A Paris, haro sur la vente à la sauvette avant les JO

Des policiers français patrouillent devant la tour Eiffel à Paris le 13 septembre 2023. (Photo de MIGUEL MEDINA / AFP)
Des policiers français patrouillent devant la tour Eiffel à Paris le 13 septembre 2023. (Photo de MIGUEL MEDINA / AFP)
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

A Paris, haro sur la vente à la sauvette avant les JO

  • La nouvelle amende AFD est un atout supplémentaire, car elle peut être «traitée sur le terrain», sans passer par le commissariat, et permet de «saisir le matériel» et de «continuer la tournée»
  • Avec des effectifs «multipliés par trois» dans la métropole en vue des JO, le préfet de police promet que «le phénomène des ventes à la sauvette» sera éradiqué pour l'événement

PARIS: Concurrence déloyale au petit commerce, contrefaçon, dangers sanitaires et exploitation d'êtres humains: à Paris, avant les Jeux olympiques, les autorités sonnent la mobilisation contre la vente à la sauvette, un phénomène en expansion.

En cette semaine de vacances scolaires, les touristes prennent d'assaut l'esplanade du Trocadéro, face à la Tour Eiffel. Plusieurs dizaines de vendeurs de ses versions miniatures, tous africains, les y attendent, leur marchandise posée au sol sur un drap ou tenue à la main via un anneau de ferraille.

Certains visiteurs font le premier pas, d'autres sont abordés à l'occasion d'une photo. Emmanuelle et Fabrice, venus du Morbihan avec leurs enfants, repartent avec une dizaine de babioles pour une vingtaine d'euros.

Emmanuelle "sait" que l'achat est illégal, mais le vendeur "était hyper cool, il nous a fait plein de photos", plaide-t-elle auprès de l'AFP.

"Si tu n'as pas les papiers, tu n'es pas légal, qu'est-ce que tu peux faire d'autre ? On peut pas voler", explique un vendeur sénégalais qui refuse de dire son nom.

Le jeune homme dit avoir 27 ans, vivre en France depuis huit ans et gagner "des fois même pas 5 euros" par jour, d'autres "30, 40 euros".

"Si tu perds" la marchandise en fuyant la police, "tu reprends à zéro", explique-t-il. "Des fois, tu n'as pas les moyens pour revenir, tu restes une semaine sans travail".

Tours Eiffel miniatures, parapluies, sacs et bérets, bouteilles d'eau: la veille, la police avait saisi une centaine de kilos, moisson d'une petite journée, du côté du Champ-de-Mars.

Depuis début janvier, selon la préfecture de police, 12 tonnes de ces objets ont été saisis dans la capitale, en majorité sur le secteur, où elle mobilise désormais "100 à 200 effectifs tous les jours", a rappelé sur place Laurent Nuñez.

Avec des effectifs "multipliés par trois" dans la métropole en vue des JO, le préfet de police promet que "le phénomène des ventes à la sauvette, des joueurs de bonneteau et autres activités délinquantes" sera éradiqué pour l'événement, organisé du 26 juillet au 11 août.

Ces vendeurs illégaux agissent aussi dans les quartiers populaires du nord-est, où ils proposent cigarettes et aliments. Une "brigade des sauvettes et des contrefaçons", avec sa vingtaine d'agents, tente depuis 2017 de juguler le phénomène.

Porte de Clichy, dans le nord-ouest, les autorités ont présenté récemment un plan d'action contre la vente à la sauvette alimentaire.

"Avant, les vendeurs avaient trois variétés de fruits; depuis, ils ont triplé de taille": Sandrine Choux, déléguée générale de Saveurs Commerce, estime que ce "phénomène parisien s'est amplifié depuis une dizaine d'années".

"J'ai des primeurs qui sont en difficulté financière", estime la responsable de cette organisation de professionnels des fruits et légumes, qui voit des vendeurs à la sauvette "à chaque bouche de métro".

«Concurrence déloyale»

"Les commerçants sont en train de fermer l'un derrière l'autre, c'est pas normal", abonde Sarah Bedjaoui, qui évoque les "bagarres" impliquant les cinq vendeurs présents devant son domicile.

Outre la "concurrence déloyale", ce commerce fait le jeu de "filières très organisées qui font de l'exploitation d'être humains", souligne la préfète Magali Charbonneau, directrice du cabinet de Laurent Nuñez.

Pour l'adjoint au maire Nicolas Nordman, la "trentaine d'opérations" menées chaque semaine avec la police nationale permet aussi "d'alerter les consommateurs sur des produits potentiellement dangereux".

La nouvelle amende forfaitaire délictuelle (AFD) de 300 euros est un atout supplémentaire, car elle peut être "traitée sur le terrain", sans passer par le commissariat, et permet de "saisir le matériel" et de "continuer la tournée", souligne un policier.

Reste la question de l'approvisionnement.

Rungis est pointé du doigt par une source policière, selon laquelle le plus grand marché de produits frais au monde fournit "90% de la vente à la sauvette alimentaire".

"Ces ventes ne proviennent pas du stock, c'est marginal", réfute Rodolphe Devedija, directeur de la sûreté générale du marché, pour qui l'approvisionnement des filières reste "mystérieux".


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".


Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères achève son séjour en Arabie saoudite

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le Président palestinien Farhat Abbas (Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le Président palestinien Farhat Abbas (Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné en visite à Riyad en marge du WEF(Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné en visite à Riyad en marge du WEF(Fournie)
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  • Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie française a notamment fait le point avec ses homologues sur la nécessaire mobilisation du conseil de sécurité des Nations Unies.
  • : La France a également réitéré ses priorités à savoir la libération des otages, l’évitement d’une offensive à Rafah et la mise en place d’une solution politique.

RIYAD : Le Ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné s’est rendu à Riyad, en Arabie saoudite, en marge du World Economic Forum pour une série de rencontres et de réunions dédiées à la situation dans la région.

Mr. Séjourné a rencontré le ministre des Affaires étrangères saoudiens, Faisal bin Farhan Al Saud, et le ministre de la culture, Badr bin Abdullah bin Farhan, ainsi que le président Abbas, ses homologues jordaniens et égyptiens. Il s’est aussi réuni avec ses homologues européens David Cameron et Annalena Baerbock.

Une convergence d’opinion a été notée entre les hauts responsables sur les objectifs à court-terme à savoir un cessez-le-feu durable et une désescalade. La France a également réitéré ses priorités à savoir la libération des otages, l’évitement d’une offensive à Rafah et la mise en place d’une solution politique, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères français.

À ce propos, le ministre a rappelé à ses homologues que la question de la reconnaissance n’était pas un tabou pour la France mais qu’elle ne serait être utile que dans le cadre d’une stratégie globale pour une solution politique à deux États.

Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie française a notamment fait le point avec ses homologues sur la nécessaire mobilisation du conseil de sécurité des Nations Unies, sur la base du projet français de résolution.

En janvier, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, lors de sa première intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU avait plaidé pour la constitution d’un État palestinien avec des frontières sures et reconnues sur la base des lignes de 1967 et dont la capitale sera Jérusalem. 

Le projet de résolution présenté par la France appelle à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza et réclame aussi la libération de tous les otages encore détenus dans l'enclave.

Dans le cadre d'une médiation chapeautée par le Qatar, les parties prenantes au conflit avaient convenu fin novembre d'une trêve dans les combats, qui a duré une semaine et permis la libération d'otages israéliens et de détenus palestiniens.

Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, la France reste totalement engagée dans tous les forums pertinents pour servir les objectifs de paix et de stabilités de la région, à Gaza, comme au Sud-Liban.


Le ministre français des Affaires étrangères en visite en Israël

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz (à droite) accueille son homologue français Stéphane Séjourne à Jérusalem le 30 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz (à droite) accueille son homologue français Stéphane Séjourne à Jérusalem le 30 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • M. Séjourné devrait rencontrer plusieurs acteurs politiques israéliens, ainsi que des représentants des familles d'otages retenus à Gaza
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle son intention de mener une offensive sur Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza

JÉRUSALEM: Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est arrivé mardi en Israël, où il s'est entretenu avec son homologue israélien Israël Katz, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette visite de 24 heures entre Jérusalem et Tel-aviv s'inscrit dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'a emmené au Liban et en Arabie Saoudite.

Elle intervient alors qu'une médiation qatarie et égyptienne de longue haleine semble porter ses fruits et fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, associée à la libération d'un certain nombre d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi-quotidiens dans la bande de Gaza.

En Israël, "les discussions vont tourner autour des efforts, notamment de la France, pour parvenir à augmenter le volume d'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, a indiqué une source diplomatique française. Elles porteront aussi sur le "risque d'offensive à Rafah sur laquelle (la France) a déjà marqué une très, très forte opposition", selon cette même source.

Offensive sur Rafah

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle son intention de mener une offensive sur Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, où sont regroupés, affirme-t-il, les derniers bataillons du Hamas qui a attaqué Israël le 7 octobre.

De nombreux pays, dont les Etats-Unis, allié historique d'Israël, ont exprimé publiquement leur opposition, redoutant un carnage dans cette ville où s'entassent 1,5 million de civils palestiniens poussés par les combats, selon l'ONU.

M. Séjourné devrait également rencontrer plusieurs acteurs politiques israéliens, ainsi que des représentants des familles d'otages retenus à Gaza.

Le 7 octobre, des combattants du Hamas ont mené depuis Gaza une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Ils ont également enlevé quelque 250 personnes et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

La vaste opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.