À l’IMA, le retour de la question palestinienne, ici et maintenant

Expositions, spectacles, cinéma, rencontres et débats, visites guidées, ateliers jeune public, rencontres littéraires… six mois durant, c'est tout l’IMA qui se met à l’heure palestinienne! (Photo IMA).
Expositions, spectacles, cinéma, rencontres et débats, visites guidées, ateliers jeune public, rencontres littéraires… six mois durant, c'est tout l’IMA qui se met à l’heure palestinienne! (Photo IMA).
Short Url
Publié le Mardi 07 novembre 2023

À l’IMA, le retour de la question palestinienne, ici et maintenant

  • Expositions, spectacles, cinéma, rencontres et débats, visites guidées, ateliers jeune public, rencontres littéraires… six mois durant, c'est tout l’IMA qui se met à l’heure palestinienne
  • Un grand moment à l’IMA; le colloque sur le thème de la cause palestinienne: «Le retour de la question palestinienne, Ici & Maintenant»

PARIS: En 2023, année de commémoration du 75e anniversaire de la Nakba, l’Institut du monde arabe (IMA) avait d’ores et déjà choisi de donner à voir l’élan et l’irréductible vitalité de la création palestinienne, qu’elle s’élabore dans les territoires ou dans l’exil. Mais le 7 octobre dernier est aussi venu rappeler l’ampleur et l’importance de cette question, de ce conflit vieux de soixante-dix ans.

Approches muséales plurielles, moment d'éternité du grand Mahmoud Darwich déclamant ses vers avec en écho les calligraphies de Koraïchi et Massoudy, dialogue photographique entre la Terre sainte «inventée» des orientalistes et celle des contemporains, exposition des précieuses archives palestiniennes de Jean Genet…

Expositions, spectacles, cinéma, rencontres et débats, visites guidées, ateliers jeune public, rencontres littéraires… six mois durant, c'est tout l’IMA qui se met à l’heure palestinienne!

À noter, un événement exceptionnel le 17 novembre prochain: Mahmoud Darwich par Walid Ben Selim. Dans Le Lanceur de dés, son ultime œuvre, l’immense poète palestinien Mahmoud Darwich se penche sur le sens de la vie et la succession de hasards qui déterminent l’existence d’un homme. Que se serait-il passé si le dé était tombé sur une autre de ses facettes? Walid Ben Selim en propose son interprétation dans la salle d'exposition des «Palestiniens et Palestiniennes en leurs musées», accompagné d'Agathe Di Piro au piano et de Nidhal Jaoua au qanoun.

Walid Ben Selim, slameur, chanteur et membre du groupe fusion N3rdistan, en a fait un tour de chant habité et poignant, où se lovent les mots, en arabe et en français. Accompagné d'Agathe Di Piro au piano et de Nidhal Jaoua au qanoun, il nous offre une composition d’une beauté époustouflante, relevant d’une forme inédite de «musique classique du monde».

Le planning des événements

 

  • Contes de Palestine par Praline Gay-Para

Praline Gay-Para n’est pas seulement une conteuse hors pair; c’est aussi une ethnolinguiste qui, depuis de nombreuses années, collecte contes et littératures populaires en Palestine, dans les camps de réfugiés de l’exil et dans les recueils. Elle nous emmènera dans ces récits avec poésie et humour. (Samedi 18 novembre à 15 h)

  • Visite guidée «Ce que la Palestine apporte au monde»

«Ce que la Palestine apporte au monde» se décline en trois volets. Laissez-vous guider par notre conférencière à tous les étages de l’IMA pour découvrir, dans les valises de Jean Genet, la relation particulière de l’écrivain avec la Palestine; pour confronter des photographies de la Palestine d’hier et d’aujourd’hui; pour admirer les virtualités possibles d’un futur musée de Palestine. (Dimanche 12 novembre à 15h)

  • Cinéma: Bye Bye Tibériade

Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe...

Mercredi 8 novembre à 20 h

  • Cinéma: Last Days of Summer/Farha

Farha, une jeune fille de 14 ans, assiste depuis un garde-manger fermé à clé à la catastrophe...

Dimanche 19 novembre à 16 h 30

  • Cinéma: 3 000 Nuits

Années 1980, à la veille des événements de Sabra et Chatila. La révolte gronde...

Dimanche 19 novembre à 18 h 30

Le retour de la question palestinienne

Un grand moment à l’IMA; le colloque sur le thème de la cause palestinienne: «Le retour de la question palestinienne, Ici & Maintenant», le 7 octobre 2023 ayant marqué un tournant dans le conflit. Un conflit vieux de soixante-dix ans. Les circonstances dramatiques que traverse la région ont fait resurgir l’ampleur et l’importance de cette question. Cette rencontre a pour enjeu d’apporter à chacun, à travers les expertises de spécialistes, historiens et personnalités issues de la société civile, un éclairage sur les précédents et les enjeux d’une guerre qui menace d’embraser la région et contribue à bouleverser l’ordre mondial. Avec Bertrand Badie, Pierre Haski et Karim Kattan, le 8 novembre à 19 h.

Un autre débat tout aussi brûlant, le 19 novembre prochain: «La Nakba: Hors du Lieu, Hors du Temps», toujours dans le cadre de l’événement intitulé «Ce que la Palestine apporte au monde».

La Nakba est sans conteste le nœud originel du conflit israélo-palestinien. Pour les Palestiniens, elle est synonyme du droit absolu d’un peuple à exister et à être reconnu comme tel, alors qu’elle est vécue comme une menace existentielle par les Israéliens. Abordant les divers aspects humains, idéologiques et historiques de ce moment crucial de l’année 1948, ce débat entend montrer qu’une solution existe pourtant. Avec Dominique Vidal, journaliste et essayiste; Elias Sanbar, historien, poète et essayiste palestinien et Ayman Odeh, avocat et homme politique arabe israélien.


L'actrice de «Bridgerton» confie qu'on lui a conseillé de ne pas faire campagne pour les Palestiniens

L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
Short Url
  • Nicola Coughlan déclare que des initiés d'Hollywood l’ont avertie que son engagement pourrait nuire à sa carrière
  • La star irlandaise se sent « moralement responsable » de faire campagne pour le cessez-le-feu et de continuer à collecter des fonds

LONDRES : L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que sa défense de la cause palestinienne pourrait nuire à sa carrière.

La star de « Bridgerton » et de « Derry Girls » a déclaré à Teen Vogue que des personnes à Hollywood l'avaient avertie de ne pas soutenir ouvertement les droits des Palestiniens, mais elle a continué à faire campagne pour un cessez-le-feu à Gaza et porte toujours publiquement un pin's Artists4Ceasefire.

« On vous dit effectivement que vous ne trouverez pas de travail, que vous ne ferez pas ceci ou cela, mais je pense aussi qu'au fond de vous, si vous savez que vous ne voulez pas que des innocents souffrent, alors il ne faut pas se soucier des réactions des gens », a-t-elle déclaré.

« Ma famille a vécu à Jérusalem à la fin des années 70 et au début des années 80, avant ma naissance, et j'ai donc entendu de source directe des récits sur la vie là-bas ».

Elle explique que son père, qui a servi dans l'armée irlandaise, s'est rendu dans « de nombreuses régions déchirées par la guerre après le conflit pour tenter d'aider à la reconstruction », ce qui l'a profondément marquée.

« Je suis tellement chanceuse d'être arrivée à ce stade de ma carrière, et je suis déjà privilégiée étant une femme blanche ».

« Ensuite, le fait de pouvoir exercer le métier que j'aime, de voyager dans le monde entier et de rencontrer des gens extraordinaires me donne la responsabilité morale de rendre la pareille ».

Elle a mis un point d'honneur à continuer à faire campagne et à collecter des fonds autour de cette question, ajoutant : « Pour moi, il s'agit essentiellement de soutenir tous les innocents, ce qui peut paraitre très simple, mais je pense qu'il faut examiner les situations et se demander si nous  les soutenons , peu importe leur origine et leur identité. C'est ce qui me motive ».

Coughlan estime que les médias sociaux jouent un rôle dans la défense de la cause, mais qu'il faut faire preuve de nuance. « Nous devrions être plus nombreux à essayer de comprendre à quel point c'est bouleversant et traumatisant pour les Juifs, et combien il est horrible que tous ces innocents soient assassinés en Palestine », a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnalités de Hollywood ont subi des revers pour avoir ouvertement soutenu les Palestiniens ou critiqué Israël.

L'actrice mexicaine Melissa Barrera a été renvoyée du dernier film « Scream » pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à la Palestine, tandis que le réalisateur Jonathan Glazer a suscité la controverse en utilisant son discours de remerciement aux Oscars pour son film « The Zone of Interest » pour critiquer la guerre de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Saudi Coffee Co. et Bieder & Maier mélangent deux cultures du café

Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Short Url
  • Le fabricant de café viennois collabore avec une marque locale pour acheter des grains d'Arabica à Jazan
  • À partir de l'automne de cette année, un certain nombre de cafés seront ouverts en Arabie saoudite, avec Cenomi Retail comme partenaire de franchise

RIYAD : Le Royaume et l'Autriche ont récemment célébré la première mondiale du « Premium Saudi Blend » du fabricant de café viennois Bieder & Maier et de la Saudi Coffee Company.

Le lancement de ce produit rapproche les cultures saoudienne et autrichienne du café. Lors des présentations à Vienne et à Riyad, les invités ont pu goûter la nouvelle torréfaction, qui convient aussi bien à l'espresso qu'au café filtre et à l'infusion à froid.  

photo
Bieder & Maier collabore avec la marque Jazean pour se positionner comme la première marque mondiale à acquérir directement les meilleurs grains d'Arabica de Jazan. (Fourni)

« Le café incarne notre culture et notre identité », a déclaré Khalid AbouTheeb, PDG de Saudi Coffee Company, à Arab News. « Dans le but de renforcer l'industrie locale du café et de promouvoir notre tradition, nous avons collaboré avec Bieder & Maier, une entreprise viennoise de premier plan dans le domaine du café.

 AbouTheeb a précisé que cette collaboration avait été facilitée par le ministère saoudien de l'Investissement. « Grâce à cette collaboration, la Saudi Coffee Company proposera aux marchés saoudien et autrichien des cafés uniques avec des grains saoudiens mélangés à des grains internationaux », a-t-il déclaré.

 


Le cinéma soudanais pour faire sortir la guerre de l'indifférence

L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
Short Url
  • Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise
  • Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes

ASSOUAN, Egypte : Le cinéma pour faire sortir la guerre au Soudan de l'indifférence: au Festival du film d'Assouan en Egypte, des réalisateurs et des acteurs soudanais témoignent du désespoir d'un peuple plongé dans des conflits sans fin.

«Il faut que nous parlions de nous et de nos problèmes passés sous silence, même via une simple production artistique», dit à l'AFP l'actrice soudanaise Eiman Yousif.

Un an de guerre sanglante entre généraux rivaux au Soudan ont mis à genoux ce pays du nord-est de l'Afrique, déjà l'un des plus pauvres avant la guerre.

Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise. Des acteurs et des réalisateurs soudanais de premier plan sont venus soutenir la production de leur pays.

Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes.

Dans ce film, ayant pour trame de fond les événements ayant mené le Soudan du Sud à indépendance en 2011, l'actrice incarnait Mona, une chanteuse originaire du Nord ayant renoncé à sa carrière pour son mari.

«La sécession du sud a été un événement majeur et nous avons tous été atteints psychologiquement» par cette guerre, affirme l'actrice drapée dans une robe traditionnelle soudanaise blanche.

Au Soudan, l'industrie du cinéma a beaucoup souffert du régime conservateur, sécuritaire et liberticide de l'autocrate Omar el-Béchir renversé en 2019.

- Une production «résultat de souffrances» -

Sous ses trente ans de dictature de nombreux cinémas de la capitale Khartoum ou du reste du pays ont fermé leurs portes.

«On fait tout notre possible pour que la production cinématographique ne s'arrête pas à nouveau» dans un pays où «elle est le résultat de souffrances», explique à l'AFP le réalisateur soudanais Mohammed al-Tarifi en marge du festival.

Parmi les courts-métrages projetés à Assouan, «Une brique pour elles» du réalisateur Razan Mohamed raconte le destin sinueux de femmes déplacées en 2003 vers un camp de réfugiés pendant la guerre au Darfour.

«A l'heure où nous parlons, elles ont été déplacées pour une deuxième fois, on ne sait pas vers où», dit M. al-Tarifi.

Egalement à l'affiche, le film «Femmes de guerre» du réalisateur soudanais Al-Qadal Hassan qui traite de l'impact des guerres sur des femmes dans l'Etat du Nil Bleu (sud).

«Les guerres et les crises épuisent» mais elles sont aussi sources de «rêves et de nouvelles idées», dit Eiman Yousif.

Un an de guerre a dévasté le Soudan et fait des milliers de morts. Elle a aussi jeté plus de deux millions de Soudanais sur les routes de l'exil, dont 500.000 ont choisi l'Egypte.

«La diaspora génère de la créativité et la présence soudanaise au Caire s'accompagne d'un mouvement artistique très actif qui va permettre à davantage de productions de voir le jour», poursuit M. Tarifi.

Dans un Soudan avide de changements, un nouveau cinéma nourri par la révolution qui a chassé du pouvoir Omar el-Béchir a émergé.

En tête de ceux-ci, «Tu mourras à 20 ans», réalisé par Amjad Abou Alala, a été le premier film soudanais sélectionné aux Oscars et le premier à être diffusé sur la plateforme en ligne Netflix après avoir raflé plusieurs récompenses internationales, dont à la Mostra de Venise.

Dans ce long-métrage, un mystique soufi prédit la mort à 20 ans du protagoniste Muzamil, qui vit dans l'inquiétude, jusqu'à sa rencontre avec un vieux réalisateur misanthrope qui l'initie à l'hédonisme.

Un hymne à la liberté questionnant le rigorisme religieux, fait impensable il y a encore quelques années dans ce pays très majoritairement musulman.

Même si les salles de cinéma sont rares au Soudan, pour Eiman Youssif «il suffit d'un projecteur et d'un mur blanc pour montrer des films aux gens. Le plus important, c'est de regarder».