Face au tollé, la Fondation Nobel renonce à inviter l'ambassadeur russe

La cérémonie a lieu tous les ans à Stockholm le 10 décembre, jour où les lauréats des prix de médecine, physique, chimie, littérature et économie reçoivent leur prix des mains du roi Carl XVI Gustaf, suivi d'un dîner de gala réunissant quelque 1 200 invités. (Photo, AFP)
La cérémonie a lieu tous les ans à Stockholm le 10 décembre, jour où les lauréats des prix de médecine, physique, chimie, littérature et économie reçoivent leur prix des mains du roi Carl XVI Gustaf, suivi d'un dîner de gala réunissant quelque 1 200 invités. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 septembre 2023

Face au tollé, la Fondation Nobel renonce à inviter l'ambassadeur russe

  • «Nous avons choisi de réitérer la mesure d'exception de l'an dernier, c'est-à-dire de ne pas inviter les ambassadeurs de Russie, de Biélorussie et d'Iran à la cérémonie de remise des prix Nobel à Stockholm»
  • Après avoir exclu les ambassadeurs russe et bélarusse en 2022, la fondation suédoise avait annoncé jeudi qu'elle revenait à sa pratique antérieure consistant à inviter les ambassadeurs de tous les pays représentés en Suède

STOCKHOLM: La Fondation Nobel a annoncé samedi qu'elle renonçait à convier l'ambassadeur de Russie à la cérémonie de remise des prix Nobel en décembre à Stockholm, après la vague d'indignation provoquée la veille par son invitation.

"Nous avons choisi de réitérer la mesure d'exception de l'an dernier à la pratique habituelle, c'est-à-dire de ne pas inviter les ambassadeurs de Russie, du Bélarus et d'Iran à la cérémonie de remise des prix Nobel à Stockholm", a déclaré dans un communiqué la fondation.

Cette décision a été qualifiée de "victoire de l'humanisme" par le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères Oleg Nikolenko, sur Facebook.

"Nous remercions tous ceux qui ont demandé le rétablissement de la justice", a-t-il ajouté.

Après avoir exclu les ambassadeurs russe et bélarusse en 2022, la fondation suédoise avait annoncé jeudi qu'elle revenait à sa pratique antérieure consistant à inviter les ambassadeurs de tous les pays représentés en Suède.

Elle a expliqué samedi que sa décision initiale reposait sur la conviction qu'il était "important et juste de diffuser aussi largement que possible les valeurs et les messages que représente le prix Nobel". Cependant, les vives réactions qu'elle a suscitées "ont complètement éclipsé ce message".

Condamnation de la décision sur Mouratov

Vendredi, Oleg Nikolenko avait vivement réagi, considérant que "tant que des millions d'Ukrainiens continueront de souffrir d'une guerre qu'ils n'ont pas provoquée et que le pouvoir russe ne sera pas puni pour ses crimes, nous appellerons le comité Nobel à soutenir les efforts pour isoler la Russie et le Bélarus". Il avait aussi dénoncé une décision suscitant "un sentiment accru d'impunité" du pouvoir russe.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson avait quant à lui déclaré qu'il n'était pas d'accord avec la décision de la Fondation, disant comprendre que "cela dérange beaucoup de gens en Suède et en Ukraine".

Plusieurs personnalités politiques suédoises de premier plan, dont les dirigeants des partis du Centre, des Verts, de Gauche et Libéral, avaient menacé de boycotter l'événement en cas de présence de l'ambassadeur de Russie.

Sur le site X, anciennement Twitter, M. Kristersson s'est en revanche félicité samedi de la nouvelle mesure prise. "Les nombreuses et fortes réactions montrent que la Suède tout entière se range sans ambiguïté du côté de l'Ukraine contre l'effroyable guerre d'agression de la Russie", a-t-il martelé.

Quelques heures avant l'annonce du revirement de la Fondation Nobel, Sveriges Radio, un média public, avait signalé que la Cour royale de Suède avait été surprise de l'invitation, ajoutant que le roi Carl XVI Gustaf, qui remet les prix aux lauréats pendant la cérémonie à Stockholm, se demandait s'il allait y assister.

L'exclusion de l'ambassadeur d'Iran de cet événement, confirmée cette année, est liée quant à elle à la sanglante répression des manifestations dans ce pays.

La cérémonie a lieu tous les ans à Stockholm le 10 décembre, le jour où les lauréats des Nobel de médecine, physique, chimie, littérature et économie reçoivent leur prix. Elle est suivie d'un dîner de gala réunissant quelque 1 200 invités.

Une cérémonie distincte est organisée à Oslo le même jour pour le lauréat du Nobel de la paix.

Oleg Nikolenko a à cet égard appelé samedi le Comité norvégien du Nobel à suivre l'exemple de la fondation suédoise, alors que, l'an dernier, tous les ambassadeurs présents en Norvège avaient été conviés à la cérémonie.

"Nous sommes convaincus qu'une décision similaire devrait être prise concernant les ambassadeurs russe et bélarusse à Oslo", a-t-il écrit sur Facebook.

Le Comité Nobel norvégien, qui désigne les lauréats du prix de la paix, a condamné samedi l'inscription annoncée la veille par la Russie sur la liste des "agents de l'étranger" de Dmitri Mouratov, colauréat de ce prix en 2021, y voyant une tentative de "réduire au silence" le rédacteur en chef de la publication indépendante Novaïa Gazeta.

"Les accusations portées contre lui sont motivées par des considérations politiques, a jugé Berit Reiss-Andersen, la présidente du Comité.


Le chef de la diplomatie russe rencontre le prince héritier saoudien à Ryad

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov (C), participe à la réunion ministérielle conjointe CCG-Russie pour le dialogue stratégique, au Secrétariat du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, le 9 septembre 2024. (Photo de Fayez Nureldine / AFP)
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov (C), participe à la réunion ministérielle conjointe CCG-Russie pour le dialogue stratégique, au Secrétariat du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, le 9 septembre 2024. (Photo de Fayez Nureldine / AFP)
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  • Les discussions entre le chef de la diplomatie russe et le prince héritier de la monarchie du Golfe ont porté "sur les développements récents à l'international et dans la région", a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.
  • Le secrétaire général du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a ainsi souligné la "neutralité" du Conseil lors d'une conférence de presse.

RIYAD : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est rendu lundi à Ryad où il a rencontré le prince héritier et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, ainsi que ses homologues du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les discussions entre le chef de la diplomatie russe et le prince héritier de la monarchie du Golfe ont porté "sur les développements récents à l'international et dans la région", a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.

Plus tôt lundi, M. Lavrov, dont le pays a engagé une guerre contre l'Ukraine depuis février 2022, a rencontré les ministres des Affaires étrangères du CCG.

L'organisation, dont le siège est à Ryad, regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et Oman, tous partenaires traditionnels des Etats-Unis dans la région.

Poids lourd du Moyen-Orient, l'Arabie saoudite cherche à rester neutre dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Le royaume, premier exportateur mondial de brut, travaille en étroite collaboration avec Moscou sur la politique pétrolière et vante ses liens avec les deux pays, se positionnant comme un possible médiateur.

La monarchie du Golfe a ainsi reçu à plusieurs reprises le président ukrainien Volodymyr Zelensky, notamment lors de sa participation à un sommet de la Ligue arabe en mai 2023 à Jeddah.

Le royaume a promis des centaines de millions de dollars d'aide humanitaire à l'Ukraine, y compris des allocations pour les réfugiés ukrainiens qui ont fui vers les pays voisins.

Les autres monarchies du Golfe s'efforcent également à ne pas choisir de camp depuis l'invasion russe.

Le secrétaire général du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a ainsi souligné la "neutralité" du Conseil lors d'une conférence de presse.

Il a notamment déclaré à des journalistes que les pays du CCG "se tiennent à équidistance" entre Russes et Ukrainiens.

Les Emirats arabes unis ont annoncé fin août avoir joué les médiateurs pour un échange de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie ayant permis la libération de 230 captifs.

En juin, une médiation émiratie avait abouti à un échange de prisonniers de guerre comprenant 180 prisonniers des deux côtés.

En septembre 2022, Ryad a contribué à la libération de combattants étrangers détenus en Ukraine, dont deux Américains et cinq Britanniques.


Commerce: l'OMC appelle à faire plus pour "inclure" les pays pauvres

L'Organisation mondiale de la santé va utiliser le certificat Covid numérique de l'Union européenne pour lancer un système de certification numérique mondial, grâce à un partenariat "historique" signé lundi (Photo, AFP)
L'Organisation mondiale de la santé va utiliser le certificat Covid numérique de l'Union européenne pour lancer un système de certification numérique mondial, grâce à un partenariat "historique" signé lundi (Photo, AFP)
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  • Dans son rapport 2024 sur le commerce mondial, l'OMC a examiné le rôle qu'a joué le commerce pour ce qui est de réduire l'écart de revenus entre les économies depuis la création de l'organisation en 1995.
  • 'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa assure qu' "une véritable inclusion nécessite une stratégie globale "

GENEVE : L'Organisation mondiale du commerce a appelé lundi à faire plus pour les pays pauvres, faisant valoir que l'ouverture commerciale n'est pas suffisante à elle seule pour réduire les inégalités entre les économies et en leur sein.

Dans son rapport 2024 sur le commerce mondial, l'OMC a examiné le rôle qu'a joué le commerce pour ce qui est de réduire l'écart de revenus entre les économies depuis la création de l'organisation en 1995.

"Le principal message à retenir du rapport est peut-être qu'il réaffirme le rôle transformateur du commerce dans la réduction de la pauvreté et la création d'une prospérité partagée - contrairement à l'idée actuellement en vogue selon laquelle le commerce et les institutions telles que l'OMC n'ont pas été une bonne chose pour la pauvreté, ou pour les pays pauvres, et engendrent un monde plus inégalitaire", écrit la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, dans l'avant-propos.

"Le deuxième message le plus important c'est que nous pouvons faire beaucoup plus pour que le commerce et l'OMC fonctionnent mieux pour les économies et les populations qui ont été laissées de côté au cours de ces 30 dernières années de mondialisation", explique Mme Okonjo-Iweala.

Selon le rapport, les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire accusant un retard tendent généralement à être moins engagées dans le commerce international, à recevoir moins d'investissements étrangers directs, à être plus tributaires des produits de base, à exporter moins de produits complexes et à échanger avec un nombre plus réduit de partenaires.

Pour la directrice générale de l'OMC, le protectionnisme n'est "pas une voie efficace vers une meilleure inclusion" car il peut augmenter les coûts de production et donner lieu à des représailles commerciales coûteuses.

"Moins d'échanges ne favorisera pas l'inclusion", assure l'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa, dans le communiqué.

Mais "le commerce ne pourra pas non plus promouvoir l'inclusion à lui seul", affirme-t-il : "Une véritable inclusion nécessite une stratégie globale - c'est-à-dire intégrant l'ouverture commerciale et des politiques nationales de soutien ainsi qu'une coopération internationale forte".

Selon l'OMC, ces politiques nationales de soutien destinées à rendre le commerce plus inclusif peuvent, par exemple, concerner la formation professionnelle, les allocations-chômage, l'éducation en vue d'améliorer les qualifications et la mobilité de la main-d'oeuvre, la politique de la concurrence pour faire en sorte que les consommateurs bénéficient de prix moins élevés, des infrastructures fiables et le bon fonctionnement des marchés financiers.

Le rapport indique par ailleurs que devenir membre de l'OMC, ou signataire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) qui l'a précédée, fait progresser les échanges commerciaux avec les autres membres de 140% en moyenne. L'OMC compte 166 membres depuis l'accession du Timor-oriental le 30 août et des Comores le 21 août.


Le maire musulman de Londres est la cible privilégiée d'abus en ligne

Le maire de Londres, Sadiq Khan, quitte les lieux après la première table ronde entre le premier ministre britannique et les maires de la région anglaise au 10 Downing Street à Londres, le 9 juillet 2024. (File/AFP)
Le maire de Londres, Sadiq Khan, quitte les lieux après la première table ronde entre le premier ministre britannique et les maires de la région anglaise au 10 Downing Street à Londres, le 9 juillet 2024. (File/AFP)
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  • Sadiq Khan et l'ex-PM Sunak ont reçu le plus d'insultes parmi les personnalités politiques britanniques suivies par les chercheurs.
  • Le nombre et la force des commentaires racistes à l'égard des hommes politiques sont terrifiants ».

LONDRES : Selon une étude, le maire musulman de Londres, Sadiq Khan, et l'ancien Premier ministre, Rishi Sunak, ont été les principales cibles des abus en ligne lors des récentes élections générales au Royaume-Uni.

Les chercheurs de l'université de Sheffield ont constaté que les messages injurieux contenaient des insultes et des attaques racistes.

Khan et Sunak ont reçu le plus d'insultes sur les 14 politiciens suivis dans le cadre de l'étude, a rapporté The Guardian lundi.

Sur ces 14 personnes, les cinq qui ont reçu le plus d'insultes sont Khan, Sunak, l'actuel Premier ministre Keir Starmer, la députée Diane Abbott et l'ancienne ministre de l'intérieur Suella Braverman.

Entre le 1er mai et le 30 juillet, plus de 6 % de toutes les réponses adressées à ces cinq hommes politiques, soit 85 000 messages, étaient manifestement abusives.

Selon les chercheurs, les cinq hommes politiques ont reçu un taux de réponse « extraordinairement rapide », les réponses abusives à leurs messages apparaissant en moyenne une à deux minutes après leur publication.

The study covered a range of abuse, from mild posts accusing the politicians of lying to personal attacks, racist and sexist language.

Researchers highlighted examples of racist abuse sent to Sunak and Khan, including being told to “go back to where they came from.”

The three issues most frequently used to send abusive messages were democracy, foreign affairs, and borders and immigration.

Researchers said: “Our analysis shows very clearly the ways in which people vent their anger at world events, such as the Israel-Hamas war, by lashing out at politicians as a way of finding someone to blame. We saw the same thing during the pandemic and events such as terrorist attacks.

“The sheer number and strength of racist comments toward politicians is terrifying in a supposedly tolerant country like the UK.

“While any politician needs to have a thick skin, those from racial minorities really need a suit of armour to survive the vicious racial attacks from those who do not support their views.”

The volume of abuse recorded by researchers saw a sharp uptick in June as election campaigning was in full swing.

Spikes were recorded in the days leading up to voting day on July 4, as well as following the first televised debate between Sunak and Starmer.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com