«La lutte contre le financement du terrorisme», un colloque organisé au palais du Luxembourg à Paris

Une vue du colloque au Palais du Luxembourg. (Photo fournie).
Une vue du colloque au Palais du Luxembourg. (Photo fournie).
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Publié le Mardi 05 décembre 2023

«La lutte contre le financement du terrorisme», un colloque organisé au palais du Luxembourg à Paris

  • Cette rencontre-débat a rassemblé des spécialistes et des experts du monde de la finance, des diplomates de nombreux pays européens ainsi que des professeurs d’université et des magistrats
  • Les actes terroristes trouvent leur financement à travers différents canaux de trafic et des pratiques illicites telles que la contrefaçon, le blanchiment d’argent, la cryptomonnaie, les rançons et d’autres moyens insoupçonnés

PARIS: La lutte contre le financement du terrorisme, telle est la thématique du colloque organisé par Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne et membre de la Commission des finances du sénat, au palais du Luxembourg, le 4 décembre 2023 à Paris. Cette rencontre-débat, animé par Paul Amar, journaliste et animateur de télévision, a rassemblé des spécialistes et experts du monde de la finance, des diplomates de nombreux pays européens ainsi que des professeurs d’université et des magistrats.

Les thématiques abordées

  • «Le financement du terrorisme: mise en perspective historique»;
  • «Les compagnies d’assurance financent-elles le terrorisme?»;
  • «Le rôle des cryptoactifs dans le financement du terrorisme»;
  • «La contrefaçon, outil de financement du terrorisme»
  • «Lutte contre la criminalité financière et sanctions internationales»

Les intervenants ont abordé un sujet brûlant: le terrorisme et ses multiples moyens de financement. Ils ont fait part des mécanismes et des stratagèmes financiers qui passent par les réseaux terroristes pour financer les attentats commis dans de nombreux pays, dont la France.

Qu’ils soient le fait de loups solitaires comme l’attaque d’Armand Rajabpour-Miyandoabun, un Français d’origine iranienne, le 2 décembre 2023 dans le XVe arrondissement de Paris, ou de groupes terroristes comme les attentats du 13 novembre 2015, au Bataclan, à l’Hyper Cacher et d’autres endroits de la capitale française, les actes terroristes trouvent leur financement à travers différents canaux de trafic et des pratiques illicites telles que la contrefaçon, le blanchiment d’argent, la cryptomonnaie, les rançons et d’autres moyens insoupçonnés.

La coopération internationale, une nécessité

«L’actualité nous rattrape. La question du financement de la guerre à Gaza est importante. C’est un sujet d’une actualité brûlante dont il faudra parler, car on l’oublie parfois. Il est essentiel d’aborder la question de la coopération européenne, mais aussi celle que nous développons avec nos autres partenaires comme l’Arabie saoudite qui, je le souligne, fonctionne très bien. Nous continuerons à travailler régulièrement avec les institutions saoudiennes. C’est un sujet vital, car nous avons besoin d’aller plus loin pour étudier cette question de coopération internationale», affirme Nathalie Goulet dans une déclaration à Arab News en français, en marge du colloque.

«Il est essentiel d’aborder la question de la coopération européenne, mais aussi celle que nous développons avec nos autres partenaires comme l’Arabie saoudite qui, je le souligne, fonctionne très bien; nous continuerons à travailler régulièrement avec les institutions saoudiennes.»

- Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne et membre de la Commission des finances du Sénat

À la question relative à la coordination des actions entre les politiques et les responsables des institutions financières et de régulation, Mme Goulet évoque la nécessité «de se rassembler et de se connaître. Je suis prête à venir à Riyad avec nos techniciens pour travailler avec des institutions saoudiennes au sujet de la lutte contre le financement du terrorisme, sur le modèle de ce que nous faisons avec le Centre mondial de lutte contre l’idéologie extrémiste (Etidal) qui est basé à Riyad», précise-t-elle.

Les intervenants

  • Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l’Union des fabricants (Unifab)
  • Bertrand-Léo Combrade, professeur à l’université de Poitiers et chercheur associé à l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne
  • Nicolas Eskenazi, docteur en droit, auteur de publications scientifiques sur la lutte contre la criminalité financière et les questions de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme
  • Pierre Allegret, chef de bureau de la délégation française au Groupe d’action financière (Gafi)
  • Charles Prats, ancien magistrat, spécialiste de la lutte contre la fraude aux finances publiques

Le financement, la source du terrorisme

«Nous venons de vivre, ici au Sénat, un très long débat, de plus de trois heures, sur le financement du terrorisme. J’ai été passionné par ce débat et par les interventions de tous les experts du Gafi ainsi que d’autres experts juridiques, politiques et géopolitiques. J’ai appris énormément de choses sur ce sujet qui n’est quasiment jamais abordé dans les médias et j’ai découvert que lutter contre le terrorisme, de façon préventive, se fait aussi en intervenant à la source. La source, c’est l’argent récolté, parfois de façon criminelle et hors la loi par les terroristes et les entités terroristes. Des hommes, des groupes, voire des États qui passent sous les radars», explique Paul Amar, journaliste et animateur du colloque.

Interrogé sur les moyens de coopération et la coordination des actions entre les pays européens, dont la France, et les pays du Moyen-Orient et du Proche-Orient sur la question de la lutte contre le financement du terrorisme, M. Amar affirme que la manière forte consiste à intervenir pour couper toute source de financement. «Nous pourrions faire de gros progrès dans la lutte contre le terrorisme en intervenant, en France, en Europe ou dans le monde, pour couper cette source qui est l’argent, le financement occulte du terrorisme», souligne-t-il.

«On s’aperçoit malheureusement que sur ce sujet, qui est crucial et dramatique, on n’intervient qu’après, une fois que l’attentat a eu lieu. Les terroristes ont cette imagination diabolique qui leur permet de déjouer toutes les surveillances possibles et de tuer avec un couteau comme lors de l’attaque de ce samedi à Paris. L’armée, à travers l’opération Sentinelle, n’a pu intervenir qu’après l’attentat, lorsque le mal est fait. C’est pourquoi les travaux du Gafi et des autres organismes qui ont participé à ce colloque vont permettre de stopper la source de financement du terrorisme. Ces travaux sont indispensables, ils devraient être davantage relayés dans les médias», conclut-il.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.