ONU: 114 millions de personnes actuellement déplacées de force dans le monde, un record

Dans son rapport compilant les données sur le premier semestre 2023, l'UNHCR estime à 110 millions le nombre de personnes déplacées dans le monde à la mi-juin, soit 1,6 million de plus qu'à la même époque en 2022. (Photo, AFP)
Dans son rapport compilant les données sur le premier semestre 2023, l'UNHCR estime à 110 millions le nombre de personnes déplacées dans le monde à la mi-juin, soit 1,6 million de plus qu'à la même époque en 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 25 octobre 2023

ONU: 114 millions de personnes actuellement déplacées de force dans le monde, un record

  • Plus de la moitié des personnes déplacées ont été contraintes de franchir une frontière, a précisé l'agence
  • Trois pays -Afghanistan, Syrie et Ukraine-- fournissent près d'un tiers des personnes déplacées dans le monde.

GENÈVE: Plus de 114 millions de personnes sont actuellement déplacées de force dans le monde, un nombre record, ont annoncé mercredi les Nations unies.

"Le nombre des personnes déplacées à cause de la guerre, des persécutions, de la violence et des violations de droits humains dans le monde a probablement dépassé les 114 millions à la fin septembre", a déclaré le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué.

Au premier semestre 2023, les déplacements de population ont été principalement causés par les conflits en Ukraine, au Soudan, en Birmanie et en République démocratique du Congo mais aussi par la crise humanitaire persistante en Afghanistan et par un mélange de sécheresse, d'inondations et d'insécurité en Somalie.

Plus de la moitié des personnes déplacées ont été contraintes de franchir une frontière, a précisé l'agence.

Et trois nations seulement, l'Afghanistan, la Syrie et l'Ukraine, sont les pays de provenance de près d'un tiers des personnes déplacées dans le monde.

Une personne sur 73

"L'attention du monde est actuellement, à juste titre, tournée vers la catastrophe humanitaire à Gaza. Mais au niveau mondial, beaucoup trop de conflits sont en train de proliférer ou de s'intensifier, détruisant des vies innocentes et déracinant les populations", a déclaré le chef du HCR Filippo Grandi.

"L'incapacité de la communauté internationale à régler les conflits ou à en éviter de nouveaux provoque des déplacements et de la misère. Nous devons (...) travailler ensemble pour mettre fin aux conflits et permettre aux réfugiés et autres personnes déplacées de rentrer chez eux ou de recommencer leur vie", a-t-il écrit dans un communiqué.

Dans son rapport compilant les données sur le premier semestre 2023, cette agence onusienne évalue à 110 millions le nombre des personnes déplacées dans le monde à la mi-juin, soit 1,6 million de plus qu'à la même époque en 2022.

Selon le HCR, ce chiffre a toutefois encore augmenté au cours des trois mois suivants pour "probablement dépasser" les 114 millions fin septembre.

Cette estimation ne prend donc pas en compte les 1,4 million de Palestiniens déplacés, selon les Nations unies, à l'intérieur de la bande de Gaza depuis le 7 octobre et le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Fin 2022, le nombre des personnes déplacées de force sur l'ensemble de la planète était de 108,4 millions.

Un porte-parole du HCR a confirmé à l'AFP que ce chiffre de 114 millions était un record depuis que cette agence a commencé à collecter des données en 1975.

Plus d’une personne sur 73 dans le monde est déplacée de force, a calculé le Haut Commissariat pour les réfugiés.

Iran et Turquie, principaux pays d'accueil

Mi-2023, il y avait 35,8 millions de personnes qui avaient fui à l’étranger et 57 millions qui avaient été déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI). Des millions d’autres sont des demandeurs d’asile ou ont besoin d’une protection internationale.

Les pays à revenus faibles ou intermédiaires hébergent à eux seuls 75% des réfugiés et autres personnes ayant besoin d’une protection internationale.

Les pays accueillant le plus de réfugiés sont l’Iran et la Turquie, avec 3,4 millions chacun ; l'Allemagne et la Colombie avec 2,5 millions chacune ; et le Pakistan avec 2,1 millions.

Une personne sur six sur l’île caribéenne néerlandaise d’Aruba et une sur sept au Liban sont des réfugiés.

Près de la moitié de la population syrienne restait déplacée à la mi-2023 : 6,7 millions de personnes à l'intérieur de leur pays et 6,7 millions de réfugiés à l'étranger et de demandeurs d'asile, la plupart étant hébergés en Turquie.

À l'échelle mondiale, 1,6 million de nouvelles demandes d'asile individuelles ont été déposées entre janvier et juin 2023, soit le plus grand nombre jamais enregistré au cours des six premiers mois d'une année donnée.

540.600 de ces demandes ont été faites aux Etats-Unis, 150.200 en Allemagne et 87.100 en Espagne.

Quelque 3,1 millions de personnes sont rentrées chez elles entre janvier et juin, dont 2,7 millions de personnes déplacées.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.