Prêt-à-porter : résister à la crise, toute une stratégie

Un client regarde des vêtements dans un magasin de l'entreprise française de vêtements Kiabi à Faches-Thumesnil, dans le nord de la France, le 23 septembre 2014. (Photo, AFP)
Un client regarde des vêtements dans un magasin de l'entreprise française de vêtements Kiabi à Faches-Thumesnil, dans le nord de la France, le 23 septembre 2014. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 25 octobre 2023

Prêt-à-porter : résister à la crise, toute une stratégie

  • "En dix ans, la part de l'habillement a reculé de 15% dans le Caddie des Français", se désole Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l'habillement
  • Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué depuis plus d'un an par une violente crise

PARIS: Kiabi mise sur la seconde main, Jacadi ne baisse pas ses prix, Gémo vend de tout, de la grenouillère au mocassin: face à la crise que traverse le prêt-à-porter, les enseignes se mettent en ordre de bataille pour se démarquer.

"En dix ans, la part de l'habillement a reculé de 15% dans le Caddie des Français", se désole Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l'habillement.

Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué depuis plus d'un an par une violente crise. Camaïeu, Kookaï, Naf Naf, André, San Marina... Ces marques bien connues des consommateurs français ont souffert d'un cocktail détonnant : pandémie, inflation, hausse des coûts de production, des loyers et des salaires ou encore concurrence de la "fast fashion".

Mais certaines tirent leur épingle du jeu, comme Kiabi, qui a vu son chiffre d'affaires progresser de 10% en 2022. Son secret? Miser sur la seconde main (275 magasins ou "corners" la proposent sur 570 au total) mais aussi sur la location de vêtements ou encore leur écoconception (70% aujourd'hui, affirme la direction).

Jessica Thomas, assistante commerciale qui vient "une fois par mois à Kiabi", apprécie particulièrement le coton bio des vêtements.

"La qualité est bien pour le prix", confirme Flora Laayouni, employée de banque, à l'unisson des clients interrogés par l'AFP à la sortie d'un Kiabi des Hauts-de-Seine.

«La différence, c'est le style»

Les critères de consommation "pour demain vont forcément intégrer l'écoresponsabilité", juge Gildas Minvielle, de l'Institut Français de la Mode (IFM).

Autre griffe souvent citée pour sa résilience, la marque pour enfants Jacadi, positionnée haut de gamme. Celle-ci, à rebours des tendances, assume d'augmenter ses prix pour répercuter la hausse de ses coûts de production.

"Toute marque qui s'éloigne de son ADN est vouée à disparaître", estime son patron Cédric Dardenne, qui dirige une enseigne forte "d’une identité de marque bien posée", faisant partie "de la mémoire collective".

Jacadi a vu ses ventes progresser de 14% en 2022, à près de 180 millions d'euros.

"Quand les clients sont plus regardants sur la valeur du produit, (...) ce qui fait la différence, c'est le style", abonde Julien Pollet, PDG de Promod.

Il faut alors jouer les équilibristes entre "la tendance, sans tomber dans la fast fashion" et "le rapport qualité-prix", explique le patron de la marque qui affiche 8% de croissance en 2022 avec un chiffre d'affaires de près de 370 millions d'euros.

Développement à l'international

La marque Gémo s'appuie, elle, sur son approche globale, pour se raccrocher aux branches en cas de coup dur: "Si l'enfant va mal, on peut continuer à se développer sur l'adulte et inversement", ses magasins ciblant toute la famille, détaille son DG Philippe Thirache.

Revendiquant une croissance de chiffre d'affaires de 7% (906 millions en 2022), la marque se développe à l'international, au Gabon, au Cameroun, au Sénégal, par exemple, pour être "dans des pays où il y a énormément de naissances, une population qui croît".

Les enseignes "qui souffrent sont [celles] qui ne sont pas très lisibles en stratégie", estime-t-il.

"Ici, c'est de bonne qualité et pas trop cher", valide Sabrina, cliente du Gémo de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), interrogée par l'AFP.

Pour Gildas Minvielle de l'IFM, les difficultés du secteur remontent à 2015, en raison d'"une crise du circuit de distribution", avec trop d'ouvertures de magasins, qui ont saturé le marché. Ensuite, il y a eu l'arrivée de "gros acteurs étrangers", des concurrents comme Zara, H&M et, plus récemment, SheIn.

Puis, un problème de positionnement, avec un "milieu de gamme" qui a été "très attractif" tant qu'il n'était confronté qu'aux "indépendants multimarques" plus chers.

Mais la donne a changé avec l'arrivée de la "fast fashion" et le "discount" vestimentaire: quand ces derniers ont proposé des produits à prix cassés, les vêtements du milieu de gamme sont alors devenus "trop chers par rapport à la qualité proposée".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com