Le marché du carbone dans la région Mena devrait atteindre 150 millions de tonnes d’ici à 2030

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Publié le Jeudi 12 octobre 2023

Le marché du carbone dans la région Mena devrait atteindre 150 millions de tonnes d’ici à 2030

  • Les efforts visant à atténuer les effets du changement climatique devraient être renforcés, car l’Arabie saoudite va mettre en place une plate-forme d’échange de crédits carbone
  • S’adressant à Arab News, Riham el-Gizy, PDG de Regional Voluntary Carbon Market Co., met en lumière trois offres principales que le marché des changes proposera

RIYAD: Exprimant son optimisme quant aux perspectives des crédits carbone volontaires, la PDG de Regional Voluntary Carbon Market Co. (RVCMC) s’attend à une réponse positive de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena). En effet, le marché devrait atteindre 100 à 150 millions de tonnes d’ici à 2030.

Les efforts visant à atténuer les effets du changement climatique devraient également être renforcés, car l’Arabie saoudite est sur le point de mettre en place une plate-forme d’échange de crédits carbone d’ici au second semestre de 2024.

S’adressant à Arab News, Riham el-Gizy met en lumière trois offres principales que le marché des changes proposera.

Elle déclare qu’il «s’agira d’un marché au comptant pour aider à la découverte des prix d’ici à 2024. Nous aurons également, dans cet échange de gré à gré, un marché permettant aux fournisseurs de vendre leurs propres produits.»

Mme El-Gizy affirme qu'avant la mise en place de la plate-forme, la RVCMC proposera des services d'échange et de conseil aux acheteurs et aux fournisseurs.

«Nous n’attendons pas que l’échange soit mis en ligne d’ici à 2024.»

Faisant référence à la vente aux enchères des crédits de compensation carbone organisée à Nairobi en juin, la PDG l’a qualifiée de «deuxième plus grande» de l’Histoire du marché, à laquelle ont participé 15 entreprises saoudiennes représentant les principaux secteurs économiques.

Un crédit carbone ou crédit compensatoire est un instrument financier transférable certifié par les gouvernements ou des organismes de certification indépendants pour représenter une réduction d’émissions qui peut ensuite être achetée ou vendue. L’achat se fait pour compenser les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ou d’autres gaz à effet de serre.

«Si vous évoquez le secteur pétrolier et gazier, nous avons Saudi Aramco, la plus grande société pétrolière et gazière au monde, et Sabic. Si nous évoquons le secteur de la construction, nous avons la cimenterie Yanbu Cement et Enowa», déclare-t-elle.

Parmi les autres sociétés qui ont participé à la vente aux enchères figurent Golf Saudi, le géant saoudien des télécommunications; la Saudi Electricity Co. (STC) et la Banque nationale saoudienne.

«L’industrie aéronautique était représentée par Saudia, qui est également un excellent partenaire», ajoute-t-elle.

Cette vente aux enchères a donné lieu à l'échange de 2,2 millions de tonnes de crédits carbone. Pour mettre ce chiffre en perspective, elle note que cela équivaut aux émissions de quelque 650 000 voitures familiales pendant un an.

L’année dernière, le commerce mondial des transactions volontaires sur le marché du carbone s’est élevé à 150 millions de tonnes d’émissions de CO2, pour une valeur de 2 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro), une quantité comparable aux émissions d’un pays comme l’Algérie.

«Cela est certes très bien, mais insuffisant», déclare Riham el-Gizy.

Mettant l’accent sur la région Mena, la PDG mentionne qu’au commencement, il n’y avait ni offre ni demande. Elle soutient que leur part de marché mondial a atteint 3% au cours de l’année écoulée, principalement grâce aux deux ventes aux enchères réussies qu’ils ont menées, la première ayant eu lieu le premier jour de la 6e édition de la Future Investment Initiative organisée à Riyad.

Mme El-Gizy note: «Le marché mondial du crédit carbone connaît une croissance de 30% par an et, la région Mena, une croissance proportionnelle à celle-ci. Nous estimons que le marché atteindra 100 à 150 millions de tonnes d’ici à 2030, ce qui équivaut au reboisement d’un pays comme l’Allemagne.»

Sur les marchés volontaires du carbone, les entreprises ou les particuliers utilisent des compensations carbone afin d’atteindre les objectifs établis en matière de réduction des émissions.

La RVCMC, créée au mois d’octobre de l’année dernière, est détenue à 80% par le Fonds public d’investissement et à 20% par le groupe Tadawul, avec un capital de 500 millions de riyals saoudiens (125 millions d’euros).

L’entreprise, qui permet aux émetteurs de carbone de compenser leurs émissions en achetant des crédits carbone, cherche à devenir un leader mondial sur le marché du carbone.

«Nous ne voulons pas seulement servir le marché saoudien ou même la région Mena, nous voulons devenir un leader mondial et nous pouvons y parvenir», soutient-elle.

En outre, l’entreprise vise à accélérer l’action climatique et à se positionner comme leader dans les pays du Sud.

«Ce que nous proposons est très différent d’un marché du carbone classique, car nous l'envisageons de manière globale, du point de vue de l'écosystème», conclut Riham el-Gizy.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com