Arrivée des premiers vaccins anti-Covid dans l'UE, le variant britannique s'étend

Flacons de vaccin Covid-19 et seringues, avec le logo de l'Université d'Oxford et de son partenaire la société pharmaceutique britannique AstraZeneca, le 17 novembre 2020 (Fichiers/Justin Tallis/AFP)
Flacons de vaccin Covid-19 et seringues, avec le logo de l'Université d'Oxford et de son partenaire la société pharmaceutique britannique AstraZeneca, le 17 novembre 2020 (Fichiers/Justin Tallis/AFP)
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Publié le Samedi 26 décembre 2020

Arrivée des premiers vaccins anti-Covid dans l'UE, le variant britannique s'étend

  • Au Royaume-Uni, qui a dépassé vendredi les 70.000 morts, des confinements locaux ou des restrictions contraignantes sont entrés en vigueur pour des millions de personnes
  • Face à une flambée de contaminations, l'Italie s'était reconfinée avant même les fêtes de Noël, comme l'Irlande

PARIS : Les premières doses de vaccin sont arrivées samedi dans l'Union européenne à la veille du démarrage dans les 27 États membres des campagnes de vaccination contre le Covid-19, dont le variant britannique est détecté dans de plus en plus de pays dans le monde.

La pandémie a fait au moins 1.750.780 morts et contaminé presque 80 millions de personnes, selon les dernières données officielles compilées samedi par l'AFP.

Plus de 25 millions de cas (543.993 décès) ont été recensés en Europe, zone la plus touchée, et celle où le virus se propage le plus vite (250.000 nouvelles contaminations quotidiennes).

La Russie, quatrième pays le plus touché, a ainsi passé samedi la barre des trois millions de cas. Les autorités excluent pour l'instant tout confinement national.

Les États-Unis restent le pays le plus touché, tant en nombre de morts (330.279) que de cas (18.761.363).

Premiers vaccins dans l'UE

Après le Royaume-Uni, les États-Unis, le Mexique et nombre d'autres pays, la vaccination débutera dimanche dans l'UE, dont les régulateurs ont autorisé lundi le vaccin Pfizer-BioNtech.

En Italie, pays européen le plus endeuillé (plus de 71.000 morts), 9.750 vaccins escortés par les carabiniers ont été livrés à l'hôpital Spallanzani de Rome samedi matin. La première personne vaccinée en Italie sera une infirmière de cet établissement, Claudia Alivernini, 29 ans.

"Nous allons retrouver notre liberté et nous pourrons recommencer à nous embrasser", s'est réjoui le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio.

Face à une flambée de contaminations, l'Italie s'était reconfinée avant même les fêtes de Noël, comme l'Irlande.

En France, 19.500 doses sont arrivées à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, en banlieue parisienne. Des employés masqués portant des gants de protection spéciaux contre le froid (le remède est conservé à -70°C) ont transféré les boîtes dans des réfrigérateurs spéciaux.

"C'est historique, il s'agit des toutes premières doses", s'est réjoui le chef du pôle pharmacie hospitalière des Hôpitaux de Paris, Franck Huet.

En Allemagne, le ministre de la Santé Jens Spahn a salué "un jour plein d'espoir" pour son pays "et aussi pour l'Europe", car ce vaccin "est la clef qui nous permettra de nous réapproprier nos vies". "L'automne, l'hiver et Noël de l'an prochain ne devraient plus être placés sous le signe de cette pandémie", a-t-il espéré.

Reconfinements en série

Comme l'Italie, l'Autriche a confiné sa population samedi, au lendemain de Noël. Les commerces non essentiels, l'hôtellerie et la restauration seront fermés et la population soumise à un "couvre-feu" qui s'appliquera "toute la journée" jusqu'au 24 janvier, selon le gouvernement.

Au Royaume-Uni, qui a dépassé vendredi les 70.000 morts, des confinements locaux ou des restrictions contraignantes sont entrés en vigueur pour des millions de personnes.

L'Ecosse continentale passe toute entière au niveau d'alerte maximal, revenant à un quasi-confinement (commerces non essentiels fermés, déplacements non essentiels interdits), comme l'Irlande du Nord.

En Angleterre, six millions de personnes dans le Sud et l'Est reviennent aussi à un confinement, qui y concerne désormais 24 millions de personnes au total.

Le pays a vu les contaminations s'envoler ces dernières semaines, avec notamment l'apparition d'une nouvelle souche que les autorités disent "hors de contrôle".

Selon une étude de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), ce nouveau variant du coronavirus est "50% à 74%" plus contagieux que ses prédécesseurs, faisant craindre plus d'hospitalisations et de morts en 2021 qu'en 2020.

Des cas confirmés du variant britannique ont été signalés en Espagne (quatre cas) et au Japon (sept cas), après déjà l'annonce vendredi de personnes contaminées en France, en Allemagne et au Liban.

Après l'annonce de la découverte de ce variant, l'inquiétude avait poussé des dizaines de pays - nombre d'entre eux appliquent toujours la mesure - à couper leurs liaisons aériennes, maritimes ou terrestres avec le Royaume-Uni, semant le chaos dans son approvisionnement.

La réglisse comme remède

En Chine, où l'OMS avait pour la première fois signalé le nouveau coronavirus il y a un an, le Parti communiste s'est félicité vendredi soir de son "rôle décisif (...) qui a permis une victoire glorieuse extrêmement extraordinaire dans cette année extrêmement inhabituelle", selon l'agence nationale Chine nouvelle.

Cette auto-congratulation chinoise précède de quelques jours l'arrivée dans le pays d'une équipe de l'OMS  pour enquêter sur les origines du virus, et en particulier essayer de comprendre comment il est passé de l'animal à l'homme.

L'Asie (près de 215.000 morts et 13,7 millions de cas) reste loin des records européens ou américains, mais plusieurs pays connaissent une résurgence de contaminations.

Le Japon signalait samedi un nouveau record quotidien de contaminations à Tokyo, à presque un millier.

Et en Thaïlande, une flambée de cas partie il y a 10 jours d'un marché aux fruits de mer près de Bangkok - la première depuis plusieurs mois - concernait samedi 1.500 personnes et 33 des 76 provinces du pays, selon les autorités.

Au Turkménistan, pays reclus et autoritaire d'Asie centrale qui assure être épargné par la pandémie, le fantasque président Gourbangouly Berdymoukhamedov a assuré que la réglisse pouvait servir de remède contre le coronavirus. Le Turkménistan dispose "de réserves suffisantes" de réglisse, selon le président.


La BBC va "se défendre" face à la plainte en diffamation à 10 milliards de dollars de Trump

Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et pratiques trompeuses, réclamant jusqu’à 10 milliards $ après un montage contesté de son discours du 6 janvier 2021
  • L’affaire secoue l’audiovisuel public britannique : démissions à la tête de la BBC, lettre d’excuses envoyée à Trump, et réexamen annoncé de la charte royale

LONDRES: La BBC a assuré mardi qu'elle allait "se défendre" contre la plainte en diffamation du président américain Donald Trump, qui réclame 10 milliards de dollars au groupe audiovisuel public britannique pour un montage vidéo contesté de l'un de ses discours.

La plainte, déposée lundi devant un tribunal fédéral à Miami par le président américain et consultée par l'AFP, demande "des dommages et intérêts d'un montant minimum de 5 milliards de dollars" pour chacun des deux chefs d'accusation: diffamation et violation d'une loi de Floride sur les pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

"Ils ont littéralement mis des mots dans ma bouche", s'est plaint le milliardaire de 79 ans, lundi devant la presse.

"Nous allons nous défendre dans cette affaire", a répondu un porte-parole de la BBC mardi matin, sans faire davantage de commentaire sur la procédure.

Le groupe audiovisuel britannique, dont l'audience et la réputation dépassent les frontières du Royaume-Uni, est dans la tourmente depuis des révélations sur son magazine phare d'information "Panorama".

Ce dernier a diffusé, juste avant la présidentielle américaine de 2024, des extraits distincts d'un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021, montés de telle façon que le républicain semble appeler explicitement ses partisans à attaquer le Capitole à Washington.

Des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut ce jour-là le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

"La BBC, autrefois respectée et aujourd'hui discréditée, a diffamé le président Trump en modifiant intentionnellement, malicieusement et de manière trompeuse son discours dans le but flagrant d'interférer dans l'élection présidentielle de 2024", a dénoncé lundi un porte-parole des avocats du républicain contacté par l'AFP.

"La BBC a depuis longtemps l'habitude de tromper son public dans sa couverture du président Trump, au service de son programme politique de gauche", a-t-il ajouté.

- Lettre d'excuses -

Au Royaume-Uni, la controverse a relancé le brûlant débat sur le fonctionnement de l'audiovisuel public et son impartialité, alors que le groupe a déjà été bousculé ces dernières années par plusieurs polémiques et scandales.

L'affaire a poussé à la démission son directeur général Tim Davie et la patronne de BBC News Deborah Turness.

Le président de la BBC Samir Shah a pour sa part envoyé une lettre d'excuses à Donald Trump et la BBC a indiqué "regretter sincèrement la façon dont les images ont été montées" mais contesté "fermement qu'il y ait une base légale pour une plainte en diffamation".

Le groupe audiovisuel a "été très clair sur le fait qu'il n'y a pas matière à répondre à l'accusation de M. Trump en ce qui concerne la diffamation. Je pense qu'il est juste que la BBC reste ferme sur ce point", a soutenu mardi matin le secrétaire d'Etat britannique à la Santé Stephen Kinnock, sur Sky News.

Le gouvernement a également annoncé mardi le début du réexamen de la charte royale de la BBC, un processus qui a lieu tous les dix ans, pour éventuellement faire évoluer sa gouvernance, son financement ou ses obligations envers le public britannique.

La plainte de Donald Trump estime que, malgré ses excuses, la BBC "n'a manifesté ni véritables remords pour ses agissements ni entrepris de réformes institutionnelles significatives afin d'empêcher de futurs abus journalistiques".

Le président américain a lancé ou menacé de lancer des plaintes contre plusieurs groupes de médias aux Etats-Unis, dont certains ont dû verser d'importantes sommes pour mettre fin aux poursuites.

Depuis son retour au pouvoir, il a fait entrer à la Maison Blanche de nombreux créateurs de contenus et influenceurs qui lui sont favorables, tout en multipliant les insultes contre des journalistes issus de médias traditionnels.

L'un de ces nouveaux venus invités par le gouvernement Trump est la chaîne conservatrice britannique GB News, proche du chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.