La fermeture éclair, le détail qui fait un vrai sac à main de luxe

Au premier semestre, les ventes du pôle luxe, récemment créé, se limitaient à 83 millions de francs suisses, soit seulement 5,7% de son chiffre d'affaires. (AFP)
Au premier semestre, les ventes du pôle luxe, récemment créé, se limitaient à 83 millions de francs suisses, soit seulement 5,7% de son chiffre d'affaires. (AFP)
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Publié le Jeudi 02 novembre 2023

La fermeture éclair, le détail qui fait un vrai sac à main de luxe

  • Les fermetures éclair qui referment les sacs à main des grandes marques sont souvent fabriquées par l'entreprise suisse Riri, rachetée par le groupe industriel Oerlikon
  • Riri a cherché à se développer dans la technologie de dépôt par vapeur physique, un procédé de finition des métaux contre la corrosion, qui fait partie des spécialités d'Oerlikon

MENDRISIO: Une fermeture éclair est plus qu'un simple détail dans un sac à main de luxe. "C'est un des indices pour reconnaître un vrai d'un faux", explique Renato Usoni, directeur du pôle luxe du groupe suisse Oerlikon.

Les fermetures éclair qui referment les sacs à main des grandes marques sont souvent fabriquées par l'entreprise suisse Riri, que M. Usoni dirigeait jusqu'à son rachat en mars par le groupe industriel Oerlikon, qui lui a confié son pôle luxe, créé lors de cette acquisition.

Basée à Mendrisio, dans le Sud-Est de la Suisse, Riri fabrique des boutons-pression et fermetures éclair sur mesure pour les grandes maisons de maroquinerie et de haute couture françaises et italiennes. Au gré de l'inspiration des stylistes, ses modèles peuvent être ornés, par exemple, de dents en couleur pour former un motif ou de navettes aux allures de bijoux, et fabriqués en petits lots de 60 pièces.

"Pour ces quantités-là, nos concurrents en Asie ne démarrent même pas leurs machines", explique M. Usoni.

Sur ce marché que M. Usoni évalue de 3,5 à 4 milliards d'euros, ses prix varient de 2 euros à 20 000 euros pour une fermeture éclair en or, le prix moyen étant 50 fois plus élevé qu'en Asie.

"Sur un sac ou une paire de bottes à plusieurs milliers d'euros, la qualité doit être parfaite", insiste-t-il. Ses modèles sont donc testés sur des machines qui montent et redescendent longuement les fermetures éclair pour vérifier leur résistance et s'assurer que les logos et monogrammes ne s'effacent à l'usure s'ils sont imprimés sur le ruban.

Les origines de l'entreprise remontent à 1923 lorsque l'homme d'affaires suisse Martin Othmar Winterhalter achète un brevet de fermeture à glissière à l'ingénieur suédo-américain Gideon Sundbäck et ouvre une usine en Allemagne.

Devant la montée du nazisme, l'homme d'affaires, de confession juive, décide en 1936 de charger ses machines dans un train pour les réinstaller dans une ancienne usine de pâtes en Suisse italophone, où il lance la marque Riri, retrace M. Usoni.

Compte tenu des coûts de production élevés en Suisse, l'entreprise s'est progressivement concentrée sur le luxe.

Pas le même langage 

Plus récemment, Riri a cherché à se développer dans la technologie de dépôt par vapeur physique, un procédé de finition des métaux contre la corrosion, qui fait partie des spécialités d'Oerlikon.

Ce groupe industriel tentait, lui, de proposer cette technologie utilisée dans l'aéronautique, l'automobile et l'industrie aux grandes marques de luxe, non sans difficultés.

"Nous ne parlions pas le même langage", a expliqué à l'AFP Markus Tacke, qui dirige la division de revêtements d'Oerlikon. "Dans le luxe, on parle de couleur ou de ressenti au toucher" alors qu'Oerlikon "vient de l'industrie où on parle de résistance des métaux ou d'abrasivité", reconnaît-il.

De plus, le groupe a dans son capital un actionnaire devenu encombrant, le milliardaire russe d'origine ukrainienne Viktor Vekselberg, réputé proche de Vladimir Poutine.

En 2006, son entrée fracassante dans le capital de ce pilier de l'industrie helvétique avait déjà suscité d'importants remous politico-juridiques, mais fait de nouveau sourciller les investisseurs en Bourse depuis la guerre en Ukraine.

Pour percer dans le luxe, Oerlikon a donc racheté en 2021 le français Coeurdor, un fabricant de fermoirs, anneaux et boucles de ceintures, puis Riri en mars 2023.

Et une fois allié à ces entreprises qui ont l'habitude d'interpréter les dessins des stylistes, "les projets ont soudainement commencé à avancer", se félicite M. Tacke.

Cette diversification dans le luxe doit apporter à Oerlikon une source de revenus plus stable, beaucoup de ses activités étant très sensibles à la conjoncture.

Sa division spécialisée dans les équipements pour machines-textiles souffre actuellement de la baisse de la consommation avec l'inflation. Pendant les confinements, ses revêtements avaient pâti des secousses dans l'aéronautique et l'automobile.

Cela peut aider à "réduire ces soubresauts de revenus", estime Yannik Ryf, analyste à la banque cantonale de Zurich, interrogé par l'AFP, mais le luxe ne représente pour l'instant qu'une "petite partie de ses activités", nuance-t-il.

Au premier semestre, les ventes du pôle luxe, récemment créé, se limitaient à 83 millions de francs suisses, soit seulement 5,7% de son chiffre d'affaires.

Le groupe doit publier jeudi ses ventes et commandes trimestrielles.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.