Lauréat du Nobel, Drew Weissman travaille maintenant à vaincre le Covid pour de bon

A désormais 64 ans, et après avoir aidé à combattre un virus ayant perturbé la planète entière et causé des millions de morts, il pourrait décider de prendre une retraite bien méritée.  Mais il reste selon lui trop de travail à accomplir. "J'accélère" la cadence, "et ma femme et ma famille ne sont pas ravis", dit-il en souriant. "Je suis sur une bonne lancée." (AFP).
A désormais 64 ans, et après avoir aidé à combattre un virus ayant perturbé la planète entière et causé des millions de morts, il pourrait décider de prendre une retraite bien méritée. Mais il reste selon lui trop de travail à accomplir. "J'accélère" la cadence, "et ma femme et ma famille ne sont pas ravis", dit-il en souriant. "Je suis sur une bonne lancée." (AFP).
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Publié le Mardi 03 octobre 2023

Lauréat du Nobel, Drew Weissman travaille maintenant à vaincre le Covid pour de bon

  • L'immunologiste à l'Université de Pennsylvanie s'est vu décerner la récompense suprême lundi pour son travail sur l'ARN messager
  • En haut de sa liste: améliorer les vaccins à ARN messager contre le Covid-19

WASHINGTON: Développement d'un vaccin "ultime" contre tous les coronavirus, lutte contre la désinformation ou contre les inégalités d'accès aux vaccins: l'Américain Drew Weissman, récompensé lundi du prix Nobel de médecine à 64 ans, n'a pas l'intention de lever le pied, mais veut au contraire "accélérer" la cadence.

L'immunologiste à l'Université de Pennsylvanie s'est vu décerner la récompense suprême lundi pour son travail sur l'ARN messager, la technologie à l'origine de vaccins contre le Covid-19 ayant changé le cours de la pandémie.

Il a d'abord cru à un canular lorsque sa collègue Katalin Kariko, récompensée avec lui, lui a écrit à 04H00 du matin. Et il n'a accepté d'y croire qu'une fois l'annonce officielle faite publiquement par le comité Nobel.

Malgré de nombreuses récompenses déjà reçues ces dernières années, le prix Nobel reste le trophée "ultime", dont il rêvait depuis l'âge de 5 ans, a-t-il dit à l'AFP.

A désormais 64 ans, et après avoir aidé à combattre un virus ayant perturbé la planète entière et causé des millions de morts, il pourrait décider de prendre une retraite bien méritée.

Mais il reste selon lui trop de travail à accomplir. "J'accélère" la cadence, "et ma femme et ma famille ne sont pas ravis", dit-il en souriant. "Je suis sur une bonne lancée."

Vaccin « ultime »

En haut de sa liste: améliorer les vaccins à ARN messager contre le Covid-19.

Ceux-ci ont sauvé un nombre incalculable de vies en protégeant contre les formes les plus graves de la maladie. Mais selon Drew Weissman, l'étape suivante est de les rendre bien meilleurs contre les infections, y compris que les doses de rappel annuelles offertes actuellement.

Un vaccin universel contre tous les différents coronavirus, sur lequel il travaille avec une équipe internationale, "devrait pouvoir couvrir tous les futurs variants, et tous les coronavirus venus de chauves-souris qui pourraient passer chez les humains", a-t-il expliqué.

Ces virus mutent rapidement, mais le chercheur s'est associé à des spécialistes de l'intelligence artificielle pour analyser leur structure, afin de trouver les régions qui restent inchangées. Après des essais sur les animaux, ils espèrent en mener sur des humains dans les six prochains mois.

"Nous pensons qu'il s'agira du vaccin ultime", a-t-il assuré.

En tout, son laboratoire développe 20 vaccins à ARN messager différents, dont sept sont déjà testés sur les humains, allant de la protection contre les allergies aux maladies auto-immunes ou cardiaques.

"Nous avons vraiment étendu l'échelle de nos recherches, et cela a été rendu possible parce que le monde (...) reconnaît aujourd'hui l'importance de l'ARN", s'est-il félicité.

Contrairement aux vaccins traditionnels, les vaccins à ARN messager injectent dans l'organisme des brins d'instructions génétiques ordonnant au corps de fabriquer une protéine caractéristique du virus, stimulant ainsi le système immunitaire à se défendre contre lui.

Désinformation et équité

Mais cette nouvelle technologie a également provoqué la méfiance d'une partie de la population. Drew Weissman fait ainsi partie d'un cercle travaillant à combattre le mouvement anti-vaccination.

"Il y a un groupe qui refuse de faire le vaccin quoiqu'il arrive, ils suivent des responsables politiques qui proposent des lois pour rendre les vaccins à ARN messager illégaux", a-t-il relevé, en faisant référence à un texte soutenu par des membres du Parti républicain dans l'Idaho.

Mais les personnes plus hésitantes pourraient se montrer sensibles à des messages plus ciblés -- par exemple à l'intention des conservateurs, des personnes âgées ou des Afro-Américains--, selon lui.

Il s'est également impliqué dans la mise en place de sites de fabrication de vaccins dans des pays émergents ou en développement, dont un premier en Thaïlande pour des vaccins contre la dengue et la tularémie, une infection causée par une bactérie.

Il est "extrêmement important de donner accès à la technologie de l'ARN messager dans toutes les parties du monde", a-t-il souligné. "Pfizer et Moderna n'auront pas vraiment d'intérêt à développer un vaccin contre la tularémie", peu présente dans les pays développés.

"Mais s'ils ont des sites de fabrication et des chercheurs localement qui veulent le faire, alors ils ont tout ce dont ils ont besoin".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.