Le Pas-de-Calais sous les eaux après une nuit de fortes pluies, accalmie en fin d'après-midi

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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

Le Pas-de-Calais sous les eaux après une nuit de fortes pluies, accalmie en fin d'après-midi

  • Selon Météo-France, les niveaux de précipitations sur l'ensemble de l'épisode sont proches de la quantité habituelle sur un mois
  • Selon la préfecture, pas moins de 130 communes ont été touchées ces derniers jours par les inondations dans le département, déjà affecté par la tempête Ciaran le 2 novembre

BLENDECQUES: Rivières en crues, rues inondées, maisons délabrées: le Pas-de-Calais se réveille groggy vendredi après une nuit de pluies abondantes, qui fait suite à une montée des eaux historique déjà à l'origine d'importants dégâts mardi.

Le département est placé depuis jeudi par Météo-France en vigilance rouge à la fois pour les crues et les pluies et inondations, un épisode qui ne doit commencer à s'estomper qu'en fin d'après-midi. La Seine-Maritime et la Somme, deux départements localement très touchés par les intempéries de la nuit, ainsi que le Nord, sont eux placés en vigilance orange.

"L'accalmie se dessinera après 16H00", a indiqué vendredi matin la préfecture de la zone de défense et de sécurité Nord, selon laquelle "les cumuls attendues au plus fort de l'épisode" de pluie entre 16H00 jeudi et 16H00 vendredi "sont de l'ordre de 30 à 50 mm sur le Pas-de-Calais voire 70-80 mm sur l'ouest de la Somme".

Selon Météo-France, les niveaux de précipitations sur l'ensemble de l'épisode sont proches de la quantité habituelle sur un mois.

Ces fortes intempéries, qui pourraient se renforcer dans la matinée, font "suite à des cumuls déjà exceptionnels depuis plusieurs jours", "dans un contexte hydrologique très préoccupant", souligne le prévisionniste.

Selon la préfecture, pas moins de 130 communes ont été touchées ces derniers jours par les inondations dans le département, déjà affecté par la tempête Ciaran le 2 novembre, puis les crues record de la Liane, l'Aa et la Canche mardi.

« On a peur »

Selon un bilan de Vigicrues vendredi, "les réactions relevées" dans la nuit sur la Liane sont "bien plus faibles que celles observées en début de semaine" mais des débordements "sont encore possibles" vendredi.

Les niveaux de la Canche sont eux "à la hausse depuis le début de la soirée de jeudi et risquent d'atteindre voire dépasser les crues de ce début de semaine". Concernant l'Aa, "des débordements généralisés et dommageables sont à prévoir".

"Restez vigilants pour vos proches et pour vous-mêmes", a écrit jeudi soir sur X le président Emmanuel Macron aux habitants du Pas-de-Calais et aux "compatriotes qui subissent l'épreuve des intempéries".

La préfecture dénombrait jeudi soir une centaine d'interventions des pompiers et "133 évacuations de personnes" dans le département. Le bilan reste de trois blessés légers depuis lundi.

"Deux pompes de grande capacité capables d’absorber 5.400 m3 par heure" ont été déployées et "une troisième pompe" de ce type ainsi que des pompes flottantes, doivent être rapidement mises en place, a indiqué la préfecture.

La Croix-Rouge a ouvert douze centres d'hébergement, dont le plus important, basé à Saint-Étienne-au-Mont, compte 40 lits.

Environ 300 maisons ont été sinistrées dans la nuit de lundi à mardi dans cette commune, où des employés municipaux ont aidé jeudi matin les habitants à placer leurs meubles en hauteur.

"C'est dur de tout perdre", pleure Aline Jones, mère de 4 enfants, très choquée, relogée dans sa famille. "On a peur maintenant".

Ecoles fermées

Dans les secteurs de Montreuil-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer, la population a de nouveau reçu jeudi le message d'alerte conseillant de reporter les déplacements, se réfugier en hauteur et couper l'eau, le gaz et l'électricité en cas d'inondation.

A Blendecques, sur l'Aa, où les habitants ont tenté jeudi de protéger leurs maisons avec des sacs de sables, dans l'espoir de limiter les dégâts, les rues principales inondées mardi ne l'étaient plus vendredi matin, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les écoles de 200 communes resteront fermées vendredi comme la veille et la circulation des trains reste interrompue sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) au moins jusqu'à samedi "afin de garantir la sécurité des voyageurs et du personnel", a indiqué la SNCF sur X.

L'assureur Axa a enregistré "plusieurs centaines de sinistres" dans le Nord-Pas-de-Calais et "se rapproche" du millier, a annoncé jeudi son directeur régional, Thibaut Denys de Bonnaventure.

L'état de catastrophe naturelle doit être déclenché le 14 novembre pour les villes touchées dans le Pas-de-Calais et le Nord. Plus de 50 communes ont déposé un dossier, selon la préfecture.

S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.

Les inondations sont des catastrophes particulièrement coûteuses: entre 1970 et 2019, elles ont représenté 44% de toutes les catastrophes et 31% des pertes économiques.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».