D'un concert de Johnny à l'«au revoir» de VGE : plongée dans le coeur du réacteur de l'INA

Outre le concert de Johnny, un match France-Angleterre du tournoi des Cinq nations de 1958 a ainsi été récemment retrouvé tout comme une interview « en couleur » d'Alain Delon sur l'affaire Markovic (Photo, AFP)
Outre le concert de Johnny, un match France-Angleterre du tournoi des Cinq nations de 1958 a ainsi été récemment retrouvé tout comme une interview « en couleur » d'Alain Delon sur l'affaire Markovic (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 décembre 2020

D'un concert de Johnny à l'«au revoir» de VGE : plongée dans le coeur du réacteur de l'INA

  • «C'est plus de 80 années d'histoire de la radio et plus de 70 années d'histoire de la télé», souligne Christian Gomis, le directeur du site
  • Pour aller chercher la nouvelle génération, l'INA a ainsi dégainé pas moins de 38 chaînes YouTube, un compte Instagram, accru sa présence sur Twitter et lancé «Madelen», un Netflix des archives

SAINT-RÉMY-L’HONORÉ : Paul Boulogne a encore le sourire aux lèvres quand il évoque sa « pépite » découverte par hasard, début septembre, parmi les millions d'archives radiophoniques et audiovisuelles physiques de l'Institut national de l'audiovisuel (INA).  

« Dans un fonds qui n'était pas inventorié, on cherchait des tests à faire sur une bande qui était en mauvais état et on a trouvé un extrait de concert de Johnny Hallyday en 1961», se souvient le responsable du tri et de l'inventaire du centre de conservation de l'INA, à Saint-Rémy L'Honoré. 

Situé à quelques kilomètres de la forêt de Rambouillet (Yvelines), ce centre, qui fait figure de « musée mémoriel » de l'audiovisuel français, regorge de plus de 2,6 millions d'archives (films, cassettes, bandes-son, DVD, bandes-vidéo, disques...), dont certaines continuent de livrer leurs secrets ou de revenir sur le devant de la scène au gré de l'actualité.  

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« Dans un fonds qui n'était pas inventorié, on cherchait des tests à faire sur une bande qui était en mauvais état et on a trouvé un extrait de concert de Johnny Hallyday en 1961» (Photo, AFP)

C'est ici, protégées par des grillages et surveillées 24h/24, que sont entre autres conservées les copies originales du célèbre « au revoir » de Valéry Giscard d'Estaing, de Maïté assommant une anguille en direct ou encore de l'échange tendu dans l'émission « Apostrophes » entre Gabriel Matzneff et la romancière canadienne Denise Bombardier, repris en boucle sur les réseaux sociaux en décembre 2019 quand ont ressurgi des accusations de pédophilie contre l'écrivain français.   

Au total, plus d'une centaine de kilomètres de linéaires, méticuleusement rangés dans 14.000 m2 de « magasins », des bâtiments où la température ne doit pas dépasser 18°C - voire 12° pour certains -, sous peine de voir se dégrader ces pans de mémoire.  

« C'est plus de 80 années d'histoire de la radio et plus de 70 années d'histoire de la télé », souligne Christian Gomis, le directeur du site. 

Dans un angle, un rayon, verrouillé, attire le regard : à l'intérieur, les copies des procès de Klaus Barbie, Paul Touvier ou Maurice Papon - les originaux se trouvent aux Archives nationales - consultables uniquement sur autorisation, le double des clefs se trouvant au ministère de l'Intérieur.  

Si une grande majorité de ces archives ont été numérisées et, ainsi, répertoriées, l'inventaire du « fonds Gambais » -  195.000 bobines des années 1950 à 1980 - est lui toujours en cours et réserve régulièrement des surprises. 

Delon, Cinq nations, Mitterrand... 

Outre le concert de Johnny, un match France-Angleterre du tournoi des Cinq nations de 1958 a ainsi été récemment retrouvé tout comme une interview « en couleur » d'Alain Delon sur l'affaire Markovic.  

Dans des rushs d'un documentaire sur François Mitterrand, on peut également entendre Danielle Mitterrand indiquer que son mari « aurait aimé avoir une fille », poursuit Paul Boulogne, qui précise qu'une copie de cet extrait, non retenu au montage, a été envoyé à Mazarine Pingeot.  

« On essaye de montrer qu'avec des archives, on peut entrer en résonnance avec l'actualité, attirer et donner de la valeur à ces images, y compris pour des gens qui n'étaient pas nés quand elles ont été tournées », explique le président de l'INA, Laurent Vallet (Photo, AFP)
« On essaye de montrer qu'avec des archives, on peut entrer en résonnance avec l'actualité, attirer et donner de la valeur à ces images, y compris pour des gens qui n'étaient pas nés quand elles ont été tournées », explique le président de l'INA, Laurent Vallet (Photo, AFP)

Chaque année, de nouveaux documents viennent gonfler les rayons du site, également appelé à accueillir dans les prochaines années des archives provenant entre autres de la Cinémathèque française du Fort Saint-Cyr, dans les Yvelines.  

Engagée en 2000, la numérisation des archives se fait-elle à plusieurs dizaines de kilomètres de là, à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne). 20 millions d'heures de télé, de radio et de contenus web y sont stockées dans le « data center", un énorme bloc noir placé sous haute surveillance.  

Au-delà d'assurer la pérennité des archives, la numérisation a permis à l'INA de se détacher un peu de l'image poussiéreuse qu'on pouvait lui associer et de rajeunir son audience.  

Pour aller chercher la nouvelle génération, l'INA a ainsi dégainé pas moins de 38 chaînes YouTube, un compte Instagram, accru sa présence sur Twitter et lancé « Madelen », un Netflix des archives.  

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Outre le concert de Johnny, un match France-Angleterre du tournoi des Cinq nations de 1958 a ainsi été récemment retrouvé tout comme une interview « en couleur » d'Alain Delon sur l'affaire Markovic (Photo, AFP)

« On essaye de montrer qu'avec des archives, on peut entrer en résonnance avec l'actualité, attirer et donner de la valeur à ces images, y compris pour des gens qui n'étaient pas nés quand elles ont été tournées », explique le président de l'INA, Laurent Vallet.  

« La nostalgie ne peut pas être le seul moteur. Si on est le grenier c'est bien parce que ça veut dire qu'il est rangé et qu'on retrouve nos souvenirs dedans, mais si on est juste un grenier au bout d'un moment plus personne ne montera dedans ».  


Orabella, la marque de Bella Hadid, lance une nouvelle collaboration

Le top model américano-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires. (Instagram)
Le top model américano-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires. (Instagram)
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  • Hadid a fait équipe avec les cofondateurs de Wildflower Cases, Sydney et Devon Lee Carlson, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "bracelet parfumable". 
  • L'étui pour iPhone est orné d'un motif de ciel céleste et d'un délicat croissant de lune, reprenant l'esthétique mystique propre à Hadid.

DUBAI : Le top model américano-néerlando-palestinien Bella Hadid étend sa marque de beauté, Orebella, au monde des accessoires - et elle le fait avec un peu d'aide de ses amis proches.

Hadid a fait équipe avec les cofondateurs de Wildflower Cases, Sydney et Devon Lee Carlson, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "bracelet parfumable". 

Bella Hadid s'est associée à Sydney et Devon Lee Carlson, cofondateurs de Wildflower Cases, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "Scentable Wristlet". (Instagram)
Bella Hadid s'est associée à Sydney et Devon Lee Carlson, cofondateurs de Wildflower Cases, pour lancer une collaboration en édition limitée comprenant deux nouveaux produits de rêve : un étui pour iPhone et un "Scentable Wristlet". (Instagram)

Hadid s'est rendue sur Instagram pour annoncer le lancement, en écrivant : "Je me sens comme la fille la plus chanceuse du monde de pouvoir être créative avec mes sœurs patronnes de la beauté. La vie est belle lorsque nous avons l'opportunité de voir nos amis gagner. Je suis si fière de vous deux. Si fières de nos équipes. Si fiers de nous. Je vous aime tous - merci d'avoir donné vie à cette vision.

"Cases ANDDDD nos bracelets parfumés les plus spéciaux pour garder le parfum orebella de votre choix sur vous à tout moment ! Je voulais fabriquer cet accessoire depuis un moment, j'ai eu l'idée de bracelets parfumés et de bracelets, et mes sœurs ont tout mis en œuvre pour nous. Je vous aime tellement", a-t-elle ajouté.

Dévoilée plus tôt sur Instagram par des photos de la campagne en coulisses, la collaboration associe l'éthique d'Orebella en matière de parfums au style unique de Wildflower en matière d'accessoires de téléphone.

L'étui pour iPhone est orné d'un motif de ciel céleste et d'un délicat croissant de lune, reprenant l'esthétique mystique propre à Hadid. Il fait partie de ce que le trio appelle une "collection de filles", célébrant l'amitié entre Bella, Devon et Sydney.

Le bracelet Scentable, quant à lui, apporte une touche fonctionnelle et parfumée. Conçu pour contenir une petite fiole du parfum emblématique d'Orebella, le bracelet permet aux utilisateurs d'emporter leur fragrance préférée partout où ils vont, fusionnant de manière transparente le style et l'expression sensorielle. 

Orebella, qui a été lancée en mai de l'année dernière avec une ligne de brumes de parfum propres qui a fait salle comble, est née de l'amour de Mme Hadid pour la superposition des parfums, la spiritualité et les rituels de beauté.

À l'époque, Mme Hadid avait écrit sur son site web : "Pour moi, le parfum a toujours été une source d'inspiration : "Pour moi, le parfum a toujours été au centre de ma vie, m'aidant à me sentir responsable de ce que je suis et de ce qui m'entoure. De ma maison aux souvenirs nostalgiques, en passant par ma propre énergie et ma connexion avec les autres, le parfum a été un exutoire pour moi. Il m'a permis de me sentir en sécurité dans mon propre monde".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Riyad célèbre la Fête de la musique dans une ambiance franco-saoudienne

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  • Côté saoudien, la scène a vibré au rythme de Kosh, beatmaker innovant connu pour ses compositions fusionnant instruments traditionnels et basses électroniques puissantes.
  • Cette soirée festive et généreuse a permis d'instaurer un véritable dialogue entre les cultures, en résonance avec l’esprit originel de la Fête de la musique : un art vivant, accessible et fédérateur.

RIYAD : Riyad a donné le coup d’envoi des festivités de la Fête de la musique, célébrée chaque année depuis sa création en 1982, avec une soirée vibrante organisée au Unstable, lieu emblématique de la scène urbaine saoudienne, organisée par l’ambassade de France en Arabie saoudite et l’Alliance française.

Cet événement a rassemblé des artistes français et saoudiens pour un moment musical placé sous le signe de la rencontre et de la créativité.

Parmi les têtes d’affiche françaises, Karimouche a su marquer les esprits. Chanteuse et performeuse inclassable, elle incarne le renouveau du spoken word, un genre à la croisée de la poésie orale, du slam et de la chanson réaliste. Avec sa voix singulière et sa présence scénique magnétique, elle mêle récits personnels, humour piquant et engagement social, le tout dans une langue vive et incarnée. « Je ne connaissais pas Karimouche avant ce soir, et j’ai été bluffée. C’est puissant, drôle, engagé… Elle ne mâche pas ses mots », confie Noura, 28 ans.

À ses côtés, DJ SÔNGE a transporté le public dans un univers sonore dense et hypnotique. Figure montante de la scène électro française, elle explore des paysages musicaux immersifs et afro-futuristes, où les nappes électroniques, les percussions tribales et les harmonies vocales se rencontrent dans un espace sensoriel et onirique. « DJ SÔNGE, c’était une vraie expérience sensorielle. J’avais l’impression de voyager dans un autre monde », raconte Amal, étudiante de 22 ans. « J’aime ça avec la musique électro : elle dépasse les mots. »

Côté saoudien, la scène a vibré au rythme de Kosh, beatmaker innovant connu pour ses compositions fusionnant instruments traditionnels et basses électroniques puissantes.

Enracinée dans le patrimoine sonore du Golfe, sa musique offre un pont audacieux entre modernité et héritage. Autre moment fort de la soirée : la prestation de Seera, jeune artiste folk dont la voix douce et les mélodies épurées ont conquis le public par leur sincérité et leur finesse.

La diversité des styles et des cultures réunis sur scène a été largement saluée par le public. « J’ai adoré le mélange des styles. On passe d’une performance poétique à des beats électroniques, puis à de la folk et tout fonctionne ensemble », s’enthousiasme Julien, un expatrié français de 41 ans.

 « C’est réjouissant de voir des artistes français et saoudiens sur la même scène, dans une telle ambiance, ça donne de l’espoir pour la culture », souligne Youssef, un jeune saoudien.

Cette soirée festive et généreuse a permis d'instaurer un véritable dialogue entre les cultures, en résonance avec l’esprit originel de la Fête de la musique : un art vivant, accessible et fédérateur.

À travers cette soirée haute en couleurs, la Fête de la musique a démontré toute sa capacité à créer des passerelles entre les cultures et à rassembler autour d’un langage universel : celui de la musique. L’enthousiasme du public, la richesse des échanges et l’émotion partagée témoignent d’un véritable engouement pour ce type de rendez-vous artistique en Arabie saoudite.

Pour l’avenir, on peut imaginer que cet événement prenne encore plus d’ampleur, en s’ouvrant à un public plus large et en investissant des espaces en plein air, dans l’esprit originel de la Fête de la musique telle qu’elle est célébrée à travers le monde. Une manière d’amplifier sa portée, de renforcer son caractère festif et populaire, et de faire résonner encore plus loin les voix et les sons de cette belle rencontre franco-saoudienne.

Car la musique a plus que jamais ce pouvoir unique : celui de rassembler, d’émouvoir et d’ouvrir des horizons.


Fête de la musique: grand concert autour de la vasque olympique à Paris

La réinstallation de la vasque olympique 2024 se découpe au coucher du soleil le 12 juin 2025, près d'une structure scénique érigée temporairement pour accueillir le concert de clôture de la Semaine de la musique en France le 21 juin 2025. (AFP)
La réinstallation de la vasque olympique 2024 se découpe au coucher du soleil le 12 juin 2025, près d'une structure scénique érigée temporairement pour accueillir le concert de clôture de la Semaine de la musique en France le 21 juin 2025. (AFP)
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  • Un concert gratuit XXL célèbre samedi à Paris la Fête de la musique, avec pour point d'orgue le retour de la vasque olympique
  • Le concert, qui démarrera à 21H00 dans les jardins du Louvre, réunit 21 artistes

PARIS: Un concert gratuit XXL célèbre samedi à Paris la Fête de la musique, avec pour point d'orgue le retour de la vasque olympique, qui s'élèvera dans le ciel sur une version inédite d'un tube de Daniel Balavoine et sous une forte chaleur.

Quarante ans après sa sortie, "Sauver l'amour", signé d'une des figures de la chanson française, s'apprête à renaître dans une version électro concoctée par le compositeur Victor le Masne, directeur musical des cérémonies des Jeux de Paris.

Cette chanson, destinée également aux plateformes de streaming, doit accompagner la première élévation de la vasque, prévue chaque soir jusqu'au 14 septembre aux Tuileries.

Le concert, qui démarrera à 21H00 dans les jardins du Louvre, réunit 21 artistes dont Abd al Malik, Alex Montembault ("Starmania"), Bernard Lavilliers, Jeanne Added, Kalash, le groupe La Femme ou encore les jeunes talents Solann, Max Baby et Marine, gagnante de la dernière saison de la Star Academy.

La programmation inclut aussi des artistes à l'écho international, comme la chanteuse Camille, oscarisée avec son partenaire Clément Ducol pour la musique du film "Emilia Perez" de Jacques Audiard, Christine and The Queens, projet artistique de Rahim Redcar qui a séduit le public américain, ou le trio de DJs Major Lazer, avec leur carton planétaire "Lean on".

Environ 35.000 spectateurs sont attendus à l'évènement, diffusé sur France 2, alors que la vague de chaleur que traverse la France doit atteindre son pic samedi d'après Météo-France, avec des températures supérieures à 35°C.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a de son côté demandé aux préfets, dans tout le pays, de maintenir "une extrême vigilance", en raison du "niveau très élevé de la menace terroriste" et des risques de débordements.

- "On arrive" -

Cette année, la Fête de la musique semble susciter un engouement particulier sur les réseaux sociaux auprès des touristes internationaux, notamment Britanniques.

Nombre d'entre eux expliquent dans des vidéos sur la plateforme TikTok vouloir se rendre à Paris pour l'évènement, perçu comme "the place to be". "Que ça vous plaise ou non, on arrive", s'exclame ainsi l'influenceur britannique aux 161.000 abonnés Andrew Ola.

Inspiré de la phrase de Victor Hugo, "La musique, c'est du bruit qui pense", le concert parisien entend célébrer "les plus beaux morceaux du répertoire de ces 40 dernières années (...) pour porter un message de paix", a annoncé le ministère de la Culture.

"The Partisan" de Leonard Cohen, "What's going on" de Marvin Gaye ou encore "Redemption Song" de Bob Marley font partie de cette liste, clin d'œil aux "protest songs", morceaux contestataires aux accents sociétaux ou politiques.

Cet événement clôt la première France Music Week, semaine internationale de promotion de la filière musicale française.

D'un coût global de 7 millions d'euros, elle a associé depuis lundi conférences, démonstrations et concerts d'artistes émergents, dans le but de promouvoir "la richesse de la création musicale" tricolore.

L'État s'est également engagé à financer, à travers la banque publique d'investissement Bpifrance, les entreprises de la filière à hauteur de 500 millions d'euros d'ici 2030, notamment pour accompagner des projets de développement à l'international ou des rachats d'actifs.