La construction d'une église à Bahreïn illustre la réputation de tolérance des pays du Golfe

    La cathédrale Notre-Dame d'Arabie devrait accueillir le public en mai. (Fourni).
La cathédrale Notre-Dame d'Arabie devrait accueillir le public en mai. (Fourni).
Le roi Khalifa de Bahreïn en 2014, avec le pape François, discutant du projet d'église. ('A Brief History of Christianity in Bahrain' by Betsy Mathieson)
Le roi Khalifa de Bahreïn en 2014, avec le pape François, discutant du projet d'église. ('A Brief History of Christianity in Bahrain' by Betsy Mathieson)
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Publié le Jeudi 24 décembre 2020

La construction d'une église à Bahreïn illustre la réputation de tolérance des pays du Golfe

  • La cathédrale Notre-Dame d'Arabie, construite sur un terrain offert par le roi Hamad, devrait accueillir le public en mai 2021
  • La cathédrale est conçue sous la forme d'une tente où l’on croit que le prophète Moïse rencontrait les gens

DUBAÏ : Tout a commencé il y a sept ans. A l'époque, le monarque de Bahreïn a fait don d'un terrain à la communauté catholique du royaume. En 2014, le roi Hamad Al-Khalifa a rencontré le pape François au Vatican pour réaffirmer l'engagement du royaume de Bahreïn en faveur de la coexistence et lui remettre une maquette d'un mètre de long représentant en détail la cathédrale et ses environs.

En effet, Bahreïn inaugurera l'année prochaine la plus grande cathédrale catholique de la région du Golfe, ce qui témoigne de l’ouverture et de la tolérance enracinées dans cette région. La cathédrale Notre-Dame d'Arabie, qui doit accueillir le public en mai, se situe sur un complexe d'environ 9 000 mètres carrés dans la municipalité d'Awali, peuplée d'expatriés, à environ 20 kilomètres de la capitale, Manama.

Outre la cathédrale, le complexe bordé de palmiers comprendra un bâtiment polyvalent, une cour spacieuse ainsi qu'un parking sur deux étages. Mais pourquoi ce petit pays à majorité musulmane - plus petit que Londres - érige-t-il un monument chrétien significatif ?

 

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La cathédrale se situe sur un complexe d'environ 9 000 mètres carrés dans la municipalité d'Awali, peuplée d'expatriés. (Fourni)

Le père Saji Thomas est un prêtre né au Kerala qui a servi à Bahreïn en tant que membre du Vicariat apostolique d'Arabie du Nord pendant les sept dernières années. Il surveille de près la construction de la cathédrale. Le père Thomas est chargé de ce projet architectural herculéen depuis la mort soudaine de l'évêque italien Camillo Ballin en avril dernier. « Je me suis retrouvé comme un poisson sorti de l'eau », déclare le père Thomas à Arab News. « C'était une période dure pour moi. Mais l'évêque Camillo m'avait expliqué comment procéder avec la cathédrale, ce qui m'a facilité la tâche. Je suis très fier de faire partie du projet de construction ».

En dépit de la pandémie de coronavirus qui a modifié les plans de construction, 80 % de la construction concrète de la cathédrale est achevée, explique-t-il. Conçue pour accueillir 2 300 fidèles, la cathédrale est le fruit d'une collaboration entre le cabinet bahreïni Mohammed Jalal Contracting et une équipe d'architectes et d'ingénieurs italiens chevronnés.

En 2014, le roi Hamad Al-Khalifa présente au pape François une maquette représentant la cathédrale qui sera construite. (« Une brève histoire du christianisme au Bahreïn » par Betsy Mathieson)

Selon le père Thomas, la forme particulière de la cathédrale ressemble à une tente où le prophète Moïse rencontrait les gens, selon l'Ancien Testament. Sa structure est surmontée d'un dôme octogonal - un détail géométrique très symbolique que l'on retrouve dans de nombreuses églises à travers le monde, telles que la basilique San Vitale de Ravenne et la cathédrale d'Aix-la-Chapelle en Allemagne. Dans la religion chrétienne, le chiffre 8 représente la résurrection et un nouveau départ. Ses quatre murs intérieurs de la cathédrale et son autel sont recouverts de marbre, tandis que ses quatre coins renferment quatre chapelles et une zone d'ascenseurs qui mènent au parking souterrain.

Une des chapelles révèle notamment la sainte du Vicariat Apostolique d'Arabie du Nord : Notre-Dame d'Arabie - la Vierge Marie couronnée tenant un rosaire et portant l'Enfant Jésus dans ses bras. Au-dessus, dans l'abside de la cathédrale, on observe une série d'icônes peintes à la main en Italie, qui évoquent des scènes bibliques allant de la Nativité de Jésus-Christ à la Cène et à la Crucifixion.

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Le Père Saji Thomas

 

En outre, l'autel, le baptistère, les bancs et les autres éléments d'ameublement de la cathédrale sont eux aussi fabriqués en Italie. Le bâtiment polyvalent adjacent est en phase de construction. Le bâtiment de cinq étages sert de centre pastoral, de résidence et de bureau pour l'évêque et ses assistants. Il constitue également un lieu de formation des nouveaux arrivants sur l'histoire, les lois et les traditions des pays (Koweït, Bahreïn, Qatar et Arabie saoudite) et appartient au Vicariat apostolique d'Arabie du Nord.

Cette cathédrale réaffirme la renommée de Bahreïn - qui compte 1,5 million de citoyens - comme pays d'ouverture et de tolérance à l'égard des autres religions, y compris le judaïsme et l'hindouisme. En effet, Bahreïn était un pays accessible aux commerçants et aux étrangers qui apportaient leurs idées et fondaient des écoles, des compagnies aériennes, pétrolières et bancaires. La première église catholique dans la péninsule arabique a été érigée à Manama en 1939, avant l'indépendance.

La célèbre église du Sacré-Cœur - construite sur un terrain offert par l'émir de Bahreïn de l’époque - est toujours en place aujourd'hui et accueille des milliers de catholiques. Le père Thomas précise que le soutien apporté par la monarchie est un élément essentiel qui a conduit le pays à adopter cette culture de tolérance. « Je pense que cela dépend surtout de la famille régnante. Dès le départ, le roi et la famille royale ont fait preuve d'une grande bienveillance à l'égard des expatriés », affirme-t-il.

La Constitution du Bahreïn préserve le droit des non-musulmans à pratiquer leur culte et à afficher les symboles de leur foi. Avec leurs pairs musulmans, ils occupent de hautes fonctions dans divers domaines, de la législation au commerce.

Une autre date cruciale dans l'histoire du christianisme à Bahreïn remonte à l'année 1892, lorsque le révérend américain Samuel Zwemer et ses missionnaires ont débarqué dans ce territoire arabe et y ont fondé la première église protestante de la région. Aujourd'hui, on compte 19 églises enregistrées dans différentes régions du Bahreïn, telles que Sar et Budaiya, et près de 9 % de la population est chrétienne.

« Au Moyen-Orient et dans la région du Golfe, nous nous appuyons sur une main-d'œuvre qualifiée, composée d'expatriés du monde entier. On y trouve des ingénieurs, des médecins et des infirmières », a déclaré le père Thomas au sujet des expatriés, qui représentent plus de la moitié de la population totale du royaume. Il a également noté que de nombreux chrétiens de Bahreïn sont originaires d'Asie du Sud, à savoir de l'Inde, du Pakistan et du Sri Lanka. Les Européens et les Arabes de la région du Levant représentent le reste de la population chrétienne de l'île.

Originaire de Chypre, Mario Glykys, 32 ans, est un consultant en numérique basé à Dubaï, qui a passé son enfance au Bahreïn de l'âge de 3 ans à 18 ans. Il évoque avoir vécu avec sa famille une « expérience très positive » dans la société bahreïnie, en tant qu'expatrié et membre actif de l'Église orthodoxe grecque.

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Originaire de Chypre, Mario Glykys, 32 ans, est un consultant en numérique basé à Dubaï. (Fournie). 

 « Au cours des années, je comprends de plus en plus la chance que nous avons eue de grandir dans une société aussi diverse », confie M. Glykys à Arab News. « J'ai toujours eu le sentiment de faire partie de la communauté et je n'ai jamais ressenti que j'étais un étranger. Pour ce qui est de la religion, la tolérance est le mot que je préfère utiliser. Nous n'avons jamais rencontré de problème en pratiquant notre foi - c'était en fait plutôt le contraire ».

« Chaque année à Noël, les hôtels sont décorés avec des sapins de Noël, à Bahreïn comme aux Emirats Arabes Unis », ajoute M. Glykys, en précisant que les musulmans de l'île « se sont habitués » à ce genre de décor festif. « Ils sont très désireux de comprendre, au-delà de leur religion et potentiellement de leur culture, comment les autres peuples célèbrent leurs fêtes et quelles sont leurs croyances », poursuit-il.

M. Glykys ne se montre pas surpris de voir que la plus grande cathédrale du Golfe se trouve à Bahreïn. « Ça fait vraiment plaisir de voir que Bahreïn fait figure de pionnier en permettant aux gens de pratiquer leur religion ». Selon un citoyen musulman bahreïni, qui a souhaité garder l'anonymat, bien qu'une vague d'idéologies extrémistes ait déferlé sur le Golfe à la fin des années 1970 - à la suite de la révolution islamique iranienne et du siège de la Mecque en 1979 - les Bahreïnis ont fini par revenir à « la rationalité et la raison ».

Pour lui, « Bahreïn est un pays de diversité de pensée. Ils n'ont jamais changé l'identité de Bahreïn et j'en suis très fier ».

Nombreux sont ceux qui, dans le Golfe, perçoivent le petit Bahreïn comme un exemple prometteur pour le Moyen-Orient qui illustre le respect des autres. « Les religions peuvent parfaitement coexister ; c’est possible », affirme le père Saji. Il fait remarquer que la cathédrale n'est qu'à deux kilomètres d'une mosquée. « C'est précisément et explicitement le paysage que nous observons ici à Bahreïn avec la construction de la cathédrale ».

Twitter : @artprojectdxb

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le retrait de Soueida fragilise le pouvoir syrien

Cette photographie aérienne montre de la fumée s'élevant au-dessus des bâtiments du village d'al-Mazraa, dans le gouvernorat de Sweida, au sud de la Syrie, alors que les affrontements entre les combattants des tribus bédouines et les hommes armés druzes se poursuivent, le 18 juillet 2025. (AFP)
Cette photographie aérienne montre de la fumée s'élevant au-dessus des bâtiments du village d'al-Mazraa, dans le gouvernorat de Sweida, au sud de la Syrie, alors que les affrontements entre les combattants des tribus bédouines et les hommes armés druzes se poursuivent, le 18 juillet 2025. (AFP)
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  • Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est vu contraint de retirer ses forces du bastion druze de Soueida meurtri par des violences inter-communautaires, poussé par les frappes et menaces israéliennes ainsi que les pressions internationales
  • M. Chareh a reconnu que ses options étaient limitées et qu'il avait le choix entre "une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze" ou "donner la priorité à l'intérêt national"

BEYROUTH: Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est vu contraint de retirer ses forces du bastion druze de Soueida meurtri par des violences inter-communautaires, poussé par les frappes et menaces israéliennes ainsi que les pressions internationales.

Depuis qu'il a pris le pouvoir en décembre après avoir évincé Bachar al-Assad, M. Chareh s'est efforcé de se détacher de son passé de jihadiste et de rétablir l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire morcelé par la guerre civile pendant plus d'une décennie.

Mais le retrait de ses troupes de Soueida dans le sud de la Syrie, déployées pour rétablir l'ordre après des combats entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes, a entamé son influence.

Qu'est ce qui a motivé la décision de M. Chareh? Et les violences répétées impliquant les minorités portent-elles atteinte à son leadership?

- Pressions internationales -

Dans son discours jeudi, M. Chareh a souligné que "l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, avait sauvé la région d'un sort inconnu", quelques heures après des frappes israéliennes contre des cibles du pouvoir à Damas.

Israël, qui affirme soutenir la minorité druze, une branche de l'islam, a menacé d'intensifier ses bombardements si M. Chareh ne retirait pas ses troupes de Soueida, où quatre jours de combats ont fait près de 600 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les Etats-Unis, qui se sont rapprochés de la Syrie depuis l'arrivée au pouvoir de M. Chareh, ont appelé mercredi les forces gouvernementales à se retirer de Soueida, afin d'apaiser les tensions avec leur allié israélien.

Pour Jamal Mansour, analyste spécialisé dans les études syriennes et israéliennes à l'Université de Toronto, "le retrait a été imposé au pouvoir vu le déséquilibre des forces avec (l'intervention) d'Israël".

"Américains et Israéliens ont poussé (pour un retrait), et le pouvoir a été contraint de battre en retraite (...) car il était incapable de conserver (son contrôle) sur cette région sans payer un prix très élevé qui aurait entraîné une nouvelle intervention israélienne."

- Menaces israéliennes -

M. Chareh a reconnu que ses options étaient limitées et qu'il avait le choix entre "une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze" ou "donner la priorité à l'intérêt national".

Après l'entrée des troupes à Soueida, Israël a bombardé le QG de l'armée à Damas et les environs du palais présidentiel.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que le retrait avait été obtenu "par la force".

Face à la pression militaire israélienne, une source diplomatique occidentale a déclaré à l'AFP que "Chareh était conscient de la situation. Il est réaliste, il sait que la Syrie est en position de faiblesse et que la meilleure option est de parvenir à un accord avec les Israéliens".

Heiko Wimmen, directeur de l'International Crisis Group pour l'Irak, la Syrie et le Liban, estime que le retrait de Soueida montre que M. Chareh "fait un pas de plus vers l'acceptation de la réalité, à savoir l'influence israélienne aux portes de Damas".

Le pouvoir syrien a reconnu l'existence de négociations indirectes avec Israël, qui occupe une partie du Golan syrien depuis 1967 et a déployé des troupes il y a quelques mois à certains endroits du sud de la Syrie.

Pour Jamal Mansour, les événements de Soueida "placent Israël dans une meilleure position dans les  négociations".

Un accord de normalisation entre les deux pays voisins est peu probable, selon la source diplomatique, mais il est possible pour Israël de parvenir à un accord de sécurité avec la Syrie à des conditions qui lui conviennent.

- Contrôle des factions -

Après près de 14 ans de guerre civile et des décennies de répression sous Assad, M. Chareh veut  satisfaire sa base populaire et aussi unir le pays sous l'autorité de l'Etat.

Mais le retrait de Soueida nuit à ces efforts, déjà sapés par les violences meurtrières en mars contre la minorité alaouite.

Ce retrait jette le doute sur la capacité de M. Chareh à contrôler les diverses factions, notamment les groupes jihadistes, après l'annonce en janvier de la dissolution de tous les groupes armés et leur intégration à l'Etat.

Pour Jamal Mansour, ce qui s'est passé à Soueida "révèle la faiblesse de l'autorité de Chareh". "Le défi pour lui est de pouvoir consolider son autorité" sur ces factions et "de contrôler l'appareil sécuritaire".

Les Kurdes, eux, restent attachés à leur administration autonome dans le nord-est du pays.

Pour Heiko Wimmen, le pouvoir a donné aux Kurdes "de nombreuses raisons d'être très méfiants à l'égard de toute forme d'intégration".


Syrie: affrontements entre combattants tribaux et druzes aux abords de Soueida

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  • Les forces gouvernementales se sont retirées jeudi de la ville à majorité druze de Soueida, le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, affirmant sa volonté d'éviter une "guerre ouverte" avec Israël qui dit vouloir protéger les druzes.
  • Un cessez-le-feu est entré en vigueur mais la présidence syrienne a accusé jeudi soir dans un communiqué les combattants druzes de le violer.

WALGHA: Des affrontements opposent vendredi des combattants tribaux, proches des autorités syriennes, aux groupes druzes aux abords de la ville de Soueida, dans le sud de la Syrie, d'où les forces gouvernementales se sont retirées, ont indiqué à l'AFP une ONG et des sources au sein des belligérants.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état "d'affrontements à l'ouest de Soueida entre des combattants tribaux et des bédouins d'un côté, soutenus par les autorités, et des combattants druzes de l'autre".

Des combattants des deux bords ont confirmé aux correspondants de l'AFP des échanges de tirs.

Les forces gouvernementales se sont retirées jeudi de la ville à majorité druze de Soueida, le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, affirmant sa volonté d'éviter une "guerre ouverte" avec Israël qui dit vouloir protéger les druzes.

Le pouvoir syrien était intervenu dans la région en début de semaine, dans le but affiché de mettre fin à des affrontements entre combattants druzes et tribus bédouines sunnites locales. Les violences ont fait près de 600 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'OSDH, des groupes druzes et des témoins ont accusé les forces gouvernementales de prendre le parti des bédouins et d'avoir commis des exactions lors de leur déploiement à Soueida.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur mais la présidence syrienne a accusé jeudi soir dans un communiqué les combattants druzes de le violer.

Vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main forte aux bédouins, étaient massés dans plusieurs villages autour de Soueida, selon trois correspondants de l'AFP sur place.

Des tirs et des explosions étaient entendus par intermittence.

Plusieurs combattants druzes ont indiqué au correspondant de l'AFP à Soueida répliquer aux sources de tirs à l'ouest de la ville.

Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l'AFP près du village de Walgha être venu avec ses hommes de la région de Hama (centre) "en réponse aux appels à l'aide des bédouins".

Un correspondant de l'AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés ou encore en train de brûler, dans le village druze de Walgha désormais sous contrôle des forces tribales et des bédouins.

Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes. Cette minorité ésotérique issue d'une branche de l'islam est aussi implantée au Liban et en Israël.


Les ministres des AE du Moyen-Orient soutiennent la sécurité, la stabilité et la souveraineté de la Syrie

 Le ministre des affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le ministre des affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
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  • Les ministres des Affaires étrangères ont salué l'engagement du président syrien à demander des comptes à tous les responsables des violations commises contre les citoyens syriens dans le gouvernorat de Sweida
  • Le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, et ses homologues de Jordanie, des Émirats arabes unis, du Qatar, de Bahreïn, d'Irak, d'Oman, du Koweït, du Liban, d'Égypte et de Turquie ont eu des entretiens intensifs

RIYADH : Les ministres des Affaires étrangères des pays du Moyen-Orient, dont l'Arabie saoudite, ont affirmé leur soutien à la sécurité, à l'unité, à la stabilité et à la souveraineté de la Syrie dans une déclaration commune publiée jeudi.

Le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal bin Farhan, et ses homologues de Jordanie, des Émirats arabes unis, du Qatar, de Bahreïn, d'Irak, d'Oman, du Koweït, du Liban, d'Égypte et de Turquie ont eu des entretiens intensifs sur l'évolution de la situation en Syrie au cours des deux derniers jours.

Les discussions visaient à définir une position commune et à coordonner les efforts pour soutenir le gouvernement syrien dans ses efforts pour reconstruire la Syrie sur des bases qui garantissent sa sécurité, sa stabilité, son unité, sa souveraineté et les droits de tous ses citoyens.

Le prince Faisal s'est entretenu jeudi avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio pour souligner l'importance du respect de l'indépendance et de la souveraineté de la Syrie, la nécessité de mettre fin à l'agression israélienne sur le territoire syrien et l'importance d'unir les efforts pour soutenir les mesures prises par le gouvernement syrien pour instaurer la sécurité et faire respecter l'État de droit sur l'ensemble de son territoire.

Les ministres des affaires étrangères ont salué le cessez-le-feu conclu pour mettre fin à la crise dans le gouvernorat de Sweida et ont souligné la nécessité de sa mise en œuvre pour protéger la Syrie, son unité et ses citoyens, empêcher l'effusion de sang syrien et assurer la protection des civils et de l'État de droit.

Ils se sont également félicités de l'engagement pris par le président syrien Ahmad Al-Sharaa de demander des comptes à tous les responsables des violations commises à l'encontre des citoyens syriens dans le gouvernorat de Sweida.

Les ministres ont exprimé leur soutien à tous les efforts visant à instaurer la sécurité et l'État de droit dans le gouvernorat de Sweida et dans l'ensemble de la Syrie.

Ils ont également condamné et rejeté les attaques israéliennes répétées contre la Syrie et ont déclaré qu'elles constituaient des violations flagrantes du droit international et une atteinte manifeste à la souveraineté de la Syrie, qui déstabilise sa sécurité, sa stabilité et son unité et sape les efforts déployés par le gouvernement pour construire une nouvelle Syrie qui réponde aux aspirations et aux choix de son peuple.

Ils ont ajouté que la sécurité et la stabilité de la Syrie sont un pilier de la sécurité et de la stabilité régionales et une priorité commune.

Les ministres ont appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement syrien dans son processus de reconstruction et ont demandé au Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités juridiques et morales afin de garantir le retrait total d'Israël des territoires syriens occupés, la cessation de toutes les hostilités israéliennes contre la Syrie et de toute ingérence dans ses affaires, ainsi que la mise en œuvre de la résolution 2766 et de l'accord de désengagement de 1974.