Uni. La France et l'Allemagne n'ont pas encore annoncé de telles mesures et cherchent d'abord à se coordonner au niveau européen.

Les dirigeants français et allemand, la présidente de la Commission européenne et le président du Conseil européen ont échangé, alors que les Pays-Bas, la Belgique et l'Italie ont annoncé la suspension des vols et des trains avec le Royaume-Uni.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté appelé ses membres en Europe à «renforcer leurs contrôles» du fait de la nouvelle variante du coronavirus.

Paris dit cependant suivre la situation «de très près» et Berlin envisage «sérieusement» une suspension des vols en provenance du Royaume-Uni mais aussi d'Afrique du Sud, pays dont la situation sanitaire a également été évoquée pendant l'entretien entre M. Macron, Mme Merkel et les dirigeants de l'UE.

L'Autriche «veut également imposer», selon son ministre de la Santé, une interdiction d'atterrissage sur les vols en provenance de Grande-Bretagne.

L'Espagne a également demandé à Bruxelles un réponse «coordonnée» de l'Union européenne sur une suspension des vols en provenance du Royaume-Uni.

Cette nouvelle crise intervient à seulement onze jours de la rupture définitive entre Royaume-Uni et l'Union européenne qui restaient engagés dimanche dans un éprouvant bras de fer sur la pêche bloquant toute perspective d'accord post-Brexit.

–  Inquiétude en France –

Emmanuel Macron a convoqué dimanche un Conseil de défense sanitaire de dernière minute, alors que l'inquiétude monte en Europe sur la nouvelle variante du coronavirus circulant au Royaume-Uni.

«Un Conseil de défense sur la situation sanitaire se tiendra en visioconférence, ce dimanche 20 décembre à 17 heures», a indiqué l'Elysée, sans plus de précisions.

Selon l'entourage du Président, dont l'état de santé est qualifié de «stable» dimanche par l'Elysée, il s'agit «de faire un point sur la situation sanitaire et la situation au Royaume-Uni sera certainement abordée».

En France, l'inquiétude reste élevée à l'approche des fêtes de fin d'année. Santé publique France a indiqué samedi soir que 2.718 personnes étaient soignées dans les services de réanimation, contre 2.764 la veille. Mais le nombre de personnes testées positives reste élevé, avec 17.565 nouveaux cas en 24 heures, contre 15.674 la veille.

La situation est «encore maîtrisée » mais «on n'a pas intérêt à se débrider pendant la période qui vient», a prévenu dimanche le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch.


Poutine, investi président, promet aux Russes la victoire

Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et le patriarche orthodoxe russe Kirill assistent à un service dans la cathédrale de l'Annonciation après la cérémonie d'investiture de Poutine au Kremlin de Moscou le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et le patriarche orthodoxe russe Kirill assistent à un service dans la cathédrale de l'Annonciation après la cérémonie d'investiture de Poutine au Kremlin de Moscou le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Le chef du Kremlin fait face néanmoins à plusieurs défis, notamment économiques, alors que l'issue du conflit en Ukraine
  • Les Occidentaux, Washington en tête, avaient de leur côté fustigé un vote sous contrainte

MOSCOU: Vladimir Poutine a prêté mardi serment pour un cinquième mandat à la tête de la Russie, jusqu'en 2030, en promettant à ses compatriotes de vaincre "ensemble" en plein conflit armé contre l'Ukraine présenté comme existentiel.

Lors d'une cérémonie au Kremlin en présence de 2.500 invités, dont l'élite politique du pays et des soldats combattant en Ukraine, le président russe, 71 ans, a livré un court discours solennel.

"C'est un grand honneur, une responsabilité et un devoir sacré", a-t-il déclaré, en remerciant les "héros" qui combattent sur le front.

"Nous traverserons avec dignité cette période difficile et nous deviendrons encore plus fort", a ajouté le dirigeant russe, selon une journaliste de l'AFP présente sur place.

En pleine tension avec les Occidentaux, soutiens de Kiev contre l'offensive russe, il a assuré que Moscou ne refusait pas "le dialogue" avec ces derniers, mais que le "choix dépendait d'eux".

"Une discussion sur les questions de sécurité et de stabilité stratégique est possible (...) mais seulement sur un pied d'égalité, en respectant les intérêts de chacun", a-t-il affirmé.

La veille, il a ordonné la tenue d'exercices nucléaires près de l'Ukraine en réponse, selon le Kremlin, à des déclarations jugés menaçantes de dirigeants occidentaux, notamment celle du président français Emmanuel Macron sur le possible envoi de troupes en Ukraine.

"Nous sommes un peuple uni et grand, et ensemble nous surmonterons tous les obstacles (...) Ensemble nous gagnerons", a conclu Vladimir Poutine.

Il a ensuite assisté à une cérémonie religieuse en présence du patriarche Kirill, chef de l'Église orthodoxe russe et fervent soutien du Kremlin.

Pouvoir incontesté 

Le chef de l'État russe, aux commandes depuis près d'un quart de siècle, jouit d'un pouvoir incontesté en Russie après l'écrasement des voix dernières dissidentes dans la foulée du conflit en Ukraine.

Il rempile jusqu'en 2030, avec la possibilité d'effectuer ensuite un autre mandat jusqu'en 2036.

Son investiture est intervenue cette année à deux jours de l'anniversaire de la victoire soviétique du 9 mai contre l'Allemagne nazie, dont la célébration est un pilier de la politique de puissance de Vladimir Poutine, qui assure combattre en Ukraine des "néo-nazis".

La cérémonie coïncide aussi avec une situation plus favorable sur le front pour l'armée russe, qui avait subi d'humiliants revers au printemps et à l'automne 2022, lors des premiers mois de son attaque à grande échelle contre Kiev.

Ces dernières semaines, les assauts russes dans l'est de l'Ukraine ont augmenté en intensité et permis la prise progressive de plusieurs localités, en particulier dans la zone de la ville-clef d'Avdiïvka, conquise mi-février.

En face, les troupes de Kiev manquent de munitions et de recrues après leur contre-offensive infructueuse à l'été 2023. Elles attendent l'arrivée d'une nouvelle aide américaine, alors que l'industrie de défense russe tourne, elle, à plein régime.

«Ni paix, ni liberté»

Mi-mars, à l'issue d'un scrutin remporté officiellement avec plus de 87% des scrutins exprimés, Vladimir Poutine avait déjà dressé le portrait d'une Russie "unie" derrière lui et son armée.

Les Occidentaux, Washington en tête, avaient de leur côté fustigé un vote sous contrainte, quelques semaines après la mort en prison, le 16 février, du principal opposant russe, Alexeï Navalny.

En exil à l'étranger, la veuve de ce dernier, Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre son combat, a fustigé Vladimir Poutine dans une vidéo publiée mardi quelques minutes avant le début de la cérémonie d'investiture.

"Avec lui à la barre, notre pays n'aura ni paix, ni développement, ni liberté", a-t-elle affirmé.

Lundi, la diplomatie ukrainienne avait pour sa part estimé que cette investiture était destinée à donner "une illusion de légalité" au maintien au pouvoir de M. Poutine qui, selon Kiev, a transformé la Russie "en État agresseur" et "en dictature".

Les principaux membres de l'opposition russe sont désormais en exil ou en prison, tout comme des centaines de personnes ordinaires qui ont affiché leur opposition à l'offensive de Moscou contre son voisin ukrainien.

Le chef du Kremlin fait face néanmoins à plusieurs défis, notamment économiques, alors que l'issue du conflit en Ukraine, très meurtrier, semble toujours incertaine.

L'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, liée aux dépenses militaires, reste persistante et inquiète la population, dont le pouvoir d'achat est déjà plombé par les effets des sanctions occidentales.

Et l'économie russe, toujours dépendante des revenus des hydrocarbures, doit également négocier un virage, revendiqué par Vladimir Poutine, vers l'Asie, même si les infrastructures nécessaires, coûteuses et longues à construire, manquent encore.


Biden va prononcer un discours axé sur la dénonciation de l'antisémitisme

Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
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  • Son silence pendant plusieurs jours avait attiré des critiques des camps républicain comme démocrate en pleine année électorale
  • Son adresse au Congrès se fait dans le cadre de la cérémonie annuelle des Jours du souvenir, organisée par le musée américain de l'Holocauste au Capitole

WASHINGTON: Joe Biden doit s'exprimer mardi lors d'une cérémonie de commémoration de l'Holocauste pour condamner l'antisémitisme, au moment où la tension demeure sur les campus américains autour d'une vaste mobilisation propalestinienne.

Depuis le Capitole, siège du Congrès américain à Washington, le discours du président américain intervient quelques jours après ses premières remarques sur les protestations estudiantines contre la guerre d'Israël à Gaza.

Son silence pendant plusieurs jours avait attiré des critiques des camps républicain comme démocrate en pleine année électorale.

Son adresse au Congrès se fait dans le cadre de la cérémonie annuelle des Jours du souvenir, organisée par le musée américain de l'Holocauste au Capitole. Le démocrate va se "réengager à tenir à l'esprit les leçons de ce chapitre sombre" de l'Histoire, selon la Maison Blanche.

«Hausse alarmante»

"Il évoquera les horreurs du 7 octobre, quand le Hamas a été à l'origine du jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis l'Holocauste", a déclaré lundi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

"Et il s'exprimera sur le fait que --depuis le 7 octobre-- nous avons constaté une hausse alarmante de l'antisémitisme aux Etats-Unis, dans nos villes, nos quartiers et nos campus", a-t-elle ajouté.

Des étudiants juifs s'alarment d'une augmentation des actes et de la rhétorique antisémite depuis le 7 octobre, et le président israélien Isaac Herzog a dénoncé la semaine dernière "des universités réputées" qui sont selon lui "contaminées par la haine".

Joe Biden "va réaffirmer que nous respectons et protégeons le droit fondamental qu'est la liberté d'expression, mais que l'antisémitisme ne doit être toléré ni sur les campus, ni ailleurs", a déclaré Karine Jean-Pierre.

Nombreux étudiants juifs ont pris part à la mobilisation propalestinienne contre les actions du gouvernement israélien.

Le président américain a évoqué lundi la question de l'antisémitisme lors d'un appel avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Appel au cours duquel Joe Biden a également réitéré sa "position claire" contre une offensive terrestre israélienne à Rafah, selon le compte-rendu de leurs échanges.

Les deux dirigeants ont discuté de l'"engagement partagé" des Etats-Unis et d'Israël à se souvenir des six millions de morts juifs du fait de l'Holocauste perpétré par les nazis" et "à agir avec force contre l'antisémitisme et toutes les formes de violence alimentées par la haine".

«L'ordre doit prévaloir»

Les campus américains sont secoués depuis plusieurs semaines par des manifestations s'opposant à la guerre menée par Israël à Gaza.

A travers le pays, la police a été appelée à plusieurs reprises pour démanteler des campements et déloger manu militari des manifestants.

L'université Columbia à New York, épicentre de ce mouvement estudiantin propalestinien, a annoncé lundi "renoncer" à sa cérémonie en grande pompe de remise de diplômes.

Le prestigieux établissement va privilégier des événements plus modestes pour des raisons de sécurité selon lui, après trois semaines de colère condamnée par Joe Biden et réprimée par la police.

A six mois de la présidentielle, dans des Etats-Unis polarisés, le président démocrate a pris la parole la semaine dernière pour affirmer que "l'ordre devait prévaloir" sur les campus.

"Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui réduit les gens au silence", a néanmoins assuré Joe Biden lors d'une courte allocution.

Auparavant, son adversaire républicain Donald Trump l'avait accusé d'inaction face au mouvement propalestinien. "Ce sont des tarés de la gauche radicale et il faut les arrêter maintenant", avait-il lancé à son arrivée à son procès à New York.


Contestation propalestinienne: Columbia à New York annule sa cérémonie de remise de diplômes

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  • Ce mouvement pour la cause palestinienne - qui compte des jeunes arabo-musulmans mais aussi des juifs de gauche antisionistes - cherche dorénavant un nouveau souffle
  • Cette prestigieuse université, financée par de riches donateurs et des investissements, a été secouée des jours durant par des manifestations

NEW YORK: L'université Columbia, épicentre de la contestation propalestinienne sur les campus américains, a annoncé lundi "renoncer" à sa cérémonie en grande pompe de remise de diplômes, après trois semaines de colère étudiante condamnée par Joe Biden et réprimée par la police.

Ces cérémonies constituent le grand rendez-vous institutionnel de la vie universitaire et scolaire des Etats-Unis, où, à la fin du printemps, étudiants et élèves en robe sont mis à l'honneur devant leurs familles.

L'établissement new-yorkais privé et huppé du nord de Manhattan, d'où des militants et des étudiants ont été délogés manu militari le 30 avril au soir par des centaines de policiers anti-émeute, a annulé "la grande cérémonie de l'université prévue le 15 mai".

"Toutes les cérémonies programmées" sur le campus -- désormais sous bonne garde de la police -- seront "déplacées" vers un complexe sportif fermé, a indiqué Columbia, qui compte 37.000 étudiants et des milliers de professeurs et membres du personnel.

Des remises de diplômes plus informelles et "festives" se tiendront du 10 au 16 mai car pour "nos étudiants (...) ces cérémonies à plus petite échelle sont les plus importantes pour eux et leurs familles", s'est justifiée l'université en rappelant que "ces dernières semaines ont été incroyablement difficiles".

Une centaine de personnes furieuses ont protesté à l'extérieur du campus et une pétition a recueilli 1.400 signatures. Ally Woodward, qui étudie les sciences politiques, s'est dite "en colère" contre Columbia qui "a plein d'argent et choisit la plus mauvaise des solutions".

«Tourmente»

Cette prestigieuse université, financée par de riches donateurs et des investissements, a été secouée des jours durant par des manifestations et l'occupation d'une pelouse puis d'un bâtiment.

Avant que la police ne déloge ces militants et étudiants non violents, à la demande écrite de la présidente de Columbia, Minouche Shafik.

Leur "village", un campement de tentes, a été démantelé, comme dans nombre d'universités à travers les Etats-Unis.

Ces images d'interventions policières musclées ont fait le tour du monde.

Columbia est un foyer historique de contestation étudiante depuis la guerre du Vietnam et le mouvement des droits civiques des années 1960-1970. Elle a été l'une des premières universités à gronder au début de la guerre d'Israël contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Très critiquée pour avoir appelé la police, la présidente Minouche Shafik, économiste américaine d'origine égyptienne, a invoqué la "tourmente" et l'"acte violent" de protestataires qui ont selon elle déstabilisé Columbia.

Ce mouvement pour la cause palestinienne - qui compte des jeunes arabo-musulmans mais aussi des juifs de gauche antisionistes - cherche dorénavant un nouveau souffle, après que 2.000 personnes ont été interpellées et certaines poursuivies en justice pour "délit d'intrusion".

«Vietnam de Biden»

Ailleurs aux Etats-Unis, des remises de diplômes ont été perturbées comme samedi à l'université du Michigan, où une dizaine de manifestants portant keffiehs et drapeaux palestiniens ont chanté "vous financez un génocide".

D'autres ont brandi en réponse une banderole "les vies juives comptent".

Lundi soir, quelques centaines de personnes parties d'une université publique de Manhattan ont été tenues à distance de l'extravagant gala du Met, rendez-vous planétaire des stars et de la mode.

Outre la fin de la guerre à Gaza, de jeunes Américains exigent que les universités rompent leurs partenariats éducatifs avec Israël et se désengagent d'investissements économiques.

Ils dénoncent l'appui quasiment inconditionnel des Etats-Unis à leur allié israélien, engagé dans une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son sol.

Le président Biden, longtemps silencieux, avait martelé jeudi que "l'ordre devait prévaloir" face au risque du "chaos".

Dans un pays polarisé, à six mois de la présidentielle entre le démocrate et le républicain Donald Trump, la colère d'une partie de la jeunesse contre la guerre à Gaza a ravivé un débat tendu sur la liberté d'expression, l'antisionisme et ce qui constitue de l'antisémitisme.

Pour Donald Trump, les manifestants sont des "tarés de la gauche radicale" et le président républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a dénoncé lundi des "étudiants sympathisant avec le terrorisme".

Pour la sénateur de gauche Bernie Sanders, le mouvement "pourrait être le Vietnam de Biden" qui risque de perdre "non seulement les jeunes, mais aussi une grande partie de la base démocrate".