Le gouvernement irlandais dénonce des violences qui «font honte à l'Irlande» au lendemain d'émeutes à Dublin

Des ouvriers dégagent les restes d'un bus incendié d'une route alors qu'un tramway Luas endommagé par le feu se trouve en arrière-plan, sur O'Connell Street à Dublin, le 24 novembre 2023, après une nuit de manifestations. (AFP)
Des ouvriers dégagent les restes d'un bus incendié d'une route alors qu'un tramway Luas endommagé par le feu se trouve en arrière-plan, sur O'Connell Street à Dublin, le 24 novembre 2023, après une nuit de manifestations. (AFP)
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Publié le Vendredi 24 novembre 2023

Le gouvernement irlandais dénonce des violences qui «font honte à l'Irlande» au lendemain d'émeutes à Dublin

  • Le responsable de la police irlandaise, le commissaire Drew Harris, avait pointé un «élément de radicalisation» parmi les auteurs des troubles, et mis en cause les réseaux sociaux
  • Un discours anti-immigration de certaines figures d'extrême droite s'est largement développé ces dernières années en Irlande, exacerbé notamment par la crise du logement

DUBLIN: Les émeutiers qui ont participé aux violences jeudi soir à Dublin "font honte à l'Irlande", a déclaré vendredi le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, condamnant ces troubles imputés à l'extrême droite par les autorités.

Pendant plusieurs heures jeudi soir, des émeutiers ont incendié des véhicules, pillé et saccagé des commerces, et ont affronté la police, dans un quartier du centre de Dublin où vit notamment une population immigrée.

Ces violences ont éclaté après qu'un homme armé d'un couteau a agressé plusieurs personnes en début d'après-midi près d'une école à Dublin, blessant cinq personnes, dont une institutrice et trois enfants. Une petite fille de cinq ans est  "dans un état très grave" selon la police.

L'agresseur a été arrêté sur place, après notamment l'intervention d'un livreur.

Les troubles qui ont suivi ont rapidement été imputés à l'extrême droite par les forces de l'ordre, qui ont mis en cause des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux sur l'origine de l'attaquant, dans un contexte de montée d'un discours anti-immigration dans le pays.

La police a simplement dit que l'agresseur était âgé d'une cinquantaine d'année et, au vu des premiers éléments de l'enquête, a exclu un motif terroriste.

Les émeutiers "affirment défendre les ressortissants irlandais", "ils mettent en danger" les "plus innocents et vulnérables", a fustigé vendredi matin le Premier ministre, Leo Varadkar, lors d'une conférence de presse.

"Ils font honte à Dublin, honte à l'Irlande, honte à leurs familles et à eux-mêmes", a-t-il dénoncé.

Un peu plus tôt, le responsable de la police irlandaise, le commissaire Drew Harris, avait pointé un "élément de radicalisation" parmi les auteurs des troubles, et mis en cause les réseaux sociaux. "Des groupes d'extrême droite ont exacerbé la situation", a-t-il ajouté.

La police irlandaise a annoncé avoir arrêté 34 personnes mais prévenu que d'autres arrestations suivraient. Onze voitures de police ont été incendiées, ainsi qu'un bus à deux étages, des policiers ont été visés par des jets de projectiles, et une douzaine de commerces saccagés ou pillés.

Inédit depuis des «décennies»

"Ce que nous avons vu hier soir était une extraordinaire explosion de violence (...) avec des scènes que nous n'avions pas vues depuis des décennies", a insisté M. Harris, affirmant redouter de nouvelles violences.

Un discours anti-immigration de certaines figures d'extrême droite s'est largement développé ces dernières années en Irlande, exacerbé notamment par la crise du logement.

L'extrême droite dénonce notamment l'augmentation du nombre de réfugiés dans le pays, et plusieurs manifestations ont eu lieu dans le nord de Dublin et dans des régions plus rurales contre des projets d'hébergement pour demandeurs d'asile.

Lors des violences de jeudi soir, certains émeutiers ont brandi des pancartes "Irish Lives Matter" ("les vies irlandaises comptent") et des drapeaux irlandais.

Un discours aussi relayé par la star irlandaise du MMA, Conor McGregor, suivie par des millions de personnes sur les réseaux sociaux.

"Nous ne perdrons pas davantage de nos femmes et de nos enfants par (l'action de) personnes malades et tordues qui ne devraient même pas être en Irlande pour commencer. Appeler ça comme vous voulez. Nous nous en fichons", a-t-il affirmé sur X .

"Je pense que certaines personnes ont avec certitude manipulé les évènements de l'attaque contre les enfants très rapidement pour organiser ce qui s'est passé la nuit dernière", a estimé vendredi matin le vice-Premier ministre Micheal Martin, lors d'un point de presse.

"Ce n'est pas ce que nous sommes en tant que peuple", a-t-il assuré, ajoutant que l'Irlande "a construit une société moderne et inclusive". Il a soulignant que l'homme qui s'était interposé lors de l'agression de l'institutrice et des enfants poignardés était "un livreur Deliveroo brésilien".

Le gouvernement a salué l'action de la police, qui a estimé qu'elle n'aurait pas pu "anticiper" un tel niveau de violence en réaction à l'attaque au couteau.

Les premiers éléments de l'enquête ont exclu un motif terroriste, mais le Premier ministre a indiqué vendredi que "rien n'est écarté" quant aux motivations de l'agresseur.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.