Lutte contre l'antisémitisme: « la culture a plus que jamais un rôle important à jouer», selon Abdul Malak

La ministre française de la Culture, Rima Abdul-Malak, s'adresse au public lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 7 novembre 2023. (Photo, Thomas SAMSON / AFP)
La ministre française de la Culture, Rima Abdul-Malak, s'adresse au public lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 7 novembre 2023. (Photo, Thomas SAMSON / AFP)
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Publié le Jeudi 09 novembre 2023

Lutte contre l'antisémitisme: « la culture a plus que jamais un rôle important à jouer», selon Abdul Malak

  • «La culture entretient notre mémoire, elle construit des ponts entre les époques, entre les hommes. Elle encourage à dialoguer, à nous comprendre. Elle est le meilleur rempart contre les préjugés et le meilleur chemin vers l'altérité»
  • La ministre a indiqué qu'elle réunira jeudi tous les établissements publics relevant du ministère de la Culture pour échanger «sur les actions déjà initiées et celles qui pourraient être entreprises au regard de la situation que connaît le pays»

PARIS: La culture "a plus que jamais un rôle important à jouer pour la prévention et la lutte contre l'antisémitisme", a affirmé mercredi la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, à l'occasion d'un déplacement au Mémorial de la Shoah.

"La culture entretient notre mémoire, elle construit des ponts entre les époques, entre les hommes. Elle encourage à dialoguer, à nous comprendre. Elle est le meilleur rempart contre les préjugés et le meilleur chemin vers l'altérité", a-t-elle déclaré aux côtés de son homologue allemande, Claudia Roth, à l'occasion de la commémoration du 85e anniversaire de la Nuit de Cristal.

Face à la recrudescence des actes antisémites en France depuis la guerre déclenchée par les massacres perpétrés le 7 octobre par le Hamas en Israël -plus de 1 000 en un mois, selon le ministère de l'Intérieur- Rima Abdul Malak a souligné "l'importance de lieux de mémoire comme celui du Mémorial de la Shoah", en annonçant une hausse de 500 000 euros de son budget "pour amplifier" son action.

"Nous allons organiser davantage d'expositions pour lutter contre l'antisémitisme", à l'image du lancement "d'une nouvelle exposition numérique" avec la Villette et le Musée d'art et d'histoire du judaïsme, a-t-elle ajouté.

La ministre a également indiqué qu'elle réunira jeudi tous les établissements publics relevant du ministère de la Culture pour échanger "sur les actions déjà initiées et celles qui pourraient être entreprises au regard de la situation que connaît le pays".

Le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ont appelé mardi soir "tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République" à participer dimanche à une "grande marche civique" contre l'antisémitisme.

Pour le moment, au lieu de réunir la classe politique, cette "grande marche civique", où se rendra la Première ministre Elisabeth Borne, se heurte au boycott de LFI et à la participation du RN jugée encombrante à gauche et dans la majorité.

Concernant la participation de personnalités du monde de la culture, Mme Abdul Malak a espéré "qu'elles soient nombreuses à s'engager dans des actions pour porter ce combat".

"J'ai entendu un certains nombres de personnes se mobiliser. Je préfère voir ceux qui agissent et l'impact de ceux qui agissent", a-t-elle encore souligné.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.