Moscou croise le fer avec Biden à un mois de sa prise de fonctions

Photo de fichier prise le 10 mars 2011 dans laquelle le Premier ministre russe Vladimir Poutine serre la main du vice-président américain de l'époque, Joe Biden lors de leur réunion à Moscou. (AFP)
Photo de fichier prise le 10 mars 2011 dans laquelle le Premier ministre russe Vladimir Poutine serre la main du vice-président américain de l'époque, Joe Biden lors de leur réunion à Moscou. (AFP)
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Publié le Jeudi 24 décembre 2020

Moscou croise le fer avec Biden à un mois de sa prise de fonctions

  • Joe Biden prendra les rênes de son pays à un moment où les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide entre désaccords persistants sur un nombre croissant de dossiers
  • «Concernant la question du changement à la tête des Etats-Unis et (le fait) que ça puisse devenir plus difficile pour nous, je ne le crois pas, je crois que ce sera comme à l'accoutumée»

MOSCOU : A un mois de l'entrée dans ses fonctions de Joe Biden, le président russe Vladimir Poutine a assuré ne rien attendre de la future administration américaine, qualifiée de «russophobe» par Moscou après des propos combatifs du locataire à venir de la Maison Blanche.

Joe Biden prendra les rênes de son pays à un moment où les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide entre désaccords persistants sur un nombre croissant de dossiers, accusations d'ingérence électorale, d'espionnage et plus récemment de cyberattaques.

«Concernant la question du changement à la tête des Etats-Unis et (le fait) que ça puisse devenir plus difficile pour nous, je ne le crois pas, je crois que ce sera comme à l'accoutumée», a déclaré Vladimir Poutine au cours d'une réunion avec des responsables russes, appelant à continuer le développement des capacités économiques et militaires de la Russie pour faire face «aux difficultés et aux menaces».

Plus tôt mercredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères chargé notamment des relations avec Washington, Sergueï Riabkov, avait assuré n'attendre «rien de bon» du futur président américain, estimant que beaucoup dans son entourage «ont fait leur carrière sur la russophobie, en déversant du fiel sur mon pays».

Quelques heures auparavant, Joe Biden avait promis de répondre à la gigantesque cyberattaque attribuée à la Russie qui a visé les Etats-Unis. «Quand j'aurai été informé de l'étendue des dégâts et de l'identité des responsables, ils peuvent être sûrs que nous répondrons», a-t-il menacé.

Joe Biden a aussi reproché à Donald Trump de minimiser le rôle supposé de la Russie, alors que des membres de son administration dénonçaient la responsabilité de Moscou dans les attaques ayant visé des services fédéraux aux Etats-Unis.

Washington a pris de multiples sanctions contre la Russie, notamment du fait de piratages informatiques et d'accusations d'ingérence dans la présidentielle de 2016. Le camp démocrate de Joe Biden estime que Moscou a tout fait pour faire élire M. Trump et accusé son entourage de collusion avec les Russes. 

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a quant à lui promis mercredi une «réplique» à de récentes mesures américaines visant des entreprises russes mais aussi chinoises.

- Iran et désarmement -

Ces derniers échanges d'amabilités interviennent alors que diplomates russes et américains ont moult dossiers à régler sitôt que M. Biden aura pris ses fonctions, le 20 janvier. 

En haut de la liste, la prolongation ou non du traité de désarmement New Start qui expire en février, le dernier grand accord régissant une partie des arsenaux nucléaires des deux grands rivaux géopolitiques que sont la Russie et les Etats-Unis.

Autre sujet, le sauvetage de l'accord sur le nucléaire iranien. Les signataires comptent sur Joe Biden pour revenir à ce texte, après tous les efforts de l'administration Trump en vue d'y mettre fin. Et il s'agit de faire vite, à l'heure ou Téhéran s'éloigne de plus en plus de ses engagements.

Pour M. Riabkov, la Russie doit avoir un «dialogue sélectif» avec les Etats-Unis, en ciblant uniquement les «sujets qui nous intéressent». Et l'Iran et New Start font partie des priorités affichées des Russes.

«Endiguement total»

Pour le reste, il juge nécessaire une politique d'«endiguement total des Etats-Unis».

Vladimir Poutine avait déjà laissé entendre que le changement de locataire de la Maison Blanche ne laissait pas présager d'une détente.

Il a été l'un des rares dirigeants au monde à avoir attendu le vote du collège électoral américain du 14 décembre pour féliciter le président élu, soit six semaines après le scrutin, arguant du refus de Donald Trump de reconnaître sa défaite.

Si la semaine passée, pendant sa grande conférence de presse annuelle, M. Poutine a dit espérer pouvoir régler avec la nouvelle administration «au moins une partie des problèmes» entre les deux pays, il a rapidement repris sa rhétorique habituelle.

Il a ainsi vilipendé ses rivaux occidentaux, Américains en tête, fustigeant leur «agressivité» à l'égard d'une Russie «câline» en comparaison.

«Qui est "doux et câlin" et qui est agressif ?» a-t-il martelé, reprenant les mots d'une question d'un journaliste, «par rapport à vous (les Occidentaux, NDLR), oui, nous sommes "doux et câlins"».

 


Gaza: 29 partenaires internationaux appellent à lever les restrictions pesant sur l’aide humanitaire

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  • Le communiqué met en garde contre les nouvelles exigences restrictives d’enregistrement imposées aux ONG internationales opérant dans les territoires palestiniens occupés
  • Celles-ci, préviennent les ministres et responsables signataires, pourraient contraindre certaines organisations « essentielles » à cesser leurs activités du jour au lendemain, aggravant encore une situation déjà critique

PARIS: Face à une crise humanitaire d’une ampleur inédite, un front diplomatique large exhorte Israël à lever les obstacles à l’action des ONG internationales à Gaza.

Les souffrances humanitaires dans la bande de Gaza ont atteint, selon 29 partenaires internationaux, « des niveaux inimaginables ». Dans une déclaration conjointe, les signataires alertent sur la propagation de la famine et la nécessité d’une action « urgente » pour inverser la tendance. « L’espace humanitaire doit être protégé et l’aide ne doit jamais être instrumentalisée à des fins politiques », souligne le texte.

Le communiqué met en garde contre les nouvelles exigences restrictives d’enregistrement imposées aux ONG internationales opérant dans les territoires palestiniens occupés. Celles-ci, préviennent les ministres et responsables signataires, pourraient contraindre certaines organisations « essentielles » à cesser leurs activités du jour au lendemain, aggravant encore une situation déjà critique.

Les 29 partenaires demandent instamment au gouvernement israélien « d’accorder une autorisation à toutes les livraisons d’aide des ONG internationales et de lever tous les obstacles qui empêchent des acteurs humanitaires essentiels d’intervenir ». Ils réclament la mise en place de mesures « immédiates, permanentes et concrètes » pour permettre un accès « à grande échelle et en toute sécurité » des Nations Unies, des ONG et de l’ensemble des partenaires humanitaires.

Le texte précise que tous les points de passage et les routes doivent être ouverts afin de permettre l’entrée massive de vivres, de produits nutritifs, d’abris, de carburant, d’eau potable, de médicaments et d’équipements médicaux. Les signataires rappellent également que « la force létale ne saurait être utilisée sur les sites de distribution » et que la protection des civils, des travailleurs humanitaires et des personnels de santé est une obligation.

Dans leur appel, les 29 partenaires remercient les États-Unis, le Qatar et l’Égypte pour leurs efforts en faveur d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix. Ils insistent sur la nécessité d’un cessez-le-feu « capable de mettre fin à la guerre, de permettre la libération des otages et l’entrée sans entrave de l’aide à Gaza par voie terrestre ».

La déclaration est signée par les ministres des Affaires étrangères de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de Chypre, du Danemark, de l’Espagne, de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de l’Irlande, de l’Islande, de l’Italie, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, de Malte, de la Norvège, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni, de la Slovaquie, de la Slovénie, de la Suède et de la Suisse, ainsi que par la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la commissaire de l’UE à la Méditerranée, la commissaire à l’égalité et le commissaire chargé de l’état de préparation et de la gestion des crises.


Le Conseil de l'Europe met en garde contre les ventes d'armes à Israël

Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza". (AFP)
Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza". (AFP)
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  • La semaine dernière, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé une suspension des exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser dans le cadre du conflit à Gaza
  • "Cependant, il faut faire plus et rapidement", plaide le commissaire

STRASBOURG: Le Conseil de l'Europe a mis en garde mardi contre les ventes d'armes à Israël, appelant ses 46 Etats membres à s'assurer qu'elles ne sont pas utilisées dans le cadre de violations des droits de l'homme à Gaza.

Dans un communiqué, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Michael O'Flaherty, a réitéré son appel aux pays membres afin qu'ils "fassent tout leur possible pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans le contexte du conflit à Gaza".

"Cela comprend l'application des normes juridiques existantes pour faire en sorte que les transferts d'armements ne soient pas autorisés lorsqu'il existe un risque qu'ils soient utilisés pour commettre des violations" des droits fondamentaux, écrit le commissaire.

La semaine dernière, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé une suspension des exportations d'armes qu'Israël pourrait utiliser dans le cadre du conflit à Gaza, un changement politique majeur pour Berlin, allié traditionnel de l'Etat hébreu.

"Cependant, il faut faire plus et rapidement", plaide le commissaire.

Le Conseil de l'Europe, qui siège à Strasbourg, est la vigie de la démocratie et des droits de l'homme sur le continent.

En juin, M. O'Flaherty s'était inquiété auprès des autorités allemandes de "restrictions à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique" des personnes manifestant "dans le contexte du conflit à Gaza".


Inde: au moins 68 personnes toujours disparues après la crue subite dans l'Himalaya

Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier. (AFP)
Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier. (AFP)
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  • Les responsables des secours ont indiqué mardi qu'ils recherchaient des corps dans les décombres de la ville touristique de Dharali, dans l'Etat indien d'Uttarakhand (nord)
  • Gambhir Singh Chauhan, de la Force nationale d'intervention en cas de catastrophe (NDRF), a déclaré que des chiens renifleurs avaient identifié plusieurs sites indiquant la présence d'un corps

NEW DELHI: Au moins 68 personnes sont toujours portées disparues dans la crue meurtrière qui a balayé la semaine dernière une localité dans l'Himalaya indien, ont annoncé mardi les autorités locales.

Elles recensent désormais 68 personnes disparues, dont 44 Indiens et 22 Népalais. Neuf soldats figurent sur la liste.

Les responsables des secours ont indiqué mardi qu'ils recherchaient des corps dans les décombres de la ville touristique de Dharali, dans l'Etat indien d'Uttarakhand (nord).

Gambhir Singh Chauhan, de la Force nationale d'intervention en cas de catastrophe (NDRF), a déclaré que des chiens renifleurs avaient identifié plusieurs sites indiquant la présence d'un corps.

"Lorsque les fouilles ont commencé, de l'eau a jailli du sol", a-t-il précisé.

Les autorités avaient déclaré peu après le désastre que la crue avait été causée par une intense averse de pluie.

Mais des experts évaluant les dégâts estiment que l'averse n'était que le déclencheur final, qui est venu s'ajouter à des jours de pluies soutenues et prolongées qui avaient déjà détrempé et ramolli le sol.

Les glaciers de l'Himalaya, qui fournissent une eau essentielle à près de deux milliards de personnes, fondent plus vite que jamais à cause du réchauffement climatique, exposant les populations à des désastres imprévisibles et coûteux, préviennent les scientifiques.

Le ramollissement du pergélisol (ou permafrost, partie du sol gelée en permanence pendant au moins deux années consécutives) augmente les risques de glissements de terrain.

Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Delhi, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier.