Le marché nocturne de Yanbu, un site aux mille merveilles

Le marché nocturne de Yanbu est considéré comme l’un des sites historiques les plus importants de la côte ouest du Royaume. (Photo AN/Abdallah al-Fares)
Le marché nocturne de Yanbu est considéré comme l’un des sites historiques les plus importants de la côte ouest du Royaume. (Photo AN/Abdallah al-Fares)
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Publié le Jeudi 23 novembre 2023

Le marché nocturne de Yanbu, un site aux mille merveilles

  • Traditionnellement, les habitants considéraient ce marché comme «l’âme de la mer», car ils accueillaient les marins avec des chants folkloriques inspirés de leur culture
  • Aujourd’hui, le marché est considéré comme une destination touristique importante à Yanbu, en particulier dans le centre-ville

LA MECQUE: Le marché nocturne de Yanbu, qui surplombe la mer Rouge, attire jeunes et moins jeunes, depuis des générations.

Après une période de déclin, il a été restauré et il renaît ces dernières années. Il est considéré comme l’un des sites historiques les plus importants de la côte ouest du Royaume.

Traditionnellement, les habitants considéraient ce marché comme «l’âme de la mer», car ils accueillaient les marins avec des chants folkloriques inspirés de leur culture. Aujourd’hui, le marché est considéré comme une destination touristique importante à Yanbu, en particulier dans le centre-ville. Ce marché historique est réputé pour la vente de produits locaux, de poissons et d’outils de pêche.

Abdallah al-Fares, spécialiste des objets anciens et du patrimoine, déclare: «Le marché nocturne historique de Yanbu est l’incarnation du patrimoine civilisationnel et culturel de la région. C’était un lieu de rencontre où les commerçants échangeaient des marchandises et concluaient des accords commerciaux.»

M. Al-Fares soutient qu’il s’agit de l’un des marchés les plus anciens du quartier historique de Yanbu.

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Le marché nocturne de Yanbu, qui surplombe la mer Rouge, attire jeunes et moins jeunes, depuis des générations. (Fournie)

«Son Histoire remonte à des centaines d’années. C’était la destination des marins et des marchands venant d’Afrique vers le port de Yanbu, pour échanger des marchandises, conclure des accords commerciaux et approvisionner les pêcheurs qui s’y rendaient la nuit avant de prendre le large. C'est ainsi qu'on l'a qualifié de “marché nocturne”.»

«Il a été construit il y a plus de cinq cents ans à proximité du port maritime et surplombe la mer. Le marché a constitué, pendant toutes ces années, le port commercial de Yanbu», précise-t-il.

Parmi les produits alimentaires locaux populaires vendus sur le marché figurent le ghee, le miel, les dattes et le poisson. La présence du marché et le développement urbain incitaient les commerçants à ouvrir des boutiques dans les environs.

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«Le marché nocturne historique de Yanbu est l’incarnation du patrimoine civilisationnel et culturel de la région. C’était un lieu de rencontre où les commerçants échangeaient des marchandises et concluaient des accords commerciaux.» - Abdallah al-Fares, spécialiste des objets anciens et du patrimoine.

«Les commerçants ont choisi des emplacements proches du marché pour maintenir la communication avec les clients, être face à la mer et écouter les chants des marins revenant de leurs expéditions de pêche et de plongée, faisant ainsi de ces traditions une partie de leur patrimoine», soutient Abdallah al-Fares.

Au cours des dernières années, un certain nombre de projets ont été mis en place avec succès pour faire revivre le marché et lui redonner un peu de sa splendeur d'antan, après plusieurs décennies de déclin au cours desquelles le nombre de commerçants et de visiteurs a diminué.

Les commerçants ont repris les anciennes boutiques après leur restauration et le rétablissement de l’identité et du patrimoine authentiques du marché. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la restauration du quartier d’Al-Sour – ou zone historique – qui célèbre le patrimoine de Yanbu avec ses bâtiments côtiers ornés de manière traditionnelle, faisant de la région l’une des destinations les plus attrayantes pour les touristes.

Des divertissements pour les familles sont organisés chaque année au marché nocturne, dans le cadre du festival historique de Yanbu. M. Al-Fares affirme que le marché, «supervisé par le centre Jana», aide les familles productives et les commerçants «à augmenter leurs revenus».

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L'importance du marché nocturne s'est accrue ces dernières années et il a contribué «à redynamiser le tourisme et l'économie dans la région», poursuit Abdallah al-Fares.

«La restauration et la renaissance du marché nocturne populaire jouent un rôle majeur dans le renouveau de la région, ce qui a un impact positif sur les commerçants et ceux qui ont hérité des entreprises de leurs ancêtres.»

Certaines parties du marché avaient été endommagées et elles devaient être restaurées. «Cependant, les autorités concernées ont pris l’initiative de les remettre en état afin de préserver le patrimoine et de mettre en valeur la zone historique de Yanbu, composée d’anciens bâtiments, dont certains ont plus de cent ans», explique-t-il.

«Le marché est considéré comme faisant partie de l’identité culturelle de Yanbu. Il est réputé pour ses produits qui ne sont pas toujours disponibles sur d’autres marchés, que ce soit à Yanbu ou dans les environs», conclut M. Al-Fares.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.