La France fête 50 ans d'«excellence» de sa formation

L'entraîneur-chef français Didier Deschamps est assis à côté de l'attaquant français Kylian Mbappe à la fin d'un débat marquant les 50 ans du modèle de formation français à Clairefontaine-en-Yvelines le 14 novembre 2023 (Photo de FRANCK FIFE / AFP).
L'entraîneur-chef français Didier Deschamps est assis à côté de l'attaquant français Kylian Mbappe à la fin d'un débat marquant les 50 ans du modèle de formation français à Clairefontaine-en-Yvelines le 14 novembre 2023 (Photo de FRANCK FIFE / AFP).
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Publié le Mardi 14 novembre 2023

La France fête 50 ans d'«excellence» de sa formation

  • Depuis, la formation n'a cessé de se développer avec 25 pôles espoirs, 13 000 clubs amateurs
  • Et la France est devenue le deuxième pays exportateur de joueurs professionnels derrière le Brésil

CLAIREFONTAINE-EN-YVELINES: "L'excellence" d'un modèle "copié dans le monde entier": la Fédération française de football (FFF) a fêté mardi au centre d'entraînement de Clairefontaine les 50 ans de sa formation, qui l'a conduite à gagner notamment deux Coupes du monde et deux Euros.

"L'INF Clairefontaine c'est des souvenirs pour la vie, le premier passage hors de la maison", raconte Kylian Mbappé, un de ses plus illustres pensionnaires (2013-2015).

"On a commencé à y apprendre que le foot était un métier, pour nous c'était une passion, on y a appris qu'il faut +comprendre+ le football", poursuit le capitaine de l'équipe de France.

Mbappé a clôturé les tables rondes de cette journée avec trois de ses coéquipiers en A également issus de l'Institut national du football, Marcus Thuram, Youssouf Fofana et Alphonse Areola, qui préparent les matches des Bleus contre Gibraltar, samedi à Nice, et la Grèce, mardi 21 novembre à Athènes, en qualification pour l'Euro-2024, pour lequel ils ont déjà leur ticket.

Ces internationaux forment la quintessence de la formation à l'INF.

La naissance de cette prestigieuse école du jeu a même 51 ans, mais "les festivités ont été décalées pour des raisons d'organisation", explique le président de la Fédération française de foot (FFF) Philippe Diallo.

C'est en 1972 à Vichy que l'ancien sélectionneur Georges Boulogne a eu l'idée de développer la formation après les échecs répétés de l'équipe nationale, qui n'a disputé qu'une Coupe du monde entre l'Euro-1960 et le Mondial-1978, passant à côté de celle de 1966 (élimination au premier tour).

Boulogne-Hidalgo, la première pierre 

Secondé notamment par Michel Hidalgo, qui devint ensuite le premier sélectionneur à succès des Bleus (1976-1984), avec un titre de champion d'Europe glané à Paris il y a 39 ans, Boulogne a posé la première pierre, avec le soutien du président de la FFF d'alors, Fernand Sastre.

Depuis, la formation n'a cessé de se développer avec 25 pôles espoirs, 13 000 clubs amateurs. Et la France est devenue le deuxième pays exportateur de joueurs professionnels derrière le Brésil.

"Notre formation est copiée dans le monde entier", a résumé le président Diallo.

Pour le directeur technique national (DTN) Hubert Fournier, une des forces de la formation à la française est "ce modèle assez systémique, dans lequel tous les acteurs ont leur importance. Nos écoles de foot sont la courroie de démarrage, les A sont tous passés un jour ou l'autre par une école de foot", a-t-il dit.

Il a cité également "un peu plus de 1000 sections sport-études et les 33 centres de formation agréés des clubs professionnels plus 6 centres féminins".

En ce jour anniversaire, en présence de plus de 500 anciens stagiaires, dont Thierry Henry, aujourd'hui sélectionneur des Espoirs, la Fédération a notamment organisé deux tables rondes.

Préformation «décisive»

L'une sur la "formation féminine et (la) mixité" a souligné l'intérêt de faire jouer ensemble filles et garçons jusqu'à un certain âge.

"Le respect des consignes des filles apporte beaucoup aux garçons", a souligné l'éducatrice Peggy Provost, entraîneuse des U17 championnes d'Europe cette année.

"La mixité permet aux filles de se surpasser et incite les garçons à être moins dans la +jouerie+", a ajouté Christian Bassila, directeur de la section féminine de l'INF.

Lors de la seconde table ronde, baptisée "vision et projection", le sélectionneur Didier Deschamps a estimé que "l'étape décisive a été de passer à la préformation avec les plus jeunes", ce qui a permis d'"accompagner les gamins dans leur adolescence, pas seulement sur le football".

"Titi" Henry lui a tenu à "juste dire merci à deux +monstres+ de l'éducation, Monsieur (Christian) Damiano et Monsieur Francisco (Filho) là devant moi. J'ai tout appris ici, à comprendre le jeu, à penser à jouer au foot".

Pour Arsène Wenger, directeur du développement du foot mondial à la Fifa, un des atouts de la formation à la française a été "l'identification rationnelle des talents".

Puis "l'Angleterre a copié le système français, il n'y avait pas de centre de formation quand je suis arrivé" à Arsenal en 1996, a-t-il rappelé.

Les tables rondes se sont terminées par une accolade entre Deschamps et son sélectionneur en 1998, Aimé Jacquet, ancien DTN, deux fleurons de la formation à la française.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».