Grèce: les refoulements de migrants sont devenus la «norme», déplore MSF

Des migrants recevant de la nourriture et des vêtements d'une ONG à Athènes (Photo de Spyros BAKALIS / AFP).
Des migrants recevant de la nourriture et des vêtements d'une ONG à Athènes (Photo de Spyros BAKALIS / AFP).
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Publié le Vendredi 03 novembre 2023

Grèce: les refoulements de migrants sont devenus la «norme», déplore MSF

  • Les autorités grecques sont régulièrement accusées par des médias et ONG de défense des droits de l'Homme d'avoir procédé à des refoulements illégaux de migrants vers les eaux turques
  • MSF a également évoqué des informations selon lesquelles des migrants ont été placés de force sur des radeaux de sauvetage et laissés à la dérive vers les eaux turques

ATHENES: Les refoulements abusifs de migrants sont devenus la "norme" en Grèce, une pratique s'inscrivant dans une politique européenne tolérant la violence envers les personnes en détresse, a accusé jeudi l'ONG Médecins sans frontières (MSF).

"Les équipes de MSF ont constaté à quel point les refoulements sont devenus la norme, ainsi que l'absence criante de protection pour les personnes qui cherchent la sécurité en Grèce", écrit l'organisation dans un rapport.

"Malgré des preuves nombreuses et crédibles, les autorités grecques, l'UE et ses États membres n'ont pas demandé de comptes aux auteurs de ces manquements", ajoute MSF.

Des dizaines de milliers de migrants, principalement en provenance de Syrie, d'Afghanistan et du Pakistan, sont entrés en Grèce ces dernières années, depuis les frontières maritimes et terrestres avec la Turquie.

Les autorités grecques sont régulièrement accusées par des médias et ONG de défense des droits de l'Homme d'avoir procédé à des refoulements illégaux de migrants vers les eaux turques, afin de limiter le nombre d'arrivées sur le sol grec.

Le 14 juin, au moins 82 personnes ont péri noyées et des centaines d'autres ont disparu dans le naufrage d'un chalutier qui reliait la Libye à l'Italie, à 47 milles nautiques de Pylos (sud).

Ce naufrage a soulevé de nombreuses questions sur les responsabilités des autorités grecques.

Selon MSF, la plupart des quelque 8 000 migrants - dont 1 500 enfants - ayant bénéficié depuis deux ans d'une aide médicale de la part de l'ONG ont dit avoir fait l'objet de plusieurs refoulements, et beaucoup "ont été pris au piège dans des cycles de violence à leur arrivée".

L'organisation dit avoir recueilli des témoignages de "violences, agressions physiques, fouilles à nu et fouilles corporelles intrusives", y compris sur des enfants, de la part d'"officiers en uniforme et d'individus masqués non identifiés".

Contacté par l'AFP, le ministère grec des Migrations n'avait pas encore réagi jeudi dans la matinée.

MSF a également évoqué des informations selon lesquelles des migrants ont été placés de force sur des radeaux de sauvetage et laissés à la dérive vers les eaux turques.

L'ONG a également déploré que les efforts de ses équipes pour apporter une assistance urgente aux personnes en détresse dans les îles grecques soient retardés par les contrôles des forces de l'ordre.

Selon les chiffres officiels, plus de 29 700 migrants et réfugiés sont arrivés en Grèce au cours des neuf premiers mois de 2023, soit plus du double des 11 000 enregistrés au cours de la même période l'année dernière.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.