«Sans Microsoft, pas d'OpenAI»: le retour d’Altman, illustration du poids des «Big Tech»

Cette photo d'illustration réalisée à Arlington, en Virginie, le 20 novembre 2023, montre l'écran d'un téléphone intelligent affichant le logo d'OpenAI juxtaposé à un écran montrant une photo de l'ancien PDG d'OpenAI, Sam Altman, participant à la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) (Photo d'OLIVIER DOULIERY / AFP).
Cette photo d'illustration réalisée à Arlington, en Virginie, le 20 novembre 2023, montre l'écran d'un téléphone intelligent affichant le logo d'OpenAI juxtaposé à un écran montrant une photo de l'ancien PDG d'OpenAI, Sam Altman, participant à la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) (Photo d'OLIVIER DOULIERY / AFP).
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Publié le Mercredi 22 novembre 2023

«Sans Microsoft, pas d'OpenAI»: le retour d’Altman, illustration du poids des «Big Tech»

  • Le PDG de Microsoft Satya Nadella a joué un coup de maître lundi en annonçant embaucher Sam Altman, à peine évincé d'OpenAI, la pépite de l'intelligence artificielle (IA) à l'origine du logiciel ChatGPT
  • Depuis deux jours, Microsoft, qui mise beaucoup sur la vente des produits d'OpenAI pour se relancer, rappelle ainsi qui détient le pouvoir

PARISl: Il n'aura fallu que quelques jours à Microsoft pour reprendre OpenAI en main, en réinstallant Sam Altman à sa tête avec un conseil d'administration remanié, preuve éclatante du pouvoir des géants de la tech face aux velléités d'indépendance des start-up, même les plus célèbres.

Le PDG de Microsoft Satya Nadella a joué un coup de maître lundi en annonçant embaucher Sam Altman, à peine évincé d'OpenAI, la pépite de l'intelligence artificielle (IA) à l'origine du logiciel ChatGPT.

Le conseil d'administration de l'organisation pensait visiblement pouvoir s'affranchir du géant informatique qui était pourtant son partenaire, qu'il n'avait même pas averti de ce limogeage.

Grave erreur, selon les analystes. L'époque où un ingénieur dans un garage pouvait bâtir seul un géant mondial, comme Steve Jobs et Bill Gates, semble révolue.

Depuis deux jours, Microsoft, qui mise beaucoup sur la vente des produits d'OpenAI pour se relancer, rappelle ainsi qui détient le pouvoir. Dans une interview mardi soir avec la journaliste star Kara Swisher, Satya Nadella a été très clair: "Microsoft a tous les droits".

"Il n'y a pas d'OpenAI sans l'appui massif de Microsoft. Nous adorons leur indépendance, mais... nous avons tous les droits de propriété. Si, demain, OpenAI disparaît, aucun de nos clients ne doit s'inquiéter, nous avons tous les droits pour continuer les innovations et pas seulement les distribuer. Tout ce que nous faisons en partenariat avec OpenAI, nous pouvons le faire nous-mêmes. Nous avons l'informatique, les données, les gens. Nous avons tout. nous sommes auto-suffisants" en IA, a-t-il énuméré.

Et d'avertir que si Sam Altman revenait à la tête de la société, ils "[s'assureraient] qu'[ils ne reviendraient] jamais à une telle situation, où [ils auraient] de telles surprises", assurant que leurs "intérêts étaient solides". "Comme je l'ai dit, nous avons tous les droits", a t-il insisté.

"C'est ce que le conseil d"administration d'OpenAI n'a pas compris. Il est stupide de penser qu'une entreprise avec un peu de technologie peut faire toute la différence", a-t-il glissé, toujours en souriant.

Victoire nette

Tous les analystes sont d'accord: Microsoft se retrouve dans une position bien plus forte que la semaine passée vis-à-vis d'OpenAI, avec lequel sa relation semblait floue, sans que l'on sache lequel dépendait de l'autre.

En sept ans, le géant américain y a en effet injecté des milliards de dollars (10 à 13 milliards, selon la presse), largement sous forme de crédits pour utiliser ses supercalculateurs. Puis a commencé à commercialiser les produits d'OpenAI, dont ChatGPT, en les intégrant dans ses logiciels (Word, Excel, son moteur de recherche Bing, Outlook, etc.)

Microsoft possède même une part minoritaire de la branche commerciale d'OpenAI, d'un montant inconnu — 49% selon la presse. Mais le groupe n'avait pas de siège au conseil d'administration de l'organisation à but non lucratif qui chapeaute la structure, une situation peu commune.

En commercialisant ChatGPT dans ses propres logiciels, Microsoft est en réalité devenu si puissant qu'il concurrence son propre partenaire, lié par un contrat à long terme exclusif.

Résultat: OpenAI est encore loin d'engranger un bénéfice, tandis que Microsoft a vu au troisième trimestre les recettes de son cloud Azure bondir de près de 30%.

Techniquement, OpenAI risque également de se retrouver dépendant d'Azure, le réseau de serveur sur lequel il est intégralement hébergé.

"Avec le retour de Sam Altman et ce conseil d'administration, c'est Microsoft qui va posséder OpenAI", estime Dan Ives, du fonds Wedbush Securities, dans une interview.

"Le conseil d’administration a donné l'impression de gamins de huit ans qui jouaient aux échecs quand est arrivé le Grand Maître Nadella pour rafler la mise", analyse-t-il.

"C'est nettement positif, pour Microsoft", renchérit Frederick Havemeyer, du groupe financier Macquarie Group: "Nadella a excellemment joué. Il continuera d'avoir accès à la propriété intellectuelle d'OpenAI avec un conseil d'administration plus ouvert à la commercialisation et à l’accélération de l'innovation. En IA, Microsoft prend la tête de la meute, face aux autres grands groupes de cloud, Google et Amazon, qui cherchent tous à développer l'IA".


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.