Dans le ciel du Tadjikistan, le danger constant des tempêtes de sable

Cette photo prise le 2 octobre 2023 montre le centre de Douchanbé pendant une tempête de sable. L'air était sec et chaud et le ciel de Douchanbé était gris, sans un soupçon de soleil, lors d'une autre tempête de sable toxique qui a récemment enveloppé la capitale du Tadjikistan. (AFP)
Cette photo prise le 2 octobre 2023 montre le centre de Douchanbé pendant une tempête de sable. L'air était sec et chaud et le ciel de Douchanbé était gris, sans un soupçon de soleil, lors d'une autre tempête de sable toxique qui a récemment enveloppé la capitale du Tadjikistan. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 octobre 2023

Dans le ciel du Tadjikistan, le danger constant des tempêtes de sable

  • Les imposantes montagnes entourant la ville ne sont quasiment plus visibles et seules les silhouettes de quelques immeubles en construction se devinent à travers le nuage que forme la tempête de sable et de poussière (TSP)
  • Ce phénomène météo va crescendo depuis des années et il n'y aucune raison de penser que la situation puisse s'améliorer

DOUCHANBE, TADJIKISTAN: L'air est sec et chaud, pourtant, dans le ciel de Douchanbé, le soleil ne perce que difficilement. Recouverte d'un voile grisâtre, la capitale du Tadjikistan est une fois de plus frappée par une tempête de sable, un phénomène qui s'intensifie à travers l'Asie centrale.

Les imposantes montagnes entourant la ville ne sont quasiment plus visibles et seules les silhouettes de quelques immeubles en construction se devinent à travers le nuage que forme la tempête de sable et de poussière (TSP).

Ce phénomène météo va crescendo depuis des années et il n'y aucune raison de penser que la situation puisse s'améliorer. Les scientifiques ont quant à eux établi qu'avec le réchauffement de la planète, les évènements extrêmes (tempêtes, sécheresses, incendies, etc.) allaient se multiplier sur toute la planète.

Les particules charriées par les TSP sont loin d'être anodines pour la santé et, dans la clinique Sofia de Douchanbé, les patients défilent. En 2022, le Tadjikistan est entré dans le top 10 des pays à l'air le plus pollué, selon la société de surveillance de la qualité de l'air IQAir.

"Je n’en peux plus de tousser, j’en ai marre de cette poussière qui m'étouffe", se plaint Mounira Khouchkadamova pendant une consultation.

Cela fait deux ans que cette institutrice de 43 ans souffre d’insuffisance respiratoire, un diagnostic réalisé par le docteur Faïçal Sakhraï.

"Ces dernières années, je soigne de plus en plus de patients atteints de maladies cardio-vasculaires", explique à l'AFP le jeune thérapeute, qui pointe du doigt les particules fines transportées par les TSP.

Forte exposition

"Les plus grandes pénètrent dans l’organisme et se déposent dans les voies respiratoires supérieures, tandis que les plus fines pénètrent dans les voies respiratoires inférieures, puis dans les poumons, le coeur et d'autres organes", explique à l'AFP le docteur Sakhraï.

D'après les Nations unies, 80% de la population tadjike est exposée aux niveaux les plus élevés de concentrations de particules fines PM2,5.

Si le docteur Sakhraï recommande à tous de boire abondamment et de porter un masque, alors que les personnes se couvrant le visage se comptent sur les doigts d'une main dans les rues de Douchanbé, malgré l'air vicié.

En dépit de ses "difficultés à respirer" et de ses "maux de tête", Nigora Ioussoupova, une psychologue, refuse ainsi de porter un masque, qui selon elle "gêne sa respiration".

Autrefois rares, les TSP commencent désormais au printemps et frappent jusqu'à la fin de l'automne, touchant la majeure partie de l'Asie centrale.

"Dans les années 1990, il y avait deux ou trois phénomènes de TSP par an au Tadjikistan. Maintenant, il y en a jusqu'à 35", résume pour l'AFP Zebounisso Mouminzoda, la directrice de la filiale tadjike du Centre régional pour l'environnement en Asie centrale (Carec), une organisation semi-gouvernementale qui opère dans les cinq pays de la région (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan).

Prise de conscience 

"En raison du changement climatique, les sécheresses prolongées mènent à la formation des TSP, en asséchant le sol, et les vents plus fréquents soulèvent ensuite cette terre", poursuit Mme Mouminzoda.

Un désastre écologique en amenant un autre, ces tempêtes se forment notamment sur les fonds asséchés de la mer d'Aral, en Ouzbékistan, mais proviennent également des steppes kazakhes ou de l'Afghanistan voisin.

Mme Mouminzoda souligne l'impact dévastateur du "facteur humain", avec la "coupe des forêts, une irrigation irrationnelle et l'élevage toute l'année, qui dégrade les sols".

Un cercle vicieux dans ce pays pauvre et essentiellement rural, où les TSP affectent négativement les rendements agricoles et la fertilité des sols.

Pis, la poussière et le sable déposés sur les glaciers, une source d'eau cruciale pour une région qui commence à en manquer, "accélèrent leur fonte", rappelle M. Mouminzoda.

Si les relations entre les Etats centrasiatiques sont régulièrement émaillées de tensions, ils tentent néanmoins désormais de coordonner leurs efforts sur des questions environnementales comme la gestion de l’eau et la dépollution des déchets nucléaires.

Mais la menace que représentent les TSP au Tadjikistan reste encore sous-étudiée "en tant que catastrophe naturelle", regrette le Carec.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.