L’islamophobie joue un «rôle majeur» dans les signalements au programme britannique de lutte contre l’extrémisme, selon Amnesty International

Les musulmans sont huit fois plus signalés au programme que les non-musulmans dans le secteur de la santé, indique le rapport de 92 pages intitulé «This is the thought police» (C'est la police de la pensée) (Photo, Reuters).
Les musulmans sont huit fois plus signalés au programme que les non-musulmans dans le secteur de la santé, indique le rapport de 92 pages intitulé «This is the thought police» (C'est la police de la pensée) (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 04 novembre 2023

L’islamophobie joue un «rôle majeur» dans les signalements au programme britannique de lutte contre l’extrémisme, selon Amnesty International

  • Le programme Prevent est «fondamentalement incompatible avec les obligations du Royaume-Uni en matière de droits humains»
  • Les musulmans sont huit fois plus susceptibles d'être signalés que les non-musulmans dans le secteur de la santé

LONDRES: Les stéréotypes islamophobes liés à l'«extrémisme» et au «terrorisme» jouent un rôle majeur dans le signalement des individus au programme britannique de lutte contre l'extrémisme Prevent, selon un nouveau rapport d'Amnesty International qui affirme que ce programme est «fondamentalement incompatible avec les obligations du Royaume-Uni en matière de droits humains».

Les musulmans sont huit fois plus signalés au programme que les non-musulmans dans le secteur de la santé, indique le rapport de 92 pages intitulé «This is the thought police» (C'est la police de la pensée).

Le programme Prevent a été critiqué pour son rôle de «moyen de ratissage» en désignant à tort des personnes exposées au risque d'extrémisme.

Il appelle les enseignants, les médecins, les travailleurs sociaux et autres personnes à signaler les personnes à risque de commettre des actes terroristes.

Cependant, dans le rapport, qui comprenait des réunions avec plus de cinquante professionnels, dont des policiers, Amnesty a mis en garde sur le fait que la prise de décision dans ces cas reposait souvent sur l’«intuition».

La confidentialité et le manque de transparence entourant Prevent signifient également que bon nombre des personnes signalées dans le programme n’en comprennent pas la cause.

«Prevent fait obstacle à l'exercice de nombreux droits humains, notamment la liberté d'expression, de réunion, et le droit à l'égalité et à la non-discrimination», a affirmé Sacha Deshmukh, PDG d'Amnesty UK.

«Il n’y a aucune transparence, et les personnes doivent mener des batailles coûteuses sur plusieurs années pour obtenir des informations sur leur propre signalement», a-t-il ajouté.

«L’approche de ratissage fait inévitablement basculer la vie des innocents, et peut détruire leur vie et leur avenir.»

Le rapport d'Amnesty a recensé un schéma de discrimination à l'encontre des musulmans signalés au programme Prevent.

Dans l’un de ces cas, Zain, âgé de 14 ans, a été signalé à Prevent après avoir plaisanté lors d’un exercice d’incendie dans une école, en disant qu’il espérait que le bâtiment «brûle».

Six semaines plus tard, un camarade a averti que Zain voulait «faire exploser l’école», ainsi que les «enseignants qui s’y trouvent».

Bien que l'adolescent de 14 ans ait déclaré à l'école que ses propos étaient une blague parce qu'il était «stressé par les devoirs et le règlement», il a été signalé au programme Prevent.

Sa mère, Jasmine, qui n’a pas été informée du signalement de son fils, a affirmé: «L’enseignante a regardé mon fils, a vu un garçon musulman brun, et elle a fait le signalement à Prevent non pas sur la base de preuves mais sur la base de ses propres préjugés.»

«Le signalement a eu un impact négatif sur la famille. Ce cas ne montre aucun comportement indiquant une “radicalisation”. Il semble que les stéréotypes largement répandus associant les garçons musulmans à “l’extrémisme et au terrorisme” et au programme Prevent ont influé sur la décision de le signaler.»

Dans un autre cas, Irfan, un enseignant de trente ans, a été signalé au programme après avoir déposé une plainte contre son supérieur, qui l'aurait provoqué avec des insultes islamophobes, notamment en le traitant de «terroriste».

Cependant, après avoir été informé de son signalement, Irfan n’a reçu aucune autre information. Il a ensuite démissionné de son poste.

«J'ai fait bonne figure, mais lors de la visite de la police, mes enfants me regardaient et mon cœur battait à 300 battements par minute. Cela a eu un impact énorme sur ma santé mentale», a-t-il confié à Amnesty.

«Les personnes n’ont aucun moyen de savoir ce que les autorités font de leurs informations, ce que cela peut signifier pour elles, ou si elles seront signalées comme un danger à vie», affirme M. Deshmukh.

«Le voile du secret est alarmant. Nous sommes particulièrement préoccupés par le nombre croissant de jeunes, en particulier les minorités, les musulmans et les individus présentant une diversité neurologique, qui sont orientés vers le programme Prevent

«Les problèmes sont si graves que Prevent devrait être supprimé et remplacé par un investissement plus important dans la protection de l’enfance et l’éducation, ainsi que par des méthodes de protection ayant fait leurs preuves.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.