Gaza: Instagram et Meta accusés de censurer des messages pro-palestiniens

Des messages et des comptes auraient été suspendus ou interdits en raison de leur contenu pro-palestinien (Photo fournie).
Des messages et des comptes auraient été suspendus ou interdits en raison de leur contenu pro-palestinien (Photo fournie).
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Publié le Lundi 16 octobre 2023

Gaza: Instagram et Meta accusés de censurer des messages pro-palestiniens

  • Meta réfute toute allégation de censure au motif de prendre parti ou de faire taire les voix palestiniennes
  • «Une grande partie du récit palestinien et des reportages factuels en provenance de Palestine sont ciblés de manière disproportionnée en raison des politiques de l'entreprise»

LONDRES/DUBAÏ: Selon des utilisateurs sur les réseaux sociaux, des messages et des comptes ont été suspendus ou interdits en raison de leur contenu pro-palestinien, dans la foulée des bombardements massifs d'Israël sur la bande de Gaza. 

Mondoweiss, un compte d'information et d'analyse consacré à la Palestine sur des réseaux tels que X et TikTok, a indiqué que son compte TikTok avait été temporairement supprimé.  

Certains utilisateurs d'Instagram se sont également plaints de restrictions sur leurs comptes et de l'impossibilité de diffuser des vidéos en direct.

Une utilisatrice basée à Londres, qui a requis l'anonymat par crainte d'être harcelée, a déclaré à Arab News qu'elle avait posté plusieurs stories sur Instagram au sujet de la Palestine qui n'avaient reçu que cinq vues en l'espace de quelques heures.

En revanche, après avoir posté une photo de jupe, elle a atteint 91 vues en 40 minutes.

Plusieurs autres utilisateurs ayant des comptes pro-palestiniens sont intervenus sur la plateforme pour sensibiliser le public à cette question.

Une autre utilisatrice, qui a demandé l'anonymat, a partagé une story en notant: «D’accord, donc littéralement personne n'a vu mes stories depuis une heure.»

«Alors laissez-moi essayer ceci: #FreeIsrael»

Peu après, elle a posté une autre story avec le drapeau palestinien, précisant que 40 personnes avaient vu le post en l'espace de cinq minutes. «Je suppose que vous devez poster avec #FreeIsrael si vous voulez avoir une voix sur cette plateforme», s’est-elle étonnée.

Le ciblage des comptes pro-palestiniens est intervenu après le siège israélien imposé à la bande de Gaza.

Selon le ministre israélien de l'Énergie, Israël Katz, «aucun interrupteur électrique ne sera allumé, aucun robinet d'eau ne sera ouverte et aucun camion de carburant n'entrera» tant que les otages enlevés par le Hamas dans le cadre de son action n'auront pas été libérés.

Nadim Nashif, directeur exécutif et cofondateur de 7amleh: The Arab Center for the Advancement of Social Media, un groupe palestinien de défense des droits numériques, a déclaré à Arab News que «7amleh a documenté à plusieurs reprises la façon dont le contenu palestinien est excessivement modéré et examiné par les principales plateformes en ligne».

«Dans le contexte le plus récent, par exemple, nous avons remarqué qu'il y avait deux poids deux mesures dans la façon dont Meta a masqué les résultats de recherche sur un hashtag arabe global associé à la récente escalade, mais n'a pas pris de mesures similaires sur le hashtag parallèle en hébreu parce qu'il était principalement utilisé par des acteurs étatiques qui bénéficient d'un traitement préférentiel», a-t-il ajouté.

Droits de l’homme impactés

Meta réfute toute allégation de censure au motif de prendre parti ou de faire taire les voix palestiniennes.

«Les allégations selon lesquelles nous essayons de supprimer une communauté ou un point de vue particulier sont catégoriquement fausses», a indiqué un porte-parole de Meta à Arab News.

«Nos politiques sont conçues pour permettre à chacun de s'exprimer tout en assurant la sécurité des personnes sur nos applications, et nous appliquons ces politiques indépendamment de la personne qui publie ou de ses croyances personnelles.»

Le géant des réseaux sociaux a récemment publié un message dans lequel il énumère les mesures qu'il prend à l'égard des comptes.

L'un des points relève que «compte tenu des volumes plus importants de signalements, nous savons que des contenus qui ne violent pas nos politiques peuvent être supprimés par erreur».

Ce n'est pas la première fois que Meta et ses filiales – qui comprennent Facebook, Instagram et WhatsApp – sont accusées de censure et de shadow banning, un terme qui désigne le fait de bloquer un utilisateur d'un réseau social ou d'un forum en ligne à son insu, généralement en faisant en sorte que les messages et les commentaires ne soient plus visibles pour les autres utilisateurs.

«Lorsque nous pensons que certaines plateformes médiatiques ne protègent pas les droits numériques des Palestiniens, nous nous efforçons de faire pression sur ces plateformes, par l'intermédiaire de nos communautés, pour que ces plateformes reconnaissent leur rôle et leurs responsabilités en matière de droits de l'homme et pour que leurs plateformes soient exemptes de toute discrimination», a ajouté M. Nashif.

Arab News a fait état de la censure de comptes contenant des sentiments pro-palestiniens lors des manifestations de Sheikh Jarrah en 2021.

«Meta s'est engagé avec 7amleh et d'autres organisations de la société civile à atténuer son impact sur les droits de l'homme à la suite d'une évaluation de ses performances pendant les manifestations de Sheikh Jarrah», a affirmé M. Nashif.

«Cependant, nous continuons à faire face à une bataille difficile car une grande partie du récit palestinien et des reportages factuels en provenance de Palestine sont ciblés de manière disproportionnée en raison des politiques de l'entreprise.»

Yumna Patel, directrice de l'information sur la Palestine pour Mondoweiss, a déclaré: «La censure des voix palestiniennes – celles qui soutiennent la Palestine et les médias alternatifs qui dénoncent les crimes de l'occupation israélienne – par les réseaux sociaux et les géants tels que Meta et TikTok est bien documentée. 

«Nous constatons souvent que ces violations deviennent plus fréquentes à des moments comme celui-ci, lorsqu'il y a une augmentation de la violence et de l'attention internationale sur la Palestine», a-t-elle ajouté.

«Nous l'avons vu avec la censure des comptes palestiniens sur Instagram lors des manifestations de Sheikh Jarrah en 2021, les raids meurtriers de l'armée israélienne sur Jénine en Cisjordanie en 2023, et maintenant une fois de plus alors qu'Israël déclare la guerre à Gaza.»

Enquête européenne

Adnan Barq, une personnalité publique palestinienne sur Instagram, a partagé des directives qui lui ont été envoyées par Instagram, indiquant que son contenu et son profil ne pouvaient pas être montrés à des personnes qui ne le suivaient pas.

«Empêché d'être en direct. Arrêtez votre racisme @instagram et faites preuve de maturité», a-t-il publié sur la plateforme.

Pour contrer les shadow bans, les utilisateurs ont fait circuler un mémo indiquant comment contourner les directives de Meta, comme «casser le rythme des publications sur la Palestine avec n'importe quel autre contenu, de préférence n'importe quel contenu de votre galerie et ne pas rediffuser depuis la plateforme elle-même».

La Commission européenne a également ouvert une enquête sur le réseau X au cours de l'été, à la suite de mises en garde contre des informations erronées liées au Hamas et à Israël.

L'Union européenne avait alors donné 24 heures à TikTok pour régler le problème, sous peine de sanctions prévues par la loi sur les services numériques. 

Jeudi, la Commission européenne a donné 24 heures à Shou Zi Chew, PDG de TikTok, pour montrer comment son entreprise protégeait les adolescents des contenus violents et de la désinformation concernant les incidents impliquant Israël et le Hamas.

Alors qu'Israël se prépare à une invasion terrestre de Gaza et que ses habitants ont eu 24 heures pour évacuer, de nombreux internautes ont publié sur les réseaux sociaux ce qu'ils considèrent comme leurs derniers messages, invoquant le manque d'électricité pour recharger leurs prises et le bombardement brutal dont ils font l'objet.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".