Covid: Boris Johnson s'excuse et admet avoir réalisé trop tard la gravité de la crise

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a été contraint de quitter ses fonctions l’année dernière à la suite de fêtes organisées à Downing Street pendant la pandémie pour violation du confinement (Photo, AFP).
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a été contraint de quitter ses fonctions l’année dernière à la suite de fêtes organisées à Downing Street pendant la pandémie pour violation du confinement (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 décembre 2023

Covid: Boris Johnson s'excuse et admet avoir réalisé trop tard la gravité de la crise

  • Ces paroles ont cependant été interrompues par quatre manifestants qui ont proclamé «Nous ne voulons pas de ses excuses !»
  • Boris Johnson a admis mercredi qu'il aurait dû saisir la gravité de la crise de la Covid-19 «beaucoup plus tôt», au cours de son audition

LONDRES: L'ex-Premier ministre britannique Boris Johnson a admis mercredi qu'il aurait dû saisir la gravité de la crise de la Covid-19 "beaucoup plus tôt", au cours de son audition dans le cadre de l'enquête publique sur la pandémie, pendant laquelle il a présenté ses excuses aux familles des victimes.

"Je suis profondément désolé pour la douleur, les pertes et la souffrance" de ces victimes et de leurs familles, a dit Boris Johnson au début de cette audience très attendue.

Ces paroles ont cependant été interrompues par quatre manifestants qui ont proclamé "Nous ne voulons pas de ses excuses !", avant d'être expulsés de la salle.

Ces excuses "ne signifient rien pour nous", a déclaré l'une des manifestantes, Mme Kathryn Butcher, 59 ans, dénonçant les fêtes illégales à Downing Street, de "mauvaises décisions" et des "mensonges constants".

La Covid a provoqué la mort de plus de 232.000 personnes au Royaume-Uni.

"Inévitablement, nous nous sommes trompés sur certains points", a admis l'ex-chef du gouvernement conservateur, disant assumer "personnellement la responsabilité" des décisions prises à l'époque.

"Je pense que nous avons fait de notre mieux (...) dans des circonstances très difficiles. (...) Y a-t-il des choses que nous aurions dû faire différemment? Incontestablement".

M. Johnson est apparu concentré et sérieux face au flot de questions ardues au cours de cette audition prévue pour durer deux jours.

Depuis le début des audiences en juin, plusieurs conseillers et scientifiques ont décrit un Premier ministre dépassé, indécis, peu soucieux des victimes lorsque la pandémie a éclaté début 2020 et un gouvernement divisé et chaotique.

Boris Johnson a-t-il attendu trop longtemps pour imposer un premier confinement? Avait-il pris la mesure de la pandémie?

Le gouvernement, ses conseillers et aussi la communauté scientifique ont "sous-estimé" la menace constituée par la Covid-19, a-t-il admis. L'erreur était "collective", a-t-il cependant insisté.

La commission l'a interrogé sur son action semaine après semaine, en janvier, février, mars 2020. "Je me souviens aujourd'hui que les scènes en provenance d'Italie m'ont vraiment bouleversé", a-t-il dit, ce pays ayant été le premier en Europe à avoir été frappé par la pandémie.

Pourtant, le confinement au Royaume-Uni est intervenu bien plus tard, le 23 mars.

"Nous aurions dû collectivement nous rendre compte beaucoup plus tôt" de la gravité de la crise. "J'aurais dû m'en rendre compte", a dit Boris Johnson.

Complètement faux

Le gouvernement estimait alors, selon lui, que le premier pic de la maladie serait en mai ou juin. "C'était complètement faux", reconnaît-il.

M. Johnson a lui-même failli mourir de la Covid en avril 2020.

Quelques semaines plus tôt, en visitant un hôpital, il se vantait de serrer la main à tout le monde. "Je n'aurais pas du faire ça, rétrospectivement, j'aurais dû prendre plus de précautions", a-t-il déclaré.

Brillant orateur, M. Johnson, 59 ans, plus prompt à botter en touche avec humour qu'à répondre avec précision, a fort à faire pour convaincre qu'il était début 2020 l'homme de la situation.

Mais ses excuses ont déjà été rejetées par Aamer Anwar, l'avocat d'une association écossaise de victimes de la Covid, Scottish Covid Bereaved. "Au lieu de régler la crise", Boris Johnson a "présidé à une orgie de narcissisme totalement dégoûtante", a-t-il déclaré à des journalistes. "Il a laissé les corps s'empiler et les personnes âgées être traitées comme des déchets toxiques", a-t-il ajouté.

Des fêtes illégales à Downing Street pendant les confinements ont fait scandale et contribué à la chute de Boris Johnson, contraint à la démission en juillet 2022.

"Il est incapable de diriger", se lamentait à l'automne 2020 dans des messages sur WhatsApp le secrétaire général de Downing Street Simon Case, le plus haut fonctionnaire du Royaume-Uni. "Il change de direction stratégique tous les jours", se désespérait-il.

Martin Reynolds, qui fut le secrétaire particulier de M. Johnson, a aussi décrit un gouvernement à la culture dysfonctionnelle et machiste. D'autres ont dénoncé une culture "toxique".

Boris Johnson, quant à lui, a raconté que son équipe comptait "un grand nombre de personnes très talentueuses et très motivées". Mais face à "l'anxiété", à "l'immense stress" provoqué par la pandémie, certains ont été "enclins à critiquer les autres".

"Je pense que parfois, pendant la pandémie, trop de réunions étaient dominées par les hommes, pour être tout à fait honnête avec vous", a-t-il tenté.

Bonnet à pompon sur la tête, Boris Johnson a quitté le bâtiment sous des huées et des propos hostiles. Son audition se poursuit jeudi.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.