La Fashion Week de Riyad va mettre en valeur les talents saoudiens

Burak Cakmak est le PDG de la Commission saoudienne de la mode. (Images Getty)
Burak Cakmak est le PDG de la Commission saoudienne de la mode. (Images Getty)
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Publié le Vendredi 20 octobre 2023

La Fashion Week de Riyad va mettre en valeur les talents saoudiens

  • La première Fashion Week, qui sera retransmise en direct, vise à développer l’industrie de la mode saoudienne aux niveaux national, régional et international
  • «Je suis ravie de participer à cet événement historique qu’est la première Fashion Week de Riyad», a confié la créatrice saoudienne Mona Alshebil

RIYAD: La capitale saoudienne accueillera vendredi sa toute première Fashion Week. L’événement, organisé par la Commission de la mode du ministère de la Culture, se tiendra dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre et il contribuera à faire de la ville la capitale de la mode au Moyen-Orient.

«La Fashion Week de Riyad est une plate-forme destinée à alimenter le secteur émergent de la mode saoudienne en mettant en contact les marques saoudiennes avec les acheteurs locaux et internationaux», déclare Burak Cakmak, PDG de la Commission saoudienne de la mode, dans un entretien accordé à Arab News.

«Nous disposons de talents créatifs, de données, d’installations de pointe et d’innombrables programmes éducatifs de la mode. Désormais, nous organiserons également un événement commercial annuel à Riyad qui attirera un public mondial afin de promouvoir les créateurs saoudiens et favoriser de nouvelles possibilités commerciales.»

La première Fashion Week, qui sera retransmise en direct, vise à développer l’industrie de la mode saoudienne aux niveaux national, régional et international.

Les produits des marques locales seront présentés dans une salle d’exposition, ce qui offrira aux acheteurs locaux et internationaux un aperçu de la variété de cette mode saoudienne en pleine croissance.

L’événement mettra en vedette un grand nombre de créateurs de mode émergents et reconnus du Royaume, comme Honayda Serafi, qui a habillé la princesse héritière de Jordanie, Rajwa al-Saïf, et Mohammed Ashi, qui est récemment devenu le premier créateur du Golfe à défiler lors de la Semaine de la haute couture de Paris.

«Je suis ravie de participer à cet événement historique qu’est la première Fashion Week de Riyad», a confié la créatrice saoudienne Mona Alshebil à Arab News.

Elle présentera une collection inspirée de ce qu’elle qualifie de «rêve saoudien».

«Cela reflète le concept du rêve américain», explique-t-elle. «Le travail acharné, la détermination et la persévérance peuvent conduire à la réalisation des objectifs et des aspirations. De même, l’Arabie saoudite est une terre de possibilités où les rêves deviennent réalité pour ceux qui croient en eux-mêmes, travaillent dur et n’abandonnent jamais.»

Selon Le statut de la mode au royaume d’Arabie saoudite, un rapport publié en 2023 par la Commission de la mode, les ventes au détail dans le secteur de la mode en Arabie saoudite devraient atteindre 32 milliards de dollars (1 dollar = 0,95 euro) d’ici à 2025.

Cette croissance devrait être alimentée par l’expansion économique du Royaume et par l’augmentation de sa population. Les vêtements, les accessoires, les chaussures et les produits de luxe sont sur le point de connaître un développement considérable. La valeur des achats dans le secteur de la mode de luxe au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a atteint 9,6 milliards de dollars en 2021.

Le rapport examine également le projet de l’Arabie saoudite qui vise à réduire sa dépendance aux importations étrangères et à faire connaître la scène de la mode du Royaume en soutenant les talents locaux.

«L’initiative Vision 2030 vise à diversifier l’économie en l’éloignant du pétrole et, en quelques années seulement, la mode est devenue un moteur économique clé en Arabie saoudite. Nous sommes impatients d’accueillir la communauté de la mode pour qu’elle constate les progrès de l’Arabie saoudite lors de la Fashion Week au cours de ce mois et dans les années à venir», a indiqué M. Cakmak à Arab News.

Pour de nombreux créateurs saoudiens, c’est une source de fierté de pouvoir exposer dans la capitale de leur pays d’origine.

Adnan Akbar, considéré comme le premier créateur d’Arabie saoudite, a fondé la première maison de couture du Royaume à son retour de France en 1970. Souvent décrit par les médias comme «le Saint Laurent du Moyen-Orient», il a étudié la broderie au Liban et au Pakistan avant d’obtenir un contrat de licence pour les tissus de luxe brodés avec l’entreprise textile française Bianchini-Férier. En 1989, il a lancé une collection de prêt-à-porter aux États-Unis.

«Le rêve de mon père devient réalité avec la première Fashion Week de Riyad», confie à Arab News son fils Abdallah Akbar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.