Réindustrialisation : Macron dévoile un gros projet dans la santé à Chartres

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réception avec les maires de France à l'Elysée, en marge de la 105e session du Congrès des maires organisée par l'Association des maires de France (AMF), à Paris, le 22 novembre 2023. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réception avec les maires de France à l'Elysée, en marge de la 105e session du Congrès des maires organisée par l'Association des maires de France (AMF), à Paris, le 22 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Jeudi 23 novembre 2023

Réindustrialisation : Macron dévoile un gros projet dans la santé à Chartres

  • Emmanuel Macron, accompagné des ministres de la Santé Aurélien Rousseau et de l'Industrie Roland Lescure, est attendu à 16H00 (15H00 GMT) sur le site de Novo Nordisk à Chartres pour sceller l'annonce
  • En juin, il avait aussi présenté un plan de relocalisation de la production de médicaments afin de faire face à des pénuries structurelles - précipitées par la crise du Covid - des antibiotiques au paracétamol

CHARTRES, FRANCE: Emmanuel Macron va dévoiler jeudi à Chartres (Eure-et-Loire) un investissement de plus de deux milliards d'euros du danois Novo Nordisk dans la production de médicaments pour le diabète et l'obésité, ajoutant ainsi un nouveau volet à la réindustralisation du pays.

Le chef de l'Etat, déterminé à se poser en "réformateur" et à peaufiner son bilan d'ici la fin du quinquennat en 2027 où il ne pourra pas se représenter, poursuit ainsi son offensive sur le terrain qu'il connaît le mieux, celui de l'économie.

Après le lancement d'un plan ambitieux autour des batteries électriques en mai à Dunkerque - 6,7 milliards d'euros d'investissements étrangers - place à la santé, avec un investissement de 2,1 mds d'euros supérieur à celui annoncé par Pfizer (1,5 md) en mai, relève l'Elysée.

Emmanuel Macron, accompagné des ministres de la Santé Aurélien Rousseau et de l'Industrie Roland Lescure, est attendu à 16H00 (15H00 GMT) sur le site de Novo Nordisk à Chartres pour sceller l'annonce.

En juin, il avait aussi présenté un plan de relocalisation de la production de médicaments afin de faire face à des pénuries structurelles - précipitées par la crise du Covid - des antibiotiques au paracétamol.

Le laboratoire Novo Norisk va doubler la superficie de son usine de Chartres à 230 000 m2 et créer "plus de 500 nouveaux emplois", qui s'ajouteront aux 1 600 déjà existants. Le projet devrait être finalisé en 2028, précise la compagnie.

Il va ainsi étendre la production du site, spécialisé aujourd'hui dans les cartouches et flacons d'insuline, à des traitements agissant sur l'obésité, en forte demande mondiale.

«Bataille»

L'obésité représente un enjeu sociétal et une opportunité de taille pour les acteurs pharmaceutiques les plus avancés dans ce domaine.

"Elle ne se résume pas à manger trop et ne pas bouger assez. Cela devient au cours du temps une vraie maladie chronique avec des résistances à la perte de poids", explique Karine Clément, professeure en nutrition à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière à l'AFP.

Novo Nordisk est devenue première capitalisation boursière européenne devant le géant du luxe LVMH depuis septembre, grâce au succès de ses produits dérivés utilisés contre cette maladie difficile à soigner.

Rien que sur 2023, le groupe dit avoir investi dix milliards d'euros sur l'ensemble de son outil de production, en incluant l'usine "stratégique" de Chartres dont les traitements sont pris par plus de dix millions de diabétiques dans le monde chaque jour.

Ce faisant, il va aussi contribuer à la "bataille du commerce extérieur" de la France car 90 à 95% de sa production est exportée, souligne l'Elysée.

La France n'a plus connu d'excédent commercial pour les échanges de biens depuis 2002 et le déficit s'établissait à 54 milliards d'euros sur le premier semestre 2023.

Le médicament précurseur de Novo Nordisk dans l'obésité ("Wegovy") est commercialisé aux Etats-Unis, au Danemark, en Norvège, au Royaume-Uni et depuis peu en Suisse. Le laboratoire compte demander sa certification en France en 2024.

«Evènement médiatique»

Emmanuel Macron, qui soigne ses contacts avec les PDG des grandes compagnies internationales, engrange ainsi une nouvelle victoire dans la bataille de "l'attractivité" sur l'échiquier européen.

Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly vient de son côté d'annoncer un investissement de 2,3 milliards d'euros en Allemagne pour élargir sa production de médicaments contre le diabète.

Mais le chemin reste long et sinueux dans un contexte international agité et un environnement national qui a aussi ses contraintes.

"Ce n'est pas en faisant d'un investissement nouveau un événement médiatique que cela change la donne", avance Fréderic Bizard, spécialiste des questions de santé et professeur d'économie affilié à l'ESCP Europe, interrogé par l'AFP.

Le frein principal aux investissements étrangers en France reste "l'écosystème administratif et réglementaire" de la filière du médicament, selon lui.

Pour Patrick Biecheler, associé de la société de conseil Bain and Company, ces traitements pourraient néanmoins être étendus à d'autres maladies comme le foie gras et Alzheimer et offrent donc de multiples "perspectives de croissance".


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.