En Europe, l'extrême droite poursuit son avancée dans un contexte anxiogène

La victoire fracassante du dirigeant d'extrême droite Gert Wilders aux Pays Bas confirme la montée régulière des partis radicaux dans toute l'Europe (Photo d'illustration, AFP).
La victoire fracassante du dirigeant d'extrême droite Gert Wilders aux Pays Bas confirme la montée régulière des partis radicaux dans toute l'Europe (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Vendredi 24 novembre 2023

En Europe, l'extrême droite poursuit son avancée dans un contexte anxiogène

  • Qu'ils arrivent au pouvoir comme en Italie, en Slovaquie, en Hongrie, ou qu'ils progressent comme en France et en Allemagne ces partis ont le vent en poupe
  • Cette tendance «est à l'oeuvre depuis très longtemps», estime le chercheur Thierry Chopin

PARIS: La victoire fracassante du dirigeant d'extrême droite Gert Wilders aux Pays Bas confirme la montée régulière des partis radicaux dans toute l'Europe, labourant les thématiques identitaires et surfant sur les peurs sociales et économiques qui traversent le continent.

Qu'ils arrivent au pouvoir (souvent avec des coalitions) comme en Italie, en Slovaquie, en Hongrie, ou qu'ils progressent comme en France, en Espagne ou en Allemagne, les partis d'extrême droite ou populistes ont le vent en poupe.

"Élection après élection, on voit l'extrême droite remporter des succès immenses", s'alarmait jeudi sur France 2 le député européen français Raphaël Glucksmann, pour qui "l'UE est en danger de mort interne et externe".

Fondée d'abord et avant tout sur la thématique de l'immigration et les discours nationalistes et identitaires, la montée de l'extrême droite commence dès la fin des années 70, avec des flux migratoires en hausse en Europe, dont l'apogée sera la crise des migrants en 2015 et l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés syriens sur le continent.

Cette tendance "est à l'oeuvre depuis très longtemps", estime le chercheur Thierry Chopin, de l'Institut Jacques Delors, relevant la place prise depuis plus de 20 ans par "le discours hostile aux étrangers, contre l'immigration venue des pays musulmans et l'exploitation de la crise migratoire par ces forces politiques".

Même s'il a commencé à lisser son discours après sa victoire, Gert Wilders a construit son parcours politique sur une rhétorique populiste islamophobe. Idem en Italie, où Giorgia Meloni avait fait principalement campagne sur une thématique anti-immigration, comme la coalition soutenue par l'extrême droite au pouvoir en Suède.

Des pays comme la France, l'Allemagne, l'Espagne, pour ne citer qu'eux, sont également travaillés par les discours identitaires et l'immigration est un sujet récurrent.

Insécurité

L'extrême droite prospère également sur le terreau de l'insécurité sociale et économique.

"Le sentiment de précarité, d'inégalité face à la globalisation provoque la montée de ces mouvements", résume Raquel García, de l'Institut espagnol Elcano.

Gert Wilders aux Pays-Bas ou Marine Le Pen, arrivée au deuxième tour de la présidentielle de 2022, ont aussi fait campagne sur le pouvoir d'achat, rappelle Gilles Ivaldi, du Cevipof de Sciences Po.

S'y ajoute une crise de la représentation, un discours anti-élite et anti-système, et, pour le chercheur, un facteur moins visible mais important, les traces laissées par la pandémie de Covid 19 en 2020. "Les partis d'extrême droite ont beaucoup mobilisé sur les peurs, les frustrations, et les rejets des mesures sanitaires par une partie de la population. A bas bruit, ils ont réussi à capitaliser du soutien", relève M. Ivaldi.

"Le sentiment de précarité, d'inégalité face à la globalisation provoque la montée de ces mouvements", résume Raquel García, de l'Institut espagnol Elcano.

Enfin, le contexte international, particulièrement la guerre en Ukraine, entraîne une insécurité favorable aux partis radicaux.

Normalisation

"Il y a clairement un moment d'extrême droite en Europe", insiste M. Ivaldi, soulignant que la progression ou l'accession au pouvoir de ces partis dans plusieurs pays de l'UE sont aussi dues à la stratégie de normalisation entamée depuis des années par ces formations. En France, Marine Le Pen a rompu avec l'antisémitisme de son père Jean-Marie Le Pen. En Italie, Giorgia Meloni a pris ses distances avec l'héritage fasciste de son parti. Les Démocrates de Suède ont fait oublier les origines neo-nazies de la formation.

"Tous ces partis donnent des gages de respectabilité, ils ont fait ou font l'apprentissage du pouvoir", note le chercheur, s'inquiétant toutefois de la tentation de leur donner "un blanc seing démocratique".

L'extrême droite subit toutefois des déconvenues, comme l'ont montré les dernières élections législatives en Pologne, remportées par le camp centriste face aux nationalistes populistes du PiS jusqu'alors au pouvoir.

Mais cela ne doit pas masquer une porosité grandissante entre la droite traditionnelle et l'extrême droite, s'inquiète M. Ivaldi. "Les idées de l’extrême droite infusent et se diffusent, elles se propagent dans les grands partis, on le voit en France ou en Allemagne", relève-t-il.

Pour le chercheur du Clingendael Institute Diederick van Wijk, "on assiste à un mouvement vers la droite", qui pourrait se concrétiser lors des élections européennes de juin 2024.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.