Tempêtes Ciaran et Domingos: Les assureurs estiment les dommages à 1,3 milliard d'euros

Cette photographie montre une rue de Penmarc'h, dans l'ouest de la France, le 2 novembre 2023, alors que la tempête Ciaran frappe la région (Photo, AFP).
Cette photographie montre une rue de Penmarc'h, dans l'ouest de la France, le 2 novembre 2023, alors que la tempête Ciaran frappe la région (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 novembre 2023

Tempêtes Ciaran et Domingos: Les assureurs estiment les dommages à 1,3 milliard d'euros

  • Pour Ciaran et Domingos, «91% des sinistres concernent des logements de particuliers»
  • Toutes les assurances ne comportent cependant pas nécessairement de garanties contre les catastrophes naturelles

PARIS: Toitures arrachées, voitures endommagées, infiltrations d'eau... Avec 1,3 milliard d'euros de dommages estimés, le coût des tempêtes Ciaran et Domingos figure d'ores et déjà parmi les bilans de catastrophes climatiques les plus élevés en France.

"Hors récentes inondations dans les départements du Pas-de-Calais et du Nord", les intempéries qui ont frappé le nord-ouest de la France entre le 1er et le 5 novembre "ont occasionné au total 517.000 sinistres" et "le coût total s'élève à 1,3 milliard d'euros", a indiqué lundi France Assureurs.

Les deux tempêtes, qui ont fait trois morts et au moins une cinquantaine de blessés, ont surtout balayé la Bretagne, la Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, la Nouvelle-Aquitaine et la Corse.

D'un point de vue matériel, "Ciaran et Domingos se classent déjà en cinquième position des tempêtes les plus dévastatrices en métropole", explique France Assureurs.

Lothar et Martin, qui ont balayé toute la France à la fin du mois de décembre 1999, sont de loin les plus dévastatrices: 92 personnes avaient été tuées et les dégâts avaient coûté 7 milliards d'euros aux assureurs à l'époque, soit l'équivalent de 13,8 milliards d'euros aujourd'hui en prenant en compte l'inflation, selon France Assureurs.

Arrivent ensuite Daria, Herta et Vivian en 1990 (3,4 milliards en euros actuels), Klaus et Quinten en 2009 (2,6 milliards) et Xynthia en 2010 (2,0 milliards).

Plus récemment, les dégâts de la tempête Alex, qui a dévasté le 2 octobre 2020 l'arrière-pays de Nice et de Menton, ont été estimés à au moins un milliard d'euros.

Délais rallongés 

Quant à l'ouragan Irma qui a balayé les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy en septembre 2017, le coût total des dommages a été estimé à 3 milliards d'euros, dont 1,9 milliard pour les biens assurés.

Pour Ciaran et Domingos, "91% des sinistres concernent des logements de particuliers, 5% concernent des biens professionnels, agricoles et de collectivités locales et enfin 4% concernent des automobiles", précise la fédération du secteur.

Sur la somme de 1,3 milliard d'euros de dommages, "84% concernent des logements des particuliers, 12% des biens professionnels, agricoles et de collectivités locales et 4% des automobiles".

Le délai pour déclarer un sinistre est habituellement de cinq jours. Si l'état de catastrophe naturelle est reconnu par arrêté, le délai passe à 30 jours après publication au Journal officiel. Dans tous les cas, les assureurs se sont engagés à prolonger le délai jusqu'au 1er décembre pour les récentes tempêtes.

Toutes les assurances ne comportent cependant pas nécessairement de garanties contre les catastrophes naturelles.

Pour être indemnisé, il faut avoir une assurance habitation pour son logement, ce qui n'est pas obligatoire lorsque le propriétaire vit dans son bien.

Dans le cas d'un véhicule, il faut disposer d'une garantie dommages, facultative, à distinguer de l'assurance responsabilité civile.

Le régime des catastrophes naturelles ne prend cependant en charge que les dommages aux biens, et ne couvre pas les préjudices corporels. Sont également exclus les dommages aux clôtures, aux jardins et aux terrains.

"Les assureurs sont pleinement mobilisés aux côtés de leurs assurés pour accélérer les procédures d'indemnisation et répondre le plus rapidement possible à leurs besoins", promet lundi France Assureurs, qui rassemble 252 entreprises représentant 99% du marché.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.