Vaccin Covid-19: quelles étapes avant la première injection ?

Un panneau indiquant la «vaccination par voie rapide» au centre de vaccination contre le coronavirus de Cologne. (AFP)
Un panneau indiquant la «vaccination par voie rapide» au centre de vaccination contre le coronavirus de Cologne. (AFP)
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Publié le Mardi 22 décembre 2020

Vaccin Covid-19: quelles étapes avant la première injection ?

  • L'autorisation de mise sur le marché accordée lundi par Bruxelles au vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech lui ouvre les portes des 27 pays de l'UE, mais chaque Etat est maître de ses procédures
  • Comme pour tous les vaccins, une étape supplémentaire de contrôle est réalisée pour garantir la qualité et la sûreté des doses, qualifiée de «libération de lots»

PARIS : Acheminement, contrôles de sûreté, recommandations d'utilisation: maintenant qu'un premier vaccin contre le Covid-19 a été autorisé dans l'UE, que va-t-il se passer en France avant les premières vaccinations dimanche ?

Sur le plan réglementaire

L'autorisation de mise sur le marché accordée lundi par Bruxelles au vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech lui ouvre les portes des 27 pays de l'UE, mais chaque Etat est maître de ses procédures.

En France, la Haute autorité de santé (HAS) doit rendre jeudi, à la veille de Noël, un avis sur ce vaccin, baptisé Comirnaty en référence à la technologie employée (ARN messager, mRNA en anglais). 

Elle dira s'il «s'intègre dans la stratégie vaccinale telle qu'elle a été recommandée» ou «avec quelles réserves».

L'organisme a déjà diffusé des recommandations générales sur les publics prioritaires et l'organisation de la campagne, mais un avis spécifique doit être rendu pour chaque vaccin, pour tenir compte de leurs caractéristiques (efficacité contre la transmission du virus ou seulement protection contre la maladie, profil de risque, conditions de conservation...).

 Sur le plan de la sûreté sanitaire

Comme pour tous les vaccins, une étape supplémentaire de contrôle est réalisée pour garantir la qualité et la sûreté des doses, qualifiée de «libération de lots».

En parallèle des contrôles effectués par le fabricant lui-même, un laboratoire de contrôle officiel de l'Union européenne va «recevoir des échantillons pour contrôler leur contenu et leur performance. Et si tout va bien, les ‘libérer’», explique dans Le Parisien la directrice générale de l'Agence du médicament (ANSM), Christelle Ratignier-Carbonneil.

Pour le vaccin Comirnaty, ces contrôles seront réalisés par le laboratoire de l'institut allemand Paul-Ehrlich, qui délivrera un «certificat» valable «pour tous les pays membres de l'UE», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Sur le plan logistique

L'acheminement du vaccin Pfizer/BioNTech est compliqué par les conditions de conservation de ce produit, qui doit être stocké à «ultra-basse température» (environ -70°C).

La «chaîne logistique (...) est opérationnelle pour démarrer dès la fin de cette semaine la vaccination», a assuré lundi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

«L'approvisionnement du vaccin pour l'Europe sera assuré par les sites de production de Pfizer en Belgique (Puurs) et de BioNTech en Allemagne. (...) Les doses arriveront par route pour la France hexagonale et par avion pour les territoires d'Outre-Mer», a indiqué le laboratoire américain à l'AFP.

Pour faciliter le transport, les deux fabricants ont conçu un conteneur d'expédition isotherme qui «peut maintenir la température pendant 10 jours sans être ouvert» et «jusqu'à 30 jours» en renouvelant la glace carbonique qui le remplit, précise Pfizer.

«Chaque conteneur contient un capteur thermique GPS qui permet de suivre l'emplacement et la température de chaque envoi de vaccins (...). Une fois décongelé, le flacon de vaccin peut être conservé en toute sécurité pendant 5 jours au maximum dans des conditions de réfrigération (à 2-8°C)», ajoute le laboratoire.

Les doses seront transportées vers «une centaine de sites avec des congélateurs dédiés, qui seront la plupart du temps des sites hospitaliers, à raison d'environ un par département, pour pouvoir vacciner l'ensemble des établissements (pour personnes âgées) qui sont en lien avec ces hôpitaux», a détaillé mardi le ministre de la Santé Olivier Véran.

Il y aura par ailleurs «six plateformes logistiques réparties de façon homogène sur le territoire», des entrepôts «habilités pour le stockage des produits de santé» dont la liste n'est «pas rendue publique à ce stade», précise le ministère de la Santé. Ces plateformes approvisionneront les Ehpad qui se fournissent habituellement auprès de pharmacies hospitalières qui ne seront pas équipées en «super-congélateurs».

Une attention toute particulière sera apportée à la sécurité des convois transportant les précieuses doses, a également confirmé le ministère à l'AFP, évoquant un suivi «étroit» par les forces de l'ordre.

Le premier vacciné français

Le nom de l'Ehpad où aura lieu la première vaccination d'un patient français «n'est pas encore arrêté», affirme le ministère de la Santé.

Les premières injections se dérouleront dans «quelques établissements volontaires», des «unités de soins de longue durée d'Ile-de-France, des établissements publics hospitaliers et peut-être quelques établissements privés», a déclaré mardi la porte-parole du Synerpa, syndicat des maisons de retraite privées.

Auparavant, les établissements devront avoir recueilli le consentement des patients ou de leur entourage et organisé une consultation médicale pré-vaccinale.

 


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.