Scènes de chaos à Dublin après une attaque au couteau

Des policiers sur les lieux d'une agression au couteau qui a blessé des enfants à Dublin, en Irlande, le 23 novembre 2023 (Photo, Reuters).
Des policiers sur les lieux d'une agression au couteau qui a blessé des enfants à Dublin, en Irlande, le 23 novembre 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 24 novembre 2023

Scènes de chaos à Dublin après une attaque au couteau

  • Selon le média irlandais RTE, la police ne considère pas les faits comme étant de nature terroriste
  • Un suspect a été arrêté, a annoncé de son côté le Premier ministre irlandais Leo Varadkar

DUBLIN: De violents heurts imputés à l'extrême droite ont éclaté jeudi soir à Dublin après une attaque au couteau qui a fait en milieu de journée plusieurs blessés dont trois enfants, dans laquelle la police écarte tout motif terroriste.

Plusieurs véhicules, dont une voiture de police et un bus ont été incendiés et des magasins ont été pillés, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des pancartes "Irish Lives Matter" ("les vies irlandaises comptent") et des drapeaux irlandais ont été brandis lors de ces incidents inédits depuis plusieurs années, auquel des centaines voire des milliers de personnes ont pris part, selon la même source.

Ils ont éclaté dans un quartier où vit notamment une population immigrée, et sur fond de rumeurs sur l'origine de l'agresseur présumé, dont la police a simplement indiqué qu'il s'agit d'un homme d'une cinquantaine d'années, qui a été hospitalisé.

Les forces de l'ordre ont été visées par des projectiles de la part d'une foule qui s'est aussi montrée hostile envers "les médias mainstream".

Vers 22H00 (locales et GMT), la police a indiqué que les rues du centre-ville de Dublin étaient à présent "essentiellement calmes".

"Nous ne tolérerons pas qu'un petit nombre utilise des faits épouvantables pour semer la division", a déclaré dans un communiqué la ministre de la Justice Helen McEntee, appelant au "calme".

Elle a en outre prévenu que les attaques contre la police doivent être "condamnées" et seront traitées "avec sévérité".

«Rumeurs» et «insinuations»

Un responsable de la police, le commissaire Drew Harris, a évoqué une "faction de hooligans dingues mus par une idéologie d'extrême droite".

"Les faits" survenus en tout début d'après-midi, où une femme et une petite fille ont été grièvement blessés "ne sont pas encore clairs", a-t-il souligné, déplorant des "rumeurs" et "insinuations" répandues "à des fins malveillantes".

"Des Irlandais sont attaqués par ces ordures", a lancé un individu dans les heurts, d'autres dans la foule évoquant le meurtre d'une jeune enseignante par un ressortissant slovaque qui a été condamné récemment à la prison à vie.

Confrontée à une crise du logement, le pays a vu se développer sous l'influence de figures d'extrême droite un discours anti-immigration selon lequel "l'Irlande est pleine".

Selon les premiers éléments de l'enquête, un homme a agressé plusieurs personnes vers 13H30 (locales et GMT), a indiqué Liam Geraghty, responsable de la police locale.

Un suspect a été arrêté, a annoncé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar. Selon la police, il s'agit d'un homme d'une cinquantaine d'années, qui a été hospitalisé.

La police ne cherche "personne d'autre", a déclaré Liam Geraghty, soulignant que les enquêteurs écartaient au vu des premiers éléments de l'enquête tout motif "terroriste".

"Il semble s'agir d'une attaque isolée dont nous devons déterminer les raisons", a-t-il déclaré, évoquant l'utilisation d'un couteau. "Mais nous ne sommes pas en mesure d'apporter des informations supplémentaires sur la nature des blessures", a-t-il ajouté.

Les faits se sont produits à proximité d'une école, selon les médias irlandais.

Les cinq blessés ont été transportés dans plusieurs hôpitaux de la région de Dublin, a indiqué la police.

L'UE choquée, solidaire avec l'Irlande

"Choquée par l'attaque brutale qui a blessé plusieurs personnes à Dublin, y compris des enfants", a écrit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur X (anciennement Twitter). "Ce soir, mes pensées vont aux victimes, à leurs familles et au peuple irlandais", a-t-elle ajouté.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est dit "consterné par l'horrible attaque". "Vous pouvez compter sur l'entière solidarité de l'UE dans ce moment difficile", a-t-il écrit au Premier ministre irlandais Leo Varadkar dans un message également publié sur X.

"Le grave incident survenu aujourd'hui à Dublin (...) nous a tous choqués", a réagi sur ce même réseau social la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, en exprimant sa reconnaissance "aux personnes présentes sur les lieux qui sont intervenues immédiatement".

«Attaque isolée»

"Nous sommes tous choqués par les faits qui se sont produits à Parnell Square", a déclaré dans un communiqué le Premier ministre irlandais, adressant "pensées et prières" aux victimes et à leurs familles.

Les blessés une femme, trois jeunes enfants et un homme, qui selon certains médias est le suspect. Une petite fille de cinq ans et la femme, âgée d'une trentaine d'années, sont "sérieusement" blessées, selon la police.

Un garçon de cinq ans a pu quitter l'hôpital, selon la police.

"Sans réfléchir, j'ai traversé la rue pour aider", a déclaré au média irlandais RTE Siobhan Kearney, témoin de la scène.

Selon son récit, l'assaillant a été désarmé notamment avec l'aide d'un jeune homme. "Un autre homme a pris le couteau et l'a mis de côté" pour qu'il soit remis à la police, a-t-elle raconté.

Mary Lou McDonald, la cheffe du Sinn Fein, troisième force politique au Parlement irlandais, s'est dite "horrifiée" par les faits, et a indiqué s'être entretenue avec le chef de l'établissement nommé Gaelscoil Choláiste Mhuire, à qui elle a fait part de son soutien à la communauté éducative.

Elle a en outre exprimé sa "solidarité" aux familles des victimes et salué la réponse rapide de la police.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com