Borne en Irlande pour évoquer les grands dossiers de l'UE, à sept mois des élections

Les bâtiments gouvernementaux de Dublin sont photographiés le 10 octobre 2023, avant la présentation du budget irlandais 2024 au Parlement (Photo de PAUL FAITH / AFP)
Les bâtiments gouvernementaux de Dublin sont photographiés le 10 octobre 2023, avant la présentation du budget irlandais 2024 au Parlement (Photo de PAUL FAITH / AFP)
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Publié le Lundi 13 novembre 2023

Borne en Irlande pour évoquer les grands dossiers de l'UE, à sept mois des élections

  • Après l'Algérie, le Portugal et l'Allemagne en 2022, il s'agit du premier déplacement à l'étranger cette année de la cheffe du gouvernement
  • Elisabeth Borne a été accueillie par Leo Varadkar au siège du gouvernement irlandais pour un entretien d'une heure

DUBLIN: La Première ministre Elisabeth Borne est arrivée lundi à Dublin pour échanger sur les enjeux de l'Union européenne et ses valeurs avec son homologue irlandais Leo Varadkar, à sept mois des élections au Parlement européen, dans un contexte international troublé.

Après l'Algérie, le Portugal et l'Allemagne en 2022, il s'agit du premier déplacement à l'étranger cette année de la cheffe du gouvernement.

Elisabeth Borne a été accueillie par Leo Varadkar au siège du gouvernement irlandais pour un entretien d'une heure "sur les enjeux internationaux" et "les grandes négociations européennes", selon Matignon.

Ils devraient discuter de l'élargissement de l'UE, du cadre financier pluri-annuel (qui planifie les dépenses de l'UE) ou encore des "grandes législations que la France souhaite voir avancer" comme la réforme du marché européen de l'électricité. Ils aborderont aussi leurs relations avec le Royaume-uni depuis sa sortie de l'Union.

Ces sujets sont d'habitude traités par le président de la République, mais "il y a une très forte volonté de la Première ministre de contribuer (...) à ce que ces législations tout à fait essentielles puissent aboutir", soulignent ses services. Elles ont "un impact extrêmement fort sur les sujets français" et Mme Borne les "suit de très près".

Valeurs républicaines

Élisabeth Borne a invité récemment son parti Renaissance à se mobiliser "dès maintenant" pour les élections européennes de juin, face au Rassemblement national présenté comme favori de ce scrutin.

Mais le parti d'Emmanuel Macron n'a pas encore choisi sa tête de liste. Plusieurs noms circulent, dont ceux du président du groupe Renew au Parlement européen Stéphane Séjourné et du commissaire européen Thierry Breton. La Première ministre n'a jamais dit si elle était intéressée.

Elle pourra en tout cas oublier quelques heures ses difficultés au Parlement, où elle est privée de majorité absolue, ce qui l'a conduite à recourir une quinzaine de fois à un outil constitutionnel controversé, l'article 49.3, pour faire adopter certains textes sans vote.

Lundi, pour la première fois, ce n'est pas elle mais le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Franck Riester, qui a engagé la responsabilité du gouvernement par cet article, sur la loi de programmation budgétaire 2023-2027.

Les chefs de gouvernement français et irlandais introduiront une conférence sur les "225 ans d’aspiration à la République" pour marquer "l'année des Français" qui, en 1798, participèrent à une éphémère rébellion irlandaise. Celle-ci instaura une petite République inspirée de sa voisine française.

Ce sera aussi l'occasion de rappeler les valeurs républicaines et européennes communes aux deux pays, au lendemain de la grande marche à Paris contre l'antisémitisme, conduite notamment par Mme Borne. Ces valeurs ne sont "pas un acquis mais un combat", souligne-t-on à Matignon.

Avant d’arriver à Dublin, la Première ministre française a salué à Paris et Saint-Denis la mémoire des 130 victimes des attentats du 13-Novembre revendiqués par l'organisation Etat islamiste.

Ukraine et Proche-Orient seront aussi au menu. Le Premier ministre irlandais avait jugé début novembre que la réponse militaire d'Israël aux attaques du Hamas le 7 octobre ressemblait à "quelque chose qui est proche de la vengeance".

Liaison électrique

Quatre ministres accompagnent Mme Borne: Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique), Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et recherche), Jean-Noël Barrot (Numérique) et Laurence Boone (Europe).

Dans le contexte du changement climatique et de la décarbonation des sources d'énergie, ce déplacement scellera le projet de liaison électrique sous-marine à haute tension Celtic Interconnector, destiné à raccorder le réseau irlandais au continent européen à l'horizon 2027.

Longue de 575 km, elle reliera la région de Cork à celle de Brest, dans le contexte de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, alors que l'Irlande n'est jusqu'à présent reliée qu'à son voisin britannique.

Cette coopération "a un impact sur les négociations" à Bruxelles sur le marché européen de l’électricité, car même si l’Irlande n’est pas très favorable au nucléaire, elle a une ligne de neutralité sur ces discussions, fait-on valoir à Matignon.

Les 27 pays de l'UE se sont mis d'accord fin octobre pour une réforme de ce marché, qui est désormais négociée entre les Etats et les eurodéputés en vue de sa finalisation.

Elisabeth Borne échangera également avec des entrepreneurs irlandais, à l'occasion des dix ans de la French Tech, avant de rencontrer la communauté française en Irlande.


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.