Gérard Collomb, maire «visionnaire», célébré lors de ses obsèques à Lyon

La veuve Caroline Collomb et ses filles suivent le cercueil drapé du drapeau de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'intérieur Gérard Collomb quittant la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, à la fin de la cérémonie funéraire de Gérard Collomb qui est décédé le 25 novembre 2023. (Photo d'Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
La veuve Caroline Collomb et ses filles suivent le cercueil drapé du drapeau de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'intérieur Gérard Collomb quittant la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, à la fin de la cérémonie funéraire de Gérard Collomb qui est décédé le 25 novembre 2023. (Photo d'Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
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Publié le Mercredi 29 novembre 2023

Gérard Collomb, maire «visionnaire», célébré lors de ses obsèques à Lyon

  • Un «maire bâtisseur», a souligné le chef de l'Etat venu en compagnie de son épouse Brigitte
  • Gérard Collomb a été ensuite inhumé au cimetière de Loyasse, à proximité de son prédécesseur à l'Hôtel de Ville Edouard Herriot (1872-1957), à qui il vouait une admiration profonde

LYON: "Bâtisseur", "homme d''Etat visionnaire"...  Emmanuel Macron a rendu un hommage appuyé à Gérard Collomb, l'ancien maire de Lyon qui joua un rôle crucial dans sa conquête de l'Elysée, mercredi, lors de ses funérailles en la cathédrale Saint-Jean.

Au coeur du quartier historique du Vieux Lyon, plusieurs centaines d'habitants, pour la plupart âgés, des élus de tous bords, des personnalités, des représentants du monde économique et sportif ont fait leurs adieux à celui qui a longtemps incarné la capitale des Gaules avant d'être nommé ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Macron.

Le cercueil, recouvert du drapeau français, a été solennellement porté vers 11H00 dans la primatiale, où les deux tiers des 1 400 places avaient été réservés aux Lyonnais, une demande formulée par Gérard Collomb lui même avant son décès, samedi à 76 ans.

Un "maire bâtisseur", a souligné le chef de l'Etat venu en compagnie de son épouse Brigitte. Il a ensuite salué le bref passage à l'Intérieur, l'esprit d'analyse et la "franchise" de ce soutien de la première heure.

Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron arrivent pour assister à la cérémonie funéraire de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'intérieur Gérard Collomb à la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023 (Photo de Laurent Cipriani/AFP).
Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron arrivent pour assister à la cérémonie funéraire de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'intérieur Gérard Collomb à la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023 (Photo de Laurent Cipriani/AFP).

"Vous avez aussi changé la vie des Français" et "vous avez, cher Gérard, changé ma vie", a-t-il ajouté, en soulignant qu'il avait été parmi les premiers "à croire en l'émergence d'un bloc central" et à rallier le mouvement En Marche pour une "épopée fantastique".

Au pied du parvis, une petite foule a suivi la cérémonie en direct sur écran géant. "Il parlait beaucoup avec les gens, c'était pas quelqu'un qui se sauvait", se souvient Gisèle Fond, 63 ans, retraitée de l'éducation nationale, émue aux larmes, en évoquant ce maire "humain, pour les quartiers populaires".

«Franc-parler»

Né le 20 juin 1947 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) d'un père ouvrier-métallurgiste et d'une mère femme de ménage, ce militant socialiste a été maire de Lyon 2001 à 2017 puis de 2018 à 2020, après un bref passage place Beauvau dans le gouvernement d'Edouard Philippe.

"J'admirais, même s'il m'est arrivé d'en faire les frais, sa capacité à réinterroger méthodiquement et implacablement tout ce qui lui semblait mériter un examen plus approfondi", a souligné l'ancien Premier ministre, lors de la cérémonie, en louant son "authentique sincérité" et son "franc parler".

Sur les bancs de la cathédrale, des politiques de tous bords: l'ancien président socialiste François Hollande, la première ministre Elisabeth Borne et plusieurs ministres dont Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) ou le maire écologiste Grégory Doucet. L'ancien patron de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas, l'humoriste Laurent Gerra, le basketteur Tony Parker ont également assisté à la célébration présidée par l'archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay.

Dans un hommage très littéraire à cet ancien agrégé de lettres classiques, l'académicien Marc Lambron a décrit Gérard Collomb comme "l'âme de cette ville".

"Il pouvait être conversant ou tranchant, amical ou consulaire, pratiquant la politique en tacticien impérieux, sentimental et parfois trahi", a-t-il dit. Il était aussi un "homme de pacte et de saveur", qui avait "l'intrépidité d'un moderne et la sagesse d'un édile d'autrefois".

Gérard Collomb a été ensuite inhumé au cimetière de Loyasse, à proximité de son prédécesseur à l'Hôtel de Ville Edouard Herriot (1872-1957), à qui il vouait une admiration profonde.

De retour à Paris, Mme Borne a encore salué "un homme de conviction, porté par la volonté de servir au delà des clivages", devant le Sénat où un moment de recueillement a été respecté. "Un humaniste", selon le président de la chambre haute Gérard Larcher.

«Hubris»

Lundi et mardi, les Lyonnais ont défilé devant son cercueil exposé à l'Hôtel de Ville, où les drapeaux avaient été mis en berne.

Elu à la tête de Lyon en 2001 avec le soutien de Raymond Barre après deux tentatives infructueuses, il avait quitté son bureau à la mairie en 2017 pour rejoindre la place Beauvau où il a notamment fait passer une loi contestée sur la sécurité et une sur l'immigration.

Puis il avait quitté avec fracas le gouvernement en octobre 2018, après avoir pointé le manque d'humilité de l'exécutif. "L'hubris, c'est la malédiction des dieux. Quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous", avait-il dit.

Privé de l'investiture de La République en Marche, il avait échoué à reconquérir la métropole en 2020, battu par les Verts, malgré son ralliement au camp des Républicains au second tour. Il avait disparu de la scène politique locale depuis qu'il avait lui-même annoncé son cancer sur les réseaux sociaux le 16 septembre 2022.


Ultime vote sur le budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée devrait adopter définitivement le budget de la Sécurité sociale 2026, fruit de compromis, malgré une majorité introuvable et sans 49.3
  • Le budget de l’État reste très incertain : déficit visé à 5% du PIB, fortes divergences sur les recettes, CMP à haut risque

PARIS: Sauf surprise, l'Assemblée nationale devrait définitivement adopter mardi le budget de la Sécurité sociale pour 2026, un succès arraché à force de concessions par Sébastien Lecornu, qui risque toutefois de ne pas réussir le même pari pour le budget de l'Etat, à l'issue bien plus incertaine.

Alors qu'approche la date butoir du 31 décembre, l'heure est aux dernières tractations pour les parlementaires, au terme de longues semaines de débats. Tous les yeux sont désormais braqués sur le projet de loi de finances (PLF), avec des négociations décisives jusqu'au week-end.

Il y a une semaine pourtant, beaucoup doutaient d'une possible adoption du premier des deux textes budgétaires, la loi de financement de la Sécurité sociale, qui doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites.

Pour le PS, qui a érigé cette mesure en condition de sa non-censure, l'étape doit marquer le succès de sa stratégie de négociation avec l'exécutif, à rebours du reste de la gauche. Et pour le Premier ministre, elle couronnerait au moins temporairement sa méthode du compromis.

Après un dernier passage express au Sénat vendredi, le texte revient mardi dans l'hémicycle, où les députés devront renouveler le scrutin serré de la semaine dernière (247 voix contre 234), à haut risque en l'absence de majorité et de 49.3.

Les socialistes, quoique dans l'opposition, avaient consenti à massivement voter pour. Hésitant jusqu'au dernier moment à voter contre, les Ecologistes s'étaient en majorité abstenus. Et malgré les consignes d'abstention de leur parti, 18 députés LR et 9 Horizons l'avaient soutenu.

Au gouvernement, une issue semblable est attendue mardi, même s'il "faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de démobilisation" dans l'hémicycle, concède un ministre.

Les syndicats FO et CGT ont appelé à des rassemblements devant l'Assemblée, critiquant notamment la limitation de la durée des arrêts maladie, ou une taxe sur les mutuelles dont ils craignent la répercussion sur les cotisations.

Le texte prévoit par ailleurs la création d'un nouveau congé de naissance, ou d'un "réseau France santé" voulu par M. Lecornu pour l'accès aux soins.

Le gouvernement a vu sa copie profondément remaniée par les députés, qui ont supprimé le gel des pensions de retraite et minima sociaux, et contraint l'exécutif à renoncer à doubler les franchises médicales.

Le déficit anticipé pour la Sécurité sociale est de 19,4 milliards d'euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Mais au prix de transferts de 4,5 milliards d'euros des caisses de l'Etat vers celles de la Sécu.

- Négociations députés-sénateurs -

Des transferts qui contribuent à compliquer l'équation pour le budget de l'Etat, où ils doivent être compensés.

La copie du budget de l'Etat adoptée lundi au Sénat, qui a peiné à trouver des économies significatives dans les dépenses, porterait le déficit à 5,3% du PIB. Or le gouvernement a placé l'objectif à 5%.

Une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs doit tenter de trouver un accord vendredi et possiblement samedi, une opération périlleuse au vu des divergences entre les deux chambres.

L'Assemblée avait massivement rejeté le texte en première lecture.

Les négociations avant et pendant la CMP porteront notamment sur la question des recettes, alors que les socialistes réclament des mesures de justice fiscale, quand la droite se montre intransigeante dans son refus de nouveaux prélèvements.

"Il ne pourra pas y avoir d'accord sur un budget qui augmenterait considérablement les impôts et ne réduirait pas significativement la dette", insiste le chef des Républicains Bruno Retailleau.

Même si l'ancien socle commun, majoritaire au sein de la CMP, trouve un accord, il faudra encore qu'il puisse être adopté la semaine prochaine à l'Assemblée.

Et ce alors que les socialistes promettent cette fois de s'abstenir au mieux, et les Écologistes de voter contre.

Autres possibilités: utiliser le 49.3 en s'assurant d'une non-censure dans la foulée -- comme le plaident l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne ou l'ex-président François Hollande -- ou se résoudre à une loi spéciale, avec une reprise des négociations en janvier.

Une dernière option loin de remporter l'enthousiasme général.

"Il faut que ça s'arrête cette séquence budgétaire", estime un cadre socialiste. "On connaît toutes les données du problème. Si le compromis est possible, alors il faut qu'il ait lieu maintenant."


Le musée du Louvre resté fermé lundi en raison d'une grève

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.  Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron. Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
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  • Les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public
  • Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR"

PARIS: Le musée du Louvre à Paris est resté fermé lundi en raison d'une "grève reconductible" de ses agents, une nouvelle épreuve pour une institution dans la tourmente depuis le spectaculaire cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.

A 9H00 (8H00 GMT), les portes du musée sont restées closes devant une file de visiteurs, puis la direction a annoncé la fermeture pour "toute la journée".

"Je suis vraiment déçu, le Louvre était la raison principale de notre venue à Paris, parce que nous voulions voir Mona Lisa", le célèbre tableau de La Joconde de Léonard de Vinci, a déclaré à l'AFP Minsoo Kim, 37, Coréen, en lune de miel.

"C'est normal qu'ils fassent grève s'ils ont besoin de meilleures conditions de travail. Bien sûr, en tant que touriste, ce n'est pas génial d'être ici et que le musée soit fermé, mais nous avons réussi à reporter notre visite, donc ça n'est pas un problème", a estimé de son côté Patricia, une touriste brésilienne qui n'a pas souhaité donner son nom.

Un peu plus tôt, les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public.

Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR".

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.

Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture.

"Nous avons eu quelques avancées en matière de rémunération, mais cela reste insuffisant et nous attendons une proposition écrite du ministère - certainement mardi - pour nous prononcer", a déclaré à l'AFP Alexis Fritche, du syndicat CFDT-Culture, à l'issue de deux heures de réunion.

Selon lui, "pas d'avancée" non plus sur les emplois: "On nous annonce 28 postes pour la surveillance, mais ils proviennent de redéploiements".

A l'issue de l'AG, le délégué du syndicat CGT Christian Galani avait rappelé que la filière accueil et surveillance avait "perdu 200 équivalents temps plein en l'espace de 15 ans, alors que la fréquentation a augmenté de moitié".

Une prochaine AG est prévue mercredi à 9H00 locales, le mardi étant le jour de fermeture hebdomadaire du Louvre.

Conflit social et réorganisation 

"On est en colère", "nous ne sommes pas d'accord avec la manière dont Le Louvre a été géré", a dit devant la presse Elise Muller, agente de surveillance du syndicat Sud Culture.

Valérie Baud, représentante CFDT, s'était félicitée d'un mouvement "interprofessionnel", regroupant métiers de la "conservation, agents d'accueil et de surveillance, professions support, juristes, graphistes".

En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s'emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables.

Fragilisée, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, devra travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui la ministre française de la Culture Rachida Dati a confié vendredi la mission de "réorganiser en profondeur le musée".

Audition de la présidente mercredi 

"Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité", a déclaré Mme Dati.

"Toute réflexion sur l'avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle", avait réagi la CFDT.

Le ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses recommandations étaient attendues "fin février".

Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée.

Mardi, ils doivent entendre pour la première fois l'ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d'effets.

Mercredi, ce sera Mme des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n'ont été découverts par l'actuelle direction qu'après le casse du 19 octobre.

 


La mère du journaliste français Christophe Gleizes a adressé une demande de grâce au président algérien

Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche. (AFP)
Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche. (AFP)
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  • Dans un communiqué publié lundi, l'association Reporters sans frontières (RSF), qui coordonne le comité de soutien de Christophe Gleizes, appuie cette demande de grâce "afin de mettre fin à une grave injustice"
  • La mère du journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné début décembre en Algérie à sept ans de prison ferme en appel, a transmis une demande de grâce au président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon une lettre consultée lundi par l'AFP

PARIS: La mère du journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné début décembre en Algérie à sept ans de prison ferme en appel, a transmis une demande de grâce au président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon une lettre consultée lundi par l'AFP.

"Je vous demande respectueusement de bien vouloir envisager de gracier Christophe, afin qu'il puisse retrouver sa liberté et sa famille", écrit Sylvie Godard dans cette missive du 10 décembre, assurant faire appel à la "haute bienveillance" du président algérien.

Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes a été arrêté le 28 mai 2024 en Algérie où il s'était rendu pour un reportage sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi-Ouzou, à 100 kilomètres à l'est d'Alger.

Le 3 décembre 2025, la Cour d'appel de Tizi-Ouzou a confirmé sa condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme". La justice algérienne lui reproche des contacts avec des personnes liées au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie), classé terroriste en Algérie.

"La confirmation de la condamnation à sept années de prison ferme a été pour Christophe, comme pour moi et ma famille, un choc immense", indique Mme Godard dans sa lettre au chef de l'État algérien, qu'elle dit écrire "avec gravité et une profonde émotion".

"Cette sentence nous est incompréhensible au regard des faits et du parcours de mon fils", développe-t-elle. "Nulle part dans aucun de ses écrits vous ne trouverez trace d'un quelconque propos hostile à l'Algérie et à son peuple."

Deux jours après la décision en appel, le président français Emmanuel Macron avait jugé "excessif" et "injuste" le jugement prononcé contre Christophe Gleizes, se disant déterminé à trouver "une issue favorable".

"Grave injustice" 

Dans un communiqué publié lundi, l'association Reporters sans frontières (RSF), qui coordonne le comité de soutien de Christophe Gleizes, appuie cette demande de grâce "afin de mettre fin à une grave injustice".

"Nous appelons désormais les autorités algériennes à prendre rapidement la seule décision possible dans ce dossier : libérer Christophe et lui permettre de retrouver les siens le plus rapidement possible", détaille Thibaut Bruttin, directeur général de l'association, cité dans le communiqué.

M. Gleizes est actuellement le seul journaliste français en détention à l'étranger.

Sa condamnation en première instance en juin 2025 avait été prononcée au pic d'une grave crise diplomatique entre la France et l'Algérie, marquée notamment par le retrait des deux ambassadeurs et des expulsions réciproques de diplomates.

Mais les relations bilatérales avaient semblé en voie d'apaisement après l'octroi d'une grâce et la libération par Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 12 novembre

Selon son avocat français Emmanuel Daoud, Christophe Gleizes a, parallèlement au recours en grâce et au pourvoi en cassation, la possibilité d'adresser une demande de mise en liberté à la Cour Suprême, qui peut s'accompagner "d'une demande d'aménagement de sa peine".

"Il est aussi très important, psychologiquement, pour Christophe, de contester toute culpabilité car, comme il l'a dit à la Cour, il n'a fait que son métier et n'a, en aucune façon, enfreint la déontologie journalistique", assure l'avocat, cité dans le communiqué publié lundi.