Miss France 2021: une élection ternie par des tweets antisémites contre sa première dauphine

Miss France 2021 nouvellement élue Miss Normandie Amandine Petit (L) est couronnée par Miss France 2020 Clemence Botino à l'issue du concours de beauté Miss France 2021 au Puy-du-Fou, aux Epesses, dans l'ouest de la France, le 20 décembre 2020. (LOIC VENANCE / AFP)
Miss France 2021 nouvellement élue Miss Normandie Amandine Petit (L) est couronnée par Miss France 2020 Clemence Botino à l'issue du concours de beauté Miss France 2021 au Puy-du-Fou, aux Epesses, dans l'ouest de la France, le 20 décembre 2020. (LOIC VENANCE / AFP)
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Publié le Lundi 21 décembre 2020

Miss France 2021: une élection ternie par des tweets antisémites contre sa première dauphine

  • La nouvelle Miss France a été élue sans public en raison du contexte sanitaire
  • "Je ne vois qu’une jeune femme française participant à un concours qui en fait rêver tant d’autres. Je ne vois que cela", a tweeté le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti

LES EPESSES: Amandine Petit, Miss Normandie, a été élue Miss France 2021 dimanche au Puy-du-Fou en Vendée, un évènement marquant le centenaire des concours de beauté en France, terni par des tweets antisémites visant sa première dauphine qui ont indigné la classe politique.

La nouvelle Miss France a été élue sans public en raison du contexte sanitaire. Blonde aux yeux bleus âgée de 23 ans, Amandine Petit est étudiante en Master 2 à Caen avec l'objectif de devenir "directrice d'établissement de santé". Elle a été choisie parmi 29 candidates de 18 à 24 ans pour succéder à Clémence Botino (Miss Guadeloupe 2019), Miss France 2020.

La première dauphine d'Amandine Petit est Miss Provence, April Benayoum, et sa deuxième dauphine est Miss Côte-d'Azur, Lara Gautier.

L'élection au poste de première dauphine d'April Benayoum a suscité de nombreux commentaires antisémites sur les réseaux sociaux après avoir révélé que son père était d'origine israélienne, déclenchant de vives réactions de la classe politique.

"Je ne vois qu’une jeune femme française participant à un concours qui en fait rêver tant d’autres. Je ne vois que cela", a tweeté le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti. "Que ceux qui y voient l’opportunité de déverser leur haine antisémite sachent que la justice leur fera ouvrir grand les yeux", a ajouté le garde des Sceaux.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, "profondément choqué", a affirmé que "les services de police et de gendarmerie sont mobilisés" tandis que la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a indiqué qu'elle adressait au procureur un signalement sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale, imposant à toute autorité publique de signaler une infraction dont elle a connaissance. 

Renaud Muselier, président LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, où vit April Benayoum, a déploré une "abomination", soulignant que la jeune femme est "française, d'origine italienne et israélienne, provençale, du sud" et "représente parfaitement notre région et notre pays".

"Rendez-vous devant la justice pour les twittos qui hier soir ont transformé Twitter en cloaque antisémite contre Miss Provence", a promis de son côté la Licra, en envisageant "une action de groupe". L'union des étudiants juifs de France (UEJF) a dénoncé "un concours d'antisémitisme".

"Je trouve ça triste qu’on en soit encore là en 2020, il faut se mobiliser pour que cela s'arrête. Je n’ai pas cherché à provoquer qui que ce soit, la France est un pays cosmopolite, les Miss viennent d’origines différentes, de cultures différentes, de régions différentes et c'est ce qui est beau dans cette compétition", a réagi April Benayoum auprès du quotidien La Provence.

Interrogée dimanche sur BFMTV, la nouvelle Miss France a elle jugé "extrêmement décevants" ces "propos déplacés" à l'encontre de sa dauphine à laquelle elle a apporté son "soutien".

TF1, Endemol et les organisateurs de cette 91e cérémonie ont eux aussi condamné "fermement les propos haineux et antisémites proférés" sur les réseaux sociaux.

Audience record 

Parmi les plus anciens au monde, le premier concours de beauté français a été créé en 1920 par le journaliste Maurice de Waleffe. Ce n'est qu'en 1928 que le concours a été baptisé "Miss France".

Tradition oblige, l'animateur vedette, Jean-Pierre Foucault, 73 ans, animait la cérémonie pour la 26e fois. Le jury 2021 était composé uniquement d'ex-Miss.

Avec 8,6 millions de téléspectateurs, TF1 a réalisé une part d'audience de 41,5% en moyenne sur l'émission, la meilleure audience pour ce programme depuis 2006, selon la chaîne. L'élection de Miss France 2020 avait réuni 7 millions de téléspectateurs.

Endemol, une société de production, a racheté le concours Miss France à la famille de Fontenay en 2002. Figure emblématique de ces concours de beauté, Geneviève de Fontenay, 88 ans, était absente samedi soir, estimant qu'il s'agissait d'un "faux centenaire". "C'est en 1927 qu'a eu lieu le premier concours Miss France à la demande à l'époque de Miss Univers", avait-elle expliqué à l'AFP.

Après l'élection, la dame au chapeau a néanmoins accordé un bon point aux organisateurs, estimant dans un communiqué que "les Miss étaient très élégantes dans leur maillot de bain avec la cape".

Centenaire ou pas, ce concours reste un anachronisme pour beaucoup de féministes. "100 ans de sexisme, ça suffit", a ainsi lancé Fabienne El-Khouri, l'une des porte-parole de l'association Osez le féminisme qui voit dans cette élection "un concours réduisant les femmes à un rôle de "potiche".


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".