Handicap: PlayStation présente une manette pour rendre le jeu plus accessible

Jeremy Lecerf, également connu sous le nom de Mr Gyzmo, essaie la nouvelle manette Playstation Access lors d'une démonstration à Londres le 5 octobre 2023. (Photo Henry Nicholls AFP)
Jeremy Lecerf, également connu sous le nom de Mr Gyzmo, essaie la nouvelle manette Playstation Access lors d'une démonstration à Londres le 5 octobre 2023. (Photo Henry Nicholls AFP)
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Publié le Vendredi 13 octobre 2023

Handicap: PlayStation présente une manette pour rendre le jeu plus accessible

  • La nouvelle manette «est extrêmement bien pensée» car l'entreprise a cherché à la rendre accessible à des personnes avec des handicaps qui peuvent être très différents
  • Deux tiers des joueurs ayant un handicap sont confrontés à des obstacles ou à des problèmes pour jouer, et 40% ont acheté des jeux vidéo qu'ils n’ont pas pu utiliser en raison d’une mauvaise accessibilité

LONDRES : De gros boutons disposés en cercle et un joystick sur un côté: Sony commercialise à partir de décembre une nouvelle manette PlayStation conçue pour faciliter le jeu aux personnes en situation de handicap, une question longtemps délaissée par le secteur.

«Je ne serais pas surpris de voir des personnes valides l'utiliser», lance Jeremy Lecerf, dit Gyzmo. Assis dans un fauteuil roulant, ce Français spécialiste du jeu vidéo et du handicap a été invité par Sony à Londres pour tester ce nouveau dispositif qui bouscule le design des manettes traditionnelles.

Atteint de myopathie, il est présent en tant qu'ambassadeur de l'association française HandiGamer, qui représente les joueurs en situation de handicap.

La nouvelle manette «est extrêmement bien pensée» car l'entreprise a selon lui cherché à la rendre accessible à des personnes avec des handicaps qui peuvent être très différents.

«Ça fait plaisir de voir que l'industrie (du jeu vidéo) se lance véritablement» sur la question de l'accessibilité, juge M. Lecerf, 39 ans, en testant la manette «access» sur Stray, un jeu vidéo d'aventure dans lequel le joueur incarne un chat. «De plus en plus d'éditeurs jouent le jeu», affirme-t-il.

Deux tiers des joueurs ayant un handicap sont confrontés à des obstacles ou à des problèmes pour jouer, et 40% ont acheté des jeux vidéo qu'ils n’ont pas pu utiliser en raison d’une mauvaise accessibilité, selon un rapport publié en 2021 par Scope, association britannique pour l'égalité des personnes handicapées.

Mais la question de l'accessibilité est désormais mise en avant par les grands studios, éditeurs et constructeurs.

Un effort essentiel, selon Jeremy Lecerf. «Le jeu vidéo m'a permis d'avoir une vie qui s'approchait de la normalité, d'avoir une vie sociale», raconte-t-il. Il s'agit d'un outil «d'ouverture vers le monde».

La prise en compte des problématiques d'accessibilité «est une tendance que l'on voit dans l'ensemble du secteur, ce n'est pas limité à PlayStation», abonde Alvin Daniel, chef de projet chez Sony.

«Nous voulions que ce ne soit pas au joueur de s'adapter à la manette, mais à la manette de s'adapter au joueur», raconte-t-il. Mais cela n'a pas été une tâche aisée, «car il n'y a pas deux personnes qui vivent un handicap exactement de la même manière».

- Privée de jeu pendant 15 ans -

Le nouveau périphérique peut-être posé sur une table ou fixé à un support et orienté dans toutes les directions.

Chaque bouton peut changer de forme grâce à des capuchons magnétiques, pour les rendre plus faciles à presser, ou attraper, et l'utilisateur peut leur attribuer n'importe quelle fonction. On peut associer plusieurs manettes, «access» ou classiques.

La manette est «un peu grande et les boutons difficiles à presser», mais «on peut y attacher des boutons extérieurs, ce qui est une bonne chose pour moi», juge pour sa part Melanie Eilert, «gameuse» allemande qui est aussi consultante en accessibilité et souffre d'amyotrophie spinale.

Mme Eilert, qui ne peut jouer qu'avec sa main droite, est venue avec ses propres boutons colorés - on trouve sur le marché de nombreux périphériques développés par des fabricants tiers, adaptés aux handicaps des joueurs, parfois actionnés par un mouvement de la bouche ou par le souffle par exemple.

Il n'y a pas assez de recul, selon elle, pour comparer la nouvelle manette de PlayStation avec sa concurrente, lancée il y a cinq ans par Microsoft sur Xbox - qui permet elle aussi de connecter des dispositifs externes.

Mais le développement de ce genre de dispositifs est crucial pour elle. «Je jouais lorsque j'étais enfant. Puis (en raison de l'évolution de la maladie) je n'ai plus pu pendant 15 ans. J'ai dû attendre très longtemps pour pouvoir» recommencer, grâce à l'émergence de solutions adaptées, raconte-t-elle.

Chez Sony, le projet a démarré en 2018 et le développement a pris du temps «parce qu'on nous a donné une feuille de papier vierge», raconte Alvin Daniel. Plusieurs designs différents ont été testés sur trois continents, avec l'aide d'associations et d'experts, avant d'arriver au produit fini.

La manette sera disponible le 6 décembre au prix de vente conseillé de 89,99 euros en Europe.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.