A Barcelone, des baskets pour sortir les migrants de la vente à la sauvette

Des baskets pour "changer les règles du jeu". Image d'illustration. (AFP)
Des baskets pour "changer les règles du jeu". Image d'illustration. (AFP)
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Publié le Samedi 19 juin 2021

A Barcelone, des baskets pour sortir les migrants de la vente à la sauvette

Des baskets pour "changer les règles du jeu". Image d'illustration. (AFP)
  • Fabriquées dans des petits ateliers en Espagne et au Portugal, ces chaussures véganes, créées après deux ans de travail avec deux artistes, sont vendues 115 euros et se sont fait remarquer grâce à une vidéo choc sur Instagram
  • «La vie, ce n'est pas comme une publicité pour des baskets. On sait qu'il va y avoir des pièges", dit une voix féminine dans ce spot montrant des migrants poursuivis par des policiers et appelant à changer les «règles du jeu»

BARCELONE : Lorsqu'il a quitté le Sénégal et risqué sa vie pour rejoindre l'Espagne, Lamine Sarr ne se rêvait pas vendeur ambulant à Barcelone. C'est pour cela qu'il a créé, avec d'autres migrants, un syndicat qui vient de lancer une paire de baskets pour "changer les règles du jeu". 

"Vu que nous vendions toujours de la contrefaçon, nous avions envie de créer une marque, nos propres créations et notre ligne de vêtements", raconte ce Sénégalais de 38 ans dans la boutique barcelonaise du syndicat des vendeurs à la sauvette, appelés "manteros" en Espagne, en raison de la couverture ("manta") qu'ils utilisent pour exposer leurs produits sur le trottoir et s'enfuir rapidement avec eux si la police arrive.

Dernières nées de la marque Top Manta, créée par le syndicat en 2017 : des baskets, baptisées "Ande Dem" ("marcher ensemble" en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal).

Fabriquées dans des petits ateliers en Espagne et au Portugal, ces chaussures véganes, créées après deux ans de travail avec deux artistes, sont vendues 115 euros et se sont fait remarquer grâce à une vidéo choc sur Instagram où le syndicat compte plus de 63 000 "followers".

"La vie, ce n'est pas comme une publicité pour des baskets. On sait qu'il va y avoir des pièges", dit une voix féminine dans ce spot montrant des migrants poursuivis par des policiers et appelant à "changer les règles du jeu".

Quitter la rue 

Pour Lamine - à qui cette situation est arrivée de nombreuses fois et qui a même été jugé et a risqué l'expulsion -, et pour son syndicat, la priorité est d'aider les vendeurs ambulants à sortir de la rue. 

Un métier auquel ils sont souvent condamnés en raison de la difficulté d'obtenir des papiers alors que la loi espagnole exige notamment trois ans de présence dans le pays et un contrat de travail d'un an.

Originaire de la campagne sénégalaise, Lamine n'a jamais dit à sa famille qu'il allait tenter la dangereuse traversée vers les Canaries, l'une des portes d'entrée en Europe pour les migrants.

Après une traversée d'une semaine en mer, il est arrivé à 2006 à Fuerteventura, île de cet archipel espagnol situé au large du nord-ouest de l'Afrique. Avant de passer par plusieurs villes espagnoles, puis de s'installer à Barcelone où il est devenu vendeur ambulant.

Il y a deux ans, il a réussi à lâcher la vente à la sauvette et à régulariser sa situation, comme 120 autres migrants, grâce à l'aide du syndicat.

Selon les estimations de la mairie de Barcelone, une centaine de vendeurs ambulants travaillent actuellement dans la ville, bien loin des quelque 700 d'avant la pandémie qui a fait s'effondrer le tourisme.

«Si j'avais su, je ne serais pas venue»

La disparition des touristes a eu raison du travail d'Oumy Manga, qui officiait comme vendeuse à la sauvette depuis cinq mois.

Turban coloré assorti à sa robe, Oumy s'affaire sur la confection d'un t-shirt dans l'atelier de Top Manta: "Je n'aime pas vendre. C'est pour ça qu'on vient ici, pour apprendre des choses et ne pas retourner dans la rue", raconte la jeune femme de 32 ans.

Comme elle, vingt-cinq personnes travaillent dans un local, obtenu par les "manteros" avec l'aide de la mairie, où la musique africaine se mélange au bruit des machines à coudre. 

"Le problème de fond vient des flux migratoires et de la législation concernant les étrangers qui n'est pas réaliste, et ce sont nous, les villes, qui devons gérer les conséquences d'une loi que nous ne pouvons changer", regrette Alvaro Porro, en charge de l'économie sociale au sein de la municipalité de gauche de Barcelone.

"Si j'avais su, je ne serais pas venue", assure Oumy, dont la voix se brise au souvenir de sa traversée en mer, elle qui ne parlait pas un mot d'espagnol, et avait pour seul contact une tante à Barcelone.

La jeune sans-papiers a désormais une nouvelle alliée : la machine à coudre.

"Je voudrais continuer à coudre, c'est ça mon métier", affirme-t-elle, se prenant à rêver de présenter un jour sa collection.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.