Greta Thunberg bientôt jugée à Londres pour une manifestation en marge d'une grand-messe pétrolière

La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg est arrêtée devant l'InterContinental London Park Lane lors de la manifestation « Oily Money Out » organisée par Fossil Free London et Greenpeace en marge de la journée d'ouverture de l'Energy Intelligence Forum 2023 à Londres le 17 octobre 2023 ( Photo de HENRY NICHOLLS / AFP).
La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg est arrêtée devant l'InterContinental London Park Lane lors de la manifestation « Oily Money Out » organisée par Fossil Free London et Greenpeace en marge de la journée d'ouverture de l'Energy Intelligence Forum 2023 à Londres le 17 octobre 2023 ( Photo de HENRY NICHOLLS / AFP).
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Publié le Mercredi 18 octobre 2023

Greta Thunberg bientôt jugée à Londres pour une manifestation en marge d'une grand-messe pétrolière

  • La Suédoise de 20 ans, arrêtée mardi par la police, a été libérée sous contrôle judiciaire et comparaîtra devant un tribunal londonien le 15 novembre
  • Elle fait partie d'un groupe de 26 personnes inculpées pour cette manifestation, à laquelle avaient participé plusieurs centaines de protestataires

LONDRES: Inculpée mercredi, la militante écologiste Greta Thunberg sera jugée en novembre pour sa participation à une série de manifestations pro-environnement qui ont perturbé une grand-messe pétrolière et gazière à Londres.

L'Energy Intelligence Forum réunit cette semaine le gratin des grandes compagnies productrices d'hydrocarbures dans un hôtel de luxe du quartier cossu de Mayfair. Mais en dehors des salons feutrés où se tiennent ses discussions policées, sa tenue a donné lieu à plusieurs actions parfois mouvementées.

"Derrière ces portes closes (...) des politiciens sans carrure concluent des accords et des compromis avec les lobbyistes du secteur destructeur des combustibles fossiles", avait dénoncé Greta Thunberg devant la presse mardi, avant d'être entraînée par des policiers dans un fourgon.

L'activiste suédoise de 20 ans a été libérée sous contrôle judiciaire et comparaîtra devant un tribunal londonien le 15 novembre, a indiqué la police mercredi.

Elle fait partie d'un groupe de 26 personnes inculpées pour cette manifestation, à laquelle avaient participé plusieurs centaines de protestataires.

Formellement, Greta Thunberg est poursuivie pour ne pas s'être pliée à l'injonction de la police de ne pas bloquer la rue où se déroulait ce rassemblement.

Elle est coutumière d'actions de blocage, comme à Malmö en Suède, ce qui lui avait valu une amende il y a quelques jours.

En janvier, elle avait été emmenée de force par des policiers hors d'une manifestation contre le recours au charbon en Allemagne.

Malgré les arrestations de mardi, une centaine de militants ont encore mercredi accueilli les participants à la conférence par des "honte à vous" et tenant des pancartes de slogans où l'on lisait "Stoppez Rosebank", ou "Rosebank va nous tuer", en référence à un champ pétrolier controversé en mer du Nord dont Londres a autorisé l'exploitation le mois dernier.

L'énergéticien norvégien Equinor et son homologue Ithaca, filiale de l'israélien Delek, exploiteront conjointement ce gisement.

Fumigènes

Pour Lauren MacDonald, militante de Stop Rosebank participant à la manifestation, "nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir plus de projets de pétrole et gaz si nous voulons un avenir viable".

"Tout ce qui compte pour eux c'est leurs profits", ajoute-t-elle, mettant en avant les bénéfices spectaculaires des compagnies énergétiques lors des récents trimestres, alors que beaucoup de ménages n'arrivent plus à joindre les deux bouts et à se chauffer convenablement vu la flambée des factures.

"Rosebank: ça a été une décision difficile" a commenté lors de la conférence Anders Opedal, le directeur général d'Equinor. "J'y ai beaucoup réfléchi mais au final, je pense que c'était la bonne décision pour le Royaume-Uni et pour Equinor".

Londres a récemment annoncé l'octroi d'une pléthore de nouveaux permis d'exploration pétrolière et gazière, la guerre en Ukraine et la flambée des cours des hydrocarbures ayant remis l'indépendance énergétique au centre des priorités du gouvernement britannique.

Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a aussi repoussé de cinq ans, à 2035, l'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves, et reporté l'interdiction des chaudières au fioul, GPL ou charbon.

Mercredi, des militants du groupe écologiste Extinction Rebellion ont aussi manifesté au coeur de la City de Londres devant les bureaux d'assureurs membres du marché sectoriel Lloyds of London, selon un communiqué.

Près de 20 manifestants de Fossil Free London, un autre groupe écologiste, ont pour leur part fait un sit-in pour bloquer l'entrée du siège de TotalEnergies dans le quartier d'affaires de Canary Wharf, utilisant des fumigènes jaunes et criant "l'argent du pétrole dehors" ou "stoppez Total".


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com