USA: l'enquête progresse après la violente explosion de Nashville

Les forces de l'ordre enquêtent sur la maison appartenant à Anthony Quinn Warner, un homme de 63 ans qui aurait été intéressé par l'attentat de Nashville, le 26 décembre 2020 à Nashville, Tennessee. La police qualifie l'explosion d '«acte intentionnel» et a trouvé des restes humains possibles après qu'un véhicule récréatif ait explosé le jour de Noël (Photo, AFP).
Les forces de l'ordre enquêtent sur la maison appartenant à Anthony Quinn Warner, un homme de 63 ans qui aurait été intéressé par l'attentat de Nashville, le 26 décembre 2020 à Nashville, Tennessee. La police qualifie l'explosion d '«acte intentionnel» et a trouvé des restes humains possibles après qu'un véhicule récréatif ait explosé le jour de Noël (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 27 décembre 2020

USA: l'enquête progresse après la violente explosion de Nashville

  • 3 personnes blessées et des destructions dans plusieurs blocs de Nashville
  • «Comme un puzzle géant créé par une bombe qui aurait éparpillé des éléments de preuves sur de nombreux pâtés de maison»

WASHINGTON: L'enquête sur la mystérieuse explosion d'un camping-car le jour de Noël se poursuivait à Nashville, dans le Tennessee, où les autorités menaient samedi une perquisition chez une personne soupçonnée d'être liée à l'affaire.

Ce véhicule a dévasté un quartier historique de la capitale américaine de la musique country en explosant tôt vendredi matin. Mais, juste avant de détoner, il a diffusé un enregistrement au ton glaçant, par haut-parleur, appelant les personnes alentour à évacuer. Ainsi, malgré l'ampleur de la déflagration, seulement trois blessés ont été à déplorer.

«Des informations mises au jour pendant l'enquête nous ont menés à l'adresse» d'un quartier du sud-est de la ville,  a indiqué un porte-parole du FBI sans vouloir donner de détails. Des images diffusées sur la chaîne Fox y montraient samedi une perquisition en cours.

Lors d'un point-presse tenu par ailleurs, les autorités n'ont pas voulu commenter les affirmations de la chaîne télévisée CBS, selon lesquelles un homme de 63 ans, qui serait propriétaire d'un camping-car de la même marque et du même modèle, était recherché «dans l'intérêt (des investigations)».

«Je peux seulement confirmer que nous intervenons dans cette zone», a affirmé Douglas Korneski, l'agent spécial du FBI responsable de l'enquête. «Je suis relativement confiant dans le fait que nous serons capables d'identifier un individu et déterminer ce qui est arrivé, il nous faut juste du temps», a-t-il ajouté.

Les enquêteurs, qui ont recueilli plus de 500 informations du public, «continuent à suivre chaque piste», a pour sa part affirmé le procureur fédéral Don Cochran. La police avait publié vendredi après-midi sur Twitter une photo du camping-car couleur crème et lancé un appel à témoins.

«C'est une énorme scène de crime», a ajouté Douglas Korneski pour justifier la précaution des débuts de l'enquête, «comme un puzzle géant créé par une bombe qui aurait éparpillé des éléments de preuves sur de nombreux pâtés de maison».

La déflagration, qui a eu lieu vendredi à 06H30 (11H30 GMT), a dévasté une partie d'une artère commerçante dans le centre historique de la capitale de la musique country. 

Aucun décès n'a été confirmé, mais les enquêteurs vont analyser des tissus retrouvés sur le site de l'explosion et qui pourraient être des restes humains, a déclaré le chef de la police de Nashville, John Drake.

Un témoin, David Malloy, qui promenait son chien peu avant l'explosion, a raconté samedi à la chaîne locale NewsChannel 5 avoir vu «une boule de feu» s'élever dans les airs et senti le souffle de la déflagration, qui a fait éclater les vitrines de la rue. «Toute la zone est couverte de poussière et de suie», a-t-il dit.

«Un miracle»

Le gouverneur de l'Etat, Bill Lee, a demandé au président sortant Donald Trump de déclarer l'état d'urgence au Tennessee, compte tenu de l'importance des dégâts. 

«Ce matin, j'ai fait un tour de la zone de l'explosion, les dégâts sont choquants et c'est un miracle qu'aucun résident n'ait été tué», a-t-il écrit samedi sur les réseaux sociaux.

Selon lui, au moins 41 commerces ont été endommagés. 

Le camping-car était garé devant un bâtiment de la compagnie de téléphonie AT&T, ce qui a provoqué des dégâts sur les installations qui ont perturbé les télécommunications dans le Tennessee, ainsi que dans certaines régions de l'Alabama et du Kentucky. Même l'aéroport local a dû un moment suspendre ses vols. 

AT&T a indiqué samedi que deux antennes de téléphonie mobiles ont été installées dans le centre de Nashville et de nombreuses autres dans la région pour restaurer les communications.

Cette explosion est «un acte délibéré», a estimé le porte-parole de la police de Nashville Don Aaron, tout en soulignant ignorer si le bâtiment d'AT&T était spécifiquement visé.

Selon une chronologie décrite par le gouverneur, la police a été appelée sur les lieux vendredi matin, jour de Noël, pour des coups de feu tirés à 05H30. Les agents ont repéré le camping-car suspect à 06H00. 

Quinze minutes plus tard, les agents ont «entendu l'enregistrement d'un compte à rebours» venant de l'intérieur du véhicule avertissant par haut-parleur qu'une bombe allait exploser à 06H30 et appelant à évacuer le quartier.

Le message indiquait «une bombe va exploser dans 15 minutes, puis de la musique, une bombe va exploser dans 14 minutes», a raconté le chef de la police de Nashville, John Drake.

La police ignore si quelqu'un se trouvait à l'intérieur du camping-car au moment de l'explosion.

Plus de trente heures après les faits, qualifiés par certains de terrorisme intérieur, le président Trump n'avait samedi toujours pas officiellement réagi.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.