Le Liban «n'a pas besoin d'une guerre» avec Israël, déclare le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu

«Le Liban n’a pas besoin d’une guerre, c’est le moins qu’on puisse dire», a déclaré M. Lecornu à l’occasion de sa rencontre avec le contingent français de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul), la force de maintien de la paix de l'ONU. (AFP).
«Le Liban n’a pas besoin d’une guerre, c’est le moins qu’on puisse dire», a déclaré M. Lecornu à l’occasion de sa rencontre avec le contingent français de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul), la force de maintien de la paix de l'ONU. (AFP).
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Publié le Vendredi 03 novembre 2023

Le Liban «n'a pas besoin d'une guerre» avec Israël, déclare le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu

  • «Le Liban n’a pas besoin d’une guerre, c’est le moins qu’on puisse dire», a déclaré Sébastien Lecornu lors d'une visite au contingent français de la Finul  
  • «Sans compter que cette guerre pourrait avoir des effets escalatoires importants sur l'ensemble de la région»

DEIR KIFA: Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a estimé hier lors d'une visite dans le sud du Liban que ce pays n'avait «pas besoin d'une guerre» avec son voisin israélien, en conflit avec le Hamas palestinien, mettant en garde contre un risque d'escalade dans la région.

«Le Liban n’a pas besoin d’une guerre, c’est le moins qu’on puisse dire», a déclaré M. Lecornu à l’occasion de sa rencontre avec le contingent français de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul), la force de maintien de la paix de l'ONU.

«Sans compter que cette guerre pourrait avoir des effets escalatoires importants sur l'ensemble de la région», a-t-il ajouté, au premier jour de sa visite.

Les craintes d'un embrasement régional de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien en Israël le 7 octobre, s'accroissent en raison notamment de la montée des tensions à la frontière libano-israélienne. Celle-ci est le théâtre d'échanges de tirs entre l'armée israélienne d'un côté, et le puissant mouvement libanais Hezbollah et ses alliés de l'autre, qui soutiennent le Hamas.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit prononcer un discours aujourd’hui, pour la première fois depuis le début de la guerre.

Sébastien Lecornu a estimé que face aux tensions actuelles, personne n’avait intérêt à ce que le mandat de la Finul soit «interrompu», estimant que cette force de maintien était «la solution».

«S’il y a bien un moment dans lequel on a besoin d’observation et de dissuasion pour éviter une escalade, c’est bien en ce moment», souligne-t-il. Il regrette d'entendre qu’«ici ou là, la Finul devrait arrêter ses patrouilles», sans préciser à quel pays il fait allusion.

Les violences à la frontière ont commencé au lendemain de l'attaque du 7 octobre par le Hamas contre Israël qui a riposté en bombardant sans relâche la bande de Gaza. Ces bombardements ont fait 66 morts dans le sud du Liban, selon un décompte de l'AFP, dont 48 combattants du Hezbollah, et 7 civils.

Du côté israélien, 8 soldats et 1 civil ont été tués selon les autorités. Samedi, un obus a touché le siège de la Finul à Naqoura, sans faire de victime.

Constituée de plus de 10 000 hommes, la Finul est stationnée dans le sud du Liban depuis 1978 pour faire tampon avec Israël, les deux pays étant techniquement toujours en état de guerre. Elle compte près de 700 militaires français.

Venu au Liban «pour réaffirmer notre attachement à la stabilité du Liban, soutenir l’armée libanaise, échanger avec les autorités libanaises et avec les forces françaises déployées au sein de la Finul», le ministre français s’est aussi recueilli à Beyrouth devant le monument aux 126 soldats morts pour la France au Liban, dont les 58 chasseurs parachutistes des 1er et 9e RCP, quelques jours après les quarante ans de l’attentat du Drakkar.

Lors d’un entretien, M. Lecornu a également répété à son homologue, Maurice Sleem, le message qu’il est venu porter à Beyrouth: un soutien sans faille à la stabilité du Liban. Sa visite de deux jours se termine ce vendredi, avec plusieurs rencontres prévues, dont celle avec le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, et le chef des armées, Joseph Aoun.

Sébastien Lecornu s’était déjà rendu à Beyrouth en décembre dernier. Il avait notamment réveillonné avec le contingent français des Casques bleus de l’ONU et rencontré des responsables libanais afin de renforcer la coopération entre Paris et Beyrouth. À cette occasion, il avait réitéré «le soutien de la France au Liban» en espérant que le pays «se redresse».

(avec AFP)


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".