COP28: 50 groupes pétroliers s'engagent a minima sur la décarbonation

La vice-présidente américaine Kamala Harris s'exprime lors du sommet climatique des Nations Unies COP28 à Dubaï le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
La vice-présidente américaine Kamala Harris s'exprime lors du sommet climatique des Nations Unies COP28 à Dubaï le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 02 décembre 2023

COP28: 50 groupes pétroliers s'engagent a minima sur la décarbonation

  • Cette charte fait partie d'un ensemble d'initiatives pour accélérer la décarbonation du système énergétique mondial
  • Il s'agit toutefois d'engagements volontaires non contraignants

DUBAÏ: Cinquante compagnies de l'industrie du pétrole et du gaz, représentant 40% de la production mondiale, se sont engagées à décarboner leurs opérations de production d'ici à 2050, a annoncé samedi la présidence émiratie de la COP28, un engagement a minima puisqu'il n'englobe pas le pétrole qu'elles vendent.

Ces entreprises, dont 29 compagnies nationales parmi lesquelles la saoudienne Aramco et l'émiratie Adnoc, ont signé une charte fixant comme objectifs "la neutralité carbone en 2050 ou avant", des émissions de méthane "proche de zéro" et "aucun torchage de routine" d'ici 2030.

Cette "Charte de décarbonation du pétrole et du gaz" (Oil and Gas Decarbonization Charter - OGDC), portée conjointement par les Emirats et l'Arabie saoudite, concerne toutefois seulement les émissions de gaz à effet de serre produites par les opérations d'extraction et de production de ces entreprises.

Elle ne prend pas en compte le CO2 émis lors de l'utilisation du pétrole et du gaz qu'elles vendent - par le transport routier, la construction, pour le chauffage, la fabrication de plastique etc...- et qui représente l'écrasante majorité du bilan carbone du secteur.

Cette charte a été établie sous l'impulsion de Sultan Al Jaber, à la fois président d'Adnoc et de la COP28, une double casquette qui lui vaut de fortes accusations de conflit d'intérêts.

Neutralité carbone 

"C'est le plus grand nombre de compagnies nationales à s'engager dans une initiative de décarbonation", se félicite la présidence de la COP28 dans un communiqué.

Contrairement aux "majors" occidentales très scrutées par leurs opinions publiques, mais qui représentent seulement 13% de la production mondiale, très peu de "NOC" - comme sont généralement désignées les compagnies pétrogazières nationales - ont annoncé des objectifs climatiques.

Seules quelques grandes compagnies nationales comme Aramco, Adnoc, PetroChina ou Petrobras, signataires de cette nouvelle charte, ont déjà annoncé viser ce qu'elles appellent la neutralité carbone de leurs opérations en 2045 ou 2050.

La National Oil Company of Libya, Petronas et Sonangol font partie des NOC ayant rejoint la nouvelle charte, au côté des "majors" comme TotalEnergies, Exxonmobil, Shell et BP.

"Cette charte est la preuve que les engagements volontaires de l'industrie pétrogazière ne permettront jamais d'atteindre le niveau d'ambition nécessaire pour lutter contre la crise climatique", contrairement à la mise en place de législations pour sortir des fossiles, a dénoncé Melanie Robinson du World Resources Institute.

Cette charte fait partie d'un ensemble d'initiatives pour accélérer la décarbonation du système énergétique mondial, préparées au cours de l'année qui a précédé la COP28.

Il s'agit toutefois d'engagements volontaires non contraignants, qui n'ont pas l'autorité des décisions de la COP28, prises par consensus entre près de 200 pays sous l'égide des Nations unies. Mais elles peuvent influer sur l'issue des négociations.


Energie: 3.300 milliards d'investissements en 2025, Chine et énergies propres en tête, selon l'AIE

Deux tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Civaux près d'une zone résidentielle à Civaux, dans le centre de la France, le 15 décembre 2024. (AFP)
Deux tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Civaux près d'une zone résidentielle à Civaux, dans le centre de la France, le 15 décembre 2024. (AFP)
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  • Les investissements dans l'énergie devraient s'élever à 3.300 milliards de dollars en 2025 en dépit des incertitudes économiques
  • La Chine consolidant sa place de premier investisseur mondial tandis que les énergies "propres" devraient capter deux fois plus de capitaux que les fossiles

PARIS: Les investissements dans l'énergie devraient s'élever à 3.300 milliards de dollars en 2025 en dépit des incertitudes économiques, la Chine consolidant sa place de premier investisseur mondial tandis que les énergies "propres" devraient capter deux fois plus de capitaux que les fossiles, selon un rapport de l'AIE publié jeudi.

"Au milieu des incertitudes géopolitiques et économiques qui obscurcissent les perspectives du monde de l'énergie, nous voyons la sécurité énergétique émerger comme un moteur clé de la croissance des investissements mondiaux cette année", y déclare le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

"Aujourd'hui, la Chine est de loin le plus grand investisseur énergétique mondial, dépensant deux fois plus pour l'énergie que l'Union européenne - et presque autant que l'UE et les Etats-Unis réunis", ajoute-t-il en rappelant qu'en 2015, elle dépassait à peine les USA en la matière.

Les investissements dans les énergies renouvelables et nucléaire, le stockage et les carburants à faibles émissions mais aussi dans l'efficacité énergétique et l'électrification devraient atteindre un record de 2.200 milliards de dollars, selon l'AIE.

"Les tendances d'investissement actuelles montrent clairement qu'une nouvelle ère de l'électricité approche", souligne l'AIE: les investissements dans ce secteur devraient être environ 50% plus élevés que le montant total consacré au pétrole, au gaz naturel et au charbon.

Il y a dix ans, les investissements dans les fossiles étaient 30% plus élevés que ceux dans la production et les réseaux d'électricité, rappelle-t-elle.

Le pétrole, le gaz naturel et le charbon devraient ainsi représenter 1.100 milliards de dollars, avec une concentration des dépenses dans l'exploration pétrolière et gazière au Moyen-Orient.

L'AIE estime que la baisse des prix du pétrole et de la demande devraient entraîner le premier recul des investissements dans le secteur depuis le Covid en 2020, en raison principalement d'une forte diminution des dépenses dans le pétrole de schiste aux Etats-Unis.

A contrario, les investissements dans de nouvelles installations de gaz naturel liquéfié (GNL) vont fortement croitre. "Entre 2026 et 2028, le marché mondial du GNL devrait connaître sa plus grande croissance de capacité de tous les temps", estime l'AIE.

Selon l'Agence, les investissements dans le solaire devraient atteindre 450 milliards de dollars en 2025 dans le monde, ce qui le place sur la première marche, tandis que ceux fléchés vers l'énergie nucléaire devraient s'élever à environ 75 milliards de dollars, en hausse de 50% au cours des cinq dernières années.

L'AIE s'inquiète toutefois du fait que les investissements dans les réseaux électriques (câbles, pylônes...), actuellement de 400 milliards de dollars par an, "ne parviennent pas à suivre le rythme des dépenses de production et d'électrification", ce qui constitue un "signe inquiétant pour la sécurité électrique".

Il faudrait que les investissements dans les réseaux augmentent pour atteindre la parité avec les dépenses de production d'ici le début des années 2030, mais "cela est freiné par des procédures de permis longues et des chaînes d'approvisionnement tendues pour les transformateurs et les câbles".

Enfin, la forte croissance de la demande d'électricité profite aussi au charbon, principalement en Chine et en Inde. En 2024, la Chine a lancé la construction de près de 100 gigawatts (GW) de nouvelles centrales électriques au charbon, portant les approbations mondiales de centrales au charbon à leur niveau le plus élevé depuis 2015, souligne l'AIE.


La croissance économique de l'Arabie saoudite dépassera en 2026 celle de ses pairs du G20, selon l'OCDE

L'OCDE ajoute que l'Arabie saoudite devrait maintenir un taux d'inflation sain de 1,9 % en 2025 et de 1,8 % en 2026, respectivement. Shutterstock
L'OCDE ajoute que l'Arabie saoudite devrait maintenir un taux d'inflation sain de 1,9 % en 2025 et de 1,8 % en 2026, respectivement. Shutterstock
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  • Dans son dernier rapport, l'Organisation de coopération et de développement économiques indique que l'économie du Royaume devrait croître de 1,8 % cette année, un taux également supérieur à celui de plusieurs de ses pairs du G20.
  • En avril, le Fonds monétaire international a prévu que l'économie du Royaume connaîtrait une croissance de 3 % en 2025 et qu'elle s'accélérerait encore pour atteindre 3,7 % l'année suivante.

RIYAD : Le produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite devrait croître de 2,5 % en 2026, un taux qui dépasse les prévisions pour les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France, selon une analyse.

Dans son dernier rapport, l'Organisation de coopération et de développement économiques indique que l'économie du Royaume devrait croître de 1,8 % cette année, un taux également supérieur à celui de plusieurs de ses pairs du G20.

En avril, le Fonds monétaire international a prévu que l'économie du Royaume connaîtrait une croissance de 3 % en 2025 et qu'elle s'accélérerait encore pour atteindre 3,7 % l'année suivante.

Dans son dernier rapport, l'OCDE a également revu à la baisse ses perspectives de croissance économique mondiale, les ramenant de 3 % à 2,9 % pour 2025 et 2026.

"Les perspectives mondiales deviennent de plus en plus difficiles. L'augmentation substantielle des barrières commerciales, le durcissement des conditions financières, l'affaiblissement de la confiance des entreprises et des consommateurs, et l'incertitude élevée des politiques constituent autant de risques significatifs pour la croissance", a déclaré l'OCDE.

Et d'ajouter : "La croissance du PIB mondial devrait ralentir, passant de 3,3 % en 2024 à 2,9 % cette année et l'année prochaine, dans l'hypothèse d'un maintien des droits de douane à la mi-mai."

Collectivement, les pays du G20 devraient connaître une croissance économique de 2,9 % en 2025 et 2026, l'Inde se démarquant de la tendance dans un contexte de volatilité économique.

Selon le rapport, le PIB de l'Inde devrait augmenter de 6,3 % en 2025 et de 6,4 % en 2026.

L'OCDE ajoute que l'économie chinoise connaîtra une croissance de 4,7 % et de 4,3 % en 2025 et 2026, respectivement, tandis que les États-Unis devraient enregistrer une croissance économique de 1,6 % en 2025 et de 1,5 % en 2026.

L'économie française devrait croître de 0,6 % en 2025 avant d'accélérer légèrement à 0,9 % en 2026, et l'OCDE prévoit que l'économie du Royaume-Uni progressera de 1,3 % en 2025, avant de décélérer à 1 % de croissance l'année prochaine.

Selon le rapport, le PIB de l'Allemagne devrait croître de 1,2 % au cours de la même période.

L'OCDE ajoute que l'Arabie saoudite devrait maintenir un taux d'inflation sain de 1,9 % en 2025 et de 1,8 % en 2026, respectivement.

En avril, le FMI a également prédit que l'inflation dans le Royaume resterait contenue, avec un taux annuel moyen stable à 2,1 % en 2025 et une légère baisse à 2 % l'année suivante.

Collectivement, parmi les pays du G20, l'inflation devrait atteindre en moyenne 3,6 % en 2025 et 3,2 % en 2026, selon l'OCDE.

"La hausse des coûts commerciaux - en particulier dans les pays qui appliquent de nouveaux droits de douane - devrait alimenter l'inflation, bien qu'elle puisse être partiellement compensée par la baisse des prix des produits de base. Les risques qui pèsent sur les perspectives restent importants", a déclaré l'OCDE.

Et d'ajouter : "L'inflation pourrait aussi rester élevée plus longtemps que prévu, en particulier si les anticipations d'inflation continuent à augmenter. Du côté positif, une levée rapide des récentes barrières commerciales pourrait stimuler la croissance économique et contribuer à atténuer les pressions inflationnistes."

L'OCDE a insisté sur le fait que les gouvernements devraient travailler ensemble pour résoudre leurs préoccupations concernant le système commercial mondial plutôt que d'escalader les tensions en multipliant les barrières commerciales de rétorsion.

L'analyse exhorte les gouvernements à mettre en œuvre des réformes qui réduiraient la fragmentation des échanges, ainsi qu'à renforcer la chaîne d'approvisionnement en diversifiant à la fois les fournisseurs et les acheteurs.

L'OCDE a également souligné l'importance de mettre en œuvre des politiques monétaires efficaces, notant que les banques centrales devraient rester vigilantes pour prévenir la désinflation en période d'incertitude accrue et d'augmentation des coûts commerciaux.

"À condition que les tensions commerciales ne s'intensifient pas davantage et que les anticipations d'inflation restent ancrées, les réductions des taux directeurs peuvent se poursuivre dans les économies où l'on s'attend à ce que l'inflation se modère", ajoute le rapport.

L'étude souligne également la nécessité d'augmenter les investissements pour assurer une croissance résiliente dans les pays, suggérant que les gouvernements mettent en œuvre des réformes politiques structurelles pour revitaliser l'environnement des affaires.

Selon l'OCDE, les gouvernements devraient favoriser le dynamisme des entreprises en encourageant la concurrence, en réduisant les barrières à l'entrée et en soutenant l'esprit d'entreprise.

"La réduction de l'incertitude politique est particulièrement importante, car elle diminuerait les primes de risque que les entreprises intègrent dans leurs taux de rendement, ce qui encouragerait les dépenses d'investissement", ajoute l'OCDE. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Huda Kattan récupère la propriété de Huda Beauty

Kattan, qui est fondatrice et co-directrice générale, dirige désormais l'entreprise aux côtés de son mari Christopher Goncalo, également co-directeur général, et de sa sœur Alya Kattan, qui supervise la stratégie sociale. (Photo AN)
Kattan, qui est fondatrice et co-directrice générale, dirige désormais l'entreprise aux côtés de son mari Christopher Goncalo, également co-directeur général, et de sa sœur Alya Kattan, qui supervise la stratégie sociale. (Photo AN)
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  • En 2017, TSG a acquis une participation minoritaire dans Huda Beauty. Depuis 2025, Kattan a racheté cette participation
  • Huda Kattan a annoncé mardi qu'elle avait récupéré la pleine propriété de Huda Beauty, la marque qu'elle a fondée en 2013, après la fin d'un partenariat de huit ans avec la société de capital-investissement TSG Consumer Partners

DUBAI : Huda Kattan a annoncé mardi qu'elle avait récupéré la pleine propriété de Huda Beauty, la marque qu'elle a fondée en 2013, après la fin d'un partenariat de huit ans avec la société de capital-investissement TSG Consumer Partners.

En 2017, TSG a acquis une participation minoritaire dans Huda Beauty. Depuis 2025, Kattan a racheté cette participation, rendant la marque totalement indépendante une fois de plus et l'une des rares grandes entreprises de beauté appartenant à 100 % à ses fondateurs.

"Reprendre la pleine propriété de Huda Beauty est un moment très important pour moi," a déclaré Kattan. "Cela signifie que même si beaucoup d'entre nous ont des rêves que l'on nous dit être trop grands ou impossibles à réaliser seuls, en réalité, vous avez tout le pouvoir dont vous avez besoin pour changer le monde vous-même ! Cette marque est née de la passion, de la créativité et du désir de remettre en question l'industrie de la beauté. Alors que nous entrons dans un nouveau chapitre, je m'engage plus que jamais à repousser les limites, à rester fidèle à nos racines et à soutenir notre incroyable communauté à chaque étape."

Kattan, qui est fondatrice et co-directrice générale, dirige désormais l'entreprise aux côtés de son mari Christopher Goncalo, également co-directeur général, et de sa sœur Alya Kattan, qui supervise la stratégie sociale.


Mme Kattan a été nommée par Fortune 40 Under 40, fait partie des "Self-Made Women" de Forbes aux États-Unis et des 100 femmes d'affaires les plus puissantes du Moyen-Orient. Elle a également reçu le TIME100 Impact Awards et fait partie des 25 personnes les plus influentes de l'Internet selon TIME.

Sa marque est connue pour un certain nombre de produits cultes, notamment le trio Easy Routine - Easy Primer, Easy Blur et Easy Bake Setting Powder.


La marque a également été reconnue par l'industrie pour la qualité et l'innovation de ses produits, et a reçu des prix tels que le Allure Best of Beauty Award, le Elle Beauty Award et le Cosmopolitan Beauty Award.

La semaine dernière, la marque a été classée comme la marque de produits de beauté la plus populaire au monde dans le dernier Cosmetify Q1 2025 Beauty Index.

L'indice Cosmetify classe les marques de beauté chaque trimestre sur la base de facteurs tels que le volume de recherche, l'engagement social et la visibilité de la marque.

La marque est arrivée en tête de la liste mondiale devant des noms de l'industrie tels que Dior, Fenty Beauty, Rhode et Rare Beauty.

La marque est également arrivée en tête de la liste de Cosmetify en 2019 et 2020.

En 2018, l'entreprise a été évaluée à plus d'un milliard de dollars par Forbes.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com