Douze millénaires sous les pieds: la Turquie dévoile deux découvertes majeures

Une photographie prise sur le site archéologique de Gobeklitepe le 9 octobre 2023 montre le sanglier polychrome de 1,20 m de long et de 70 cm de haut récemment découvert, à côté de piliers. Avec ses yeux et ses dents rouges et son corps noir et blanc, ce cochon sauvage vieux de 11 000 ans est "la première sculpture colorée de cette période découverte à ce jour". (Photo Ozan KOSE / AFP)
Une photographie prise sur le site archéologique de Gobeklitepe le 9 octobre 2023 montre le sanglier polychrome de 1,20 m de long et de 70 cm de haut récemment découvert, à côté de piliers. Avec ses yeux et ses dents rouges et son corps noir et blanc, ce cochon sauvage vieux de 11 000 ans est "la première sculpture colorée de cette période découverte à ce jour". (Photo Ozan KOSE / AFP)
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Publié le Dimanche 15 octobre 2023

Douze millénaires sous les pieds: la Turquie dévoile deux découvertes majeures

  • Karahantepe, fouillé depuis 2019, appartient au réseau de sites néolithiques identifiés autour de la colline de Göbekli Tepe, considérée comme la "capitale" de cet ensemble
  • Pour le Pr Karul qui coordonne les travaux de Tas Tepe, ces peuplements témoignent d'un "nouvel ordre social né après l'âge de glace"

TURQUIE: Ce sont les découvertes d'une vie, le sacre de quinze ans de fouilles. Avec gourmandise, le Pr Necmi Karul dévoile l'homme de pierre assis, un vautour à ses pieds.

Cette statue de pierre de plus de 2,30 m de haut, assise sur un banc orné d'un léopard, a été découverte fin septembre dans le sud-est de la Turquie, au cœur d'un complexe d'une vingtaine de sites qui abritait des milliers d'humains à l'âge de pierre, il y douze mille ans.

A force de remuer le sable jaune et de retourner les pierres de calcaire de Karahantepe, le professeur Karul, directeur du département de préhistoire à l'université d'Istanbul, est tombé sur cette statue renversée et brisée en trois morceaux, dont il a retrouvé les attributs virils au milieu des éboulis.

Karahantepe, fouillé depuis 2019, appartient au réseau de sites néolithiques identifiés autour de la colline de Göbekli Tepe, considérée comme la "capitale" de cet ensemble visible depuis tous les autres peuplements étudiés par le projet Tas Tepe (les Collines de pierre).

Pour le Pr Karul qui coordonne les travaux de Tas Tepe, ces peuplements témoignent d'un "nouvel ordre social né après l'âge de glace".

L'homme gisait dans une des premières constructions rectangulaires dont il était vraisemblablement un pilier soutenant le toit en bois.

"On en avait déjà trouvé de pareils mais c'est la première fois qu'on retrouve ses attributs", indique l'archéologue qui espère encore débusquer son nez.

-Fonction inconnue-

"Chaque fois qu'ils délaissaient un bâtiment, après 400 ou 500 ans d'occupation, ses contemporains en renversaient les piliers et les statues après leur avoir soigneusement cassé le nez et le phallus", explique l'archéologue.

Puis le site était comblé, enseveli sous des tonnes de sable et de terre. Et rebâti non loin.

Sa fonction reste inconnue - de même que celle de l'arène principale et les raisons de leur abandon.

La plus grande salle, de 20 m de diamètre, entourée de pièces plus petites, semble constituer une sorte d'agora, un lieu de rassemblement auquel on accédait par un passage réduit, soutenu par une forêt de piliers en forme de phallus surmontés d'une tête d'homme taillée à même le roc et de figures animales: renard, serpent, léopard...

"Ceux qui entraient ici en connaissaient le symbole, elles leur racontaient une histoire. Puis ils ont commencé à placer l'homme au centre de leur monde", constate le professeur qui n'a pas trouvé de figures féminines.

Peut-être étaient-elles en bois, plus vulnérables, hasarde-t-il.

Ces assemblées de quelque 200 personnes correspondaient sans doute à une forme de "rituel animiste ou chamanique, quelque chose de nouveau pour l'humanité", poursuit-il.

Mais, "il est trop tôt pour parler de religion" chez ces derniers chasseurs-cueilleurs qui, pour la première fois, s'installent et vont rester là près de 1.500 ans.

Les premiers pièges 

"Autour du site, on a retrouvé une centaine de pièges: ils ont commencé à domestiquer des animaux sauvages" en même temps qu'ils se lançaient dans les premières formes d'agriculture, comme en témoigne la présence de grains de blé.

A peine le Pr Karul savourait-il sa rencontre avec l'homme de Karahantepe qu'il s'est trouvé happé par une autre découverte sans précédent, dans la même semaine à Göbekli Tepe.

Sur ce site qui domine la Mésopotamie, dans le nord du croissant fertile, soigneusement étudié depuis 1997, les archéologues sont tombés nez à nez avec un sanglier polychrome d'1,20 m de long, 70 cm de hauteur: logé dans une niche, il faisait sans doute face à un autre à l'extrémité du site - pas encore fouillée.

Les yeux et les dents rouges, le corps noir et blanc, ce cochon sauvage vieux de 11.000 ans est "la première sculpture colorée de cette période découverte à ce jour".

Il a fallu des travaux de rénovation des murs de pierre et de sable pour le révéler.

Ce qui laisse encore supposer d'autres surprises à venir: les lieux ont été occupés environ 1.500 ans avant d'être abandonnés.

Sur les vingt sites du projet Tas Tepe, qui s'étire sur 120 km de long, non loin de la frontière syrienne, les archéologues turcs et leurs pairs allemands, italiens, bulgares et japonais ont commencé d'en fouiller neuf.

"Du travail pour les 150 ans à venir", se régale le Pr Karul qui a décidé que l'homme et le sanglier resteraient tous deux là où ils sont sortis de terre - après les précautions nécessaires à leur sauvegarde.


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.