Lancement de la 12e édition du Festival du film franco-arabe: création libanaise à l’honneur

Indivision, un film de Leila Kelani. (Photo fournie).
Indivision, un film de Leila Kelani. (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 17 novembre 2023

Lancement de la 12e édition du Festival du film franco-arabe: création libanaise à l’honneur

  • Mathilde Rouxel, directrice artistique du FFFA, souligne que cette programmation contient «des films de presque tous les pays de la région, du Maroc jusqu’au Yémen»
  • «Il y a un grand mouvement de cinéma qui se dessine dans cette programmation. On voit un renouveau spectaculaire de la fiction marocaine»

PARIS: Le Festival du film franco-arabe (FFFA), soutenu par la cinéaste et plasticienne Chloé Mazio et par son parrain d’honneur, Costa-Gavras, se tient du 17 au 28 novembre au cinéma Le Trianon de Romainville ainsi que dans les établissements culturels de la ville de Noisy-le-Sec. Il met cette année l’accent sur la vitalité de la création cinématographique libanaise d’hier et d’aujourd’hui.

«Le FFFA convie, comme chaque année, les cinéastes originaires des pays arabes et les réalisateurs français dont le parcours et les préoccupations sont liés pour une bonne part à ces régions du monde à échanger autour de leurs productions cinématographiques les plus récentes, loin des préjugés et des visions médiatiques stéréotypées», précisent les organisateurs.

12e edition FFFA
Affiche de la 12e édition du FFFA. (Photo fournie).

Dans une interview accordée à Arab News en français, Mathilde Rouxel, directrice artistique du FFFA, souligne que cette programmation contient «des films de presque tous les pays de la région, du Maroc jusqu’au Yémen, qui couvrent plusieurs types de formes de cinéma». Du documentaire à la fiction, du court au long métrage, Mme Rouxel souhaite mettre en avant «le travail des réalisateurs, avec des premiers films qui méritent d’être vus et de circuler».

«Renouveau spectaculaire»

«Il y a un grand mouvement de cinéma qui se dessine dans cette programmation. On voit un renouveau spectaculaire de la fiction marocaine, incarné par des femmes comme Yasmine Benkiran et Leïla Kilani. La première d’entre elles présente Reines, un road-movie absolument remarquable. Ce film, réalisé avec beaucoup d’humour, de tendresse et d’humanité, raconte l’histoire de trois femmes qui partent dans le désert pour échapper au patriarcat. Leïla Kilani, quant à elle, propose Indivision, critique d’une bourgeoisie tangéroise qui vit dans un monde complètement détaché de la misère dans laquelle se retrouve le Maroc aujourd’hui. Cette nouvelle vitalité du cinéma marocain tranche complètement avec le misérabilisme dans lequel il a longtemps été cantonné. Aujourd’hui, il présente une ode à la liberté et une remise en question du système», nous confie Mathilde Rouxel.

Deux réalisatrices indissociables de l’histoire du cinéma du pays du Cèdre seront présentées lors de cette édition: Jocelyne Saab (1948-2019) et la cinéaste plasticienne Maï Masri.

La directrice artistique du FFFA précise que des documentaires et des films de fiction qui ont pour sujet la Palestine sont également à l’affiche. «L’actualité brûlante nous invite à nous poser des questions sur le sujet palestinien, qui date de soixante-quinze ans et, en réalité, se trouve interrogé par le cinéma depuis toujours. […] Toutes ces questions d’occupation, d’apartheid de la population palestinienne dans l’État israélien seront abordées dans les films que nous allons présenter», explique-t-elle en citant Cueilleurs de Jumana Manna et Bir’em de Camille Clavel. Au sujet de ce dernier, Mathilde Rouxel déclare: «Ce film est une très belle fiction sur une jeunesse qui se rend compte de ce que signifie une occupation israélienne de leurs territoires, alors que eux ont grandi en Israël, sur des terres palestiniennes. Ce sont des imaginaires qui s’ouvrent et qui permettent de réfléchir sur le monde et de discuter pour mieux comprendre les enjeux de la société.»

FFFA
Les Femmes palestiniennes Jocelyne Saab. (Photo fournie).

 

EN BREF

Inchallah un fils, un film du cinéaste jordanien Amjad al-Rasheed, présenté à la Semaine de la critique lors du dernier Festival de Cannes, sera projeté en avant-première en présence des parrain et marraine de cette édition ainsi que d’une délégation jordanienne et du producteur du film.

 

Le cinéma libanais à l’honneur

Deux réalisatrices indissociables de l’histoire du cinéma du pays du Cèdre seront présentées lors de cette édition: Jocelyne Saab (1948-2019) et la cinéaste plasticienne Maï Masri, avec la programmation de ses films Les Enfants de Chatila (1998) et Beyrouth, l’œil du cyclone (2022).

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Jocelyne Saab. (Photo fournie).

«Depuis 2019, le Liban a subi de nombreuses crises d’ordre politique, économique et social, des moments qui génèrent une grande créativité. Pour comprendre ce qui se passe et donner une voix à cette grande diversité de formes cinématographique, il me semblait important de mettre en perspective cette réalité de terrain», nous révèle Mathilde Rouxel. Cette dernière mentionne le travail de l’incontournable réalisatrice libanaise Jocelyne Saab, reporter de guerre pour la télévision française dans les années 1970. «Jocelyne Saab avait un regard d’une grande acuité. Elle a réalisé des films très engagés. Auprès des médias français, elle faisait entendre une autre voix que celle qu’on entendait en France, qui évoquait davantage l’est de Beyrouth et les milices chrétiennes. [Jocelyne Saab], elle, couvrait le sud du Liban envahi par Israël, la résidence des Palestiniens et de la gauche libanaise.»

Interrogée sur la rétrospective intégrale qui lui est consacrée, la directrice artistique du FFFA affirme qu’elle est composée de tous les films de la cinéaste et qu’elle se poursuivra après le festival dans une dizaine de lieux. Mathilde Rouxel évoque également le travail de la réalisatrice palestinienne Maï Masri, qui, elle aussi, a couvert la guerre. «Ce sont des femmes incroyables qui ont pris position pendant la guerre en se mobilisant pour couvrir des conflits et qui continuent à le faire jusqu’à aujourd’hui», conclut-elle.

Rappelons que la 12e édition du FFFA propose quinze longs métrages – dont huit inédits –, qu’il s’agisse de fictions ou de documentaires, six avant-premières, une sortie nationale et une compétition de courts métrages.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.